Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.
Après de grandes incertitudes, liées aux désastreux résultats des adaptations DC Comics, post trilogie « Dark Knight », le Studio Warner tente une nouvelle aventure avec un héros assez méconnu de l’univers Dc et souvent moqué pour son apparence et un peu kitsch comme être celui qui chevauche un Hippocampe : « Aquaman ». Créé en 1941 sous la plume et le crayon de Paul Norris et Mort Weisinger, « Aquaman » est évidemment un personnage blanc et blond. Dans une époque où il paraissait impensable de faire des héros autrement que répondant à une sacro-sainte suprématie blanche, difficile de trouver un héros représentant des minorités. Sa première apparition au cinéma, dans le « Justice League » de Zack Snyder en 2017, vint confirmer que le personnage à l’écran serait différent du Comics et porterait hautes les couleurs de la Nouvelle Zélande et de sa culture Maori. Car c’est en la personne de Jason Momoa, le colosse qui interpréta « Conan le Barbare » dans un remake de Marcus Nispel, assez oubliable il faut bien le dire, mais qui trouva ses titres de noblesse en incarnant Khal Drogo dans la série « Game of Thrones » que le héros aquatique trouvera son incarnation.
Et autant le dire, le désastre de « Justice League » s’y prêtant assez bien, les doutes persistaient sur la capacité de Warner de mettre en lumière chaque personnage dans des films solos. Mais le succès de « Wonder Woman » aidant, et la singularité d’« Aquaman » font qu’il arriva tout de même sur le grand écran sous la direction d’un réalisateur plutôt habitué aux films d’horreurs qu’aux superproductions : James Wan (Conjuring). Et autant le dire, ce fut certainement l’une des meilleures nouvelles, tant le réalisateur possède une patte, une signature. Il agit comme un peintre devant une toile et positionne chaque élément pour en faire une sorte d’œuvre flamboyante. Avec une obsession pour le détail et pour l’esthétique, le réalisateur signe une mise en scène subtile et foisonnante. Les scènes de combats sont à couper le souffle, la reproduction d’Atlantis est tout simplement magnifique et les costumes sont d’une beauté remarquable. James Wan le dit d’ailleurs dans ses interviews, il voulait rester fidèle aux comics et particulièrement à la version écrite et dessinée par Geoff Johns et Ivan Reis en 2011.
Ce sont d’ailleurs les choix narratifs opérés par les scénaristes Will Beall (Venom) et David Leslie Johnson-McGoldrick (The Conjuring 3), qui posent questions et font de ce « Aquaman » une réussite mitigée. Car si l’idée de se reposer sur les nouvelles aventures d’Aquaman avec un personnage plus sombre, et plus ironique aussi, pouvait être louable, les auteurs ont, malheureusement foncé dans un mur invisible qui est celui de l’humour mal géré (Peut-être à cause d’un cahier des charges de dernières minutes ?) et d’une histoire qui ne tient pas assez la route, pour totalement nous embarquer. Et c’est certainement à cet humour bas de gamme, pour ne pas dire « lourdingue », utilisé par les auteurs, qui ont voulu d’une certaine manière copier ce qu’ont pu faire les auteurs de Marvel, pour apporter un peu de légèreté à leurs scénarios, que l'on doit ce sentiment mitigé d'avoir vu un film spectaculaire mais décevant. Car, alors qu'Aquaman aurait pu se rapprocher de Deadpool, par exemple, le personnage ne décolle jamais, son humour n’est à la hauteur de rien et l’on se perd à sourire poliment à ces gags sans texture comme lorsqu’il se retrouve à la taverne et bois de la bière en faisant une blague aussi triste que pathétique. Du coup, nous nous prêtons à croire que les auteurs ayant entendu les fans critiquer le manque d’humour de « Batman vs Superman » et des adaptations DC Comics en général, ont voulu changer de cap en rajoutant à la dernière minute des blagues qu’ils ont jugé savoureuses. Mais voilà cela ne marche pas et le film est plombé par un manque évident d’ambition scénaristique.
E
n conclusion, « Aquaman » est une nouvelle adaptation d’un héros de l’univers DC Comics. Si la mise en scène de James Wan est magnifique avec un rythme soutenu, des combats remarquablement chorégraphiés et une esthétique soignée et subtile, nous ne pouvons que regretter le manque d’ambition d’un scénario qui reste sur les bases d’un personnage qui ne veut pas assumer son destin et préfère rester en marge du destin qui lui est réservé. C’est surtout l’humour bas de gamme qui vient tout mettre par terre et fatiguer le spectateur. Dommage c’était bien parti !
La section bonus joue clairement la carte du contenu et même de l’humour, ave pour commencer :
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Devenir Aquaman » est forcément un documentaire qui revient sur le travail effectué par son acteur principal Jason Momoa pour se fondre dans le rôle de ce personnage hors du commun. C’est aussi l’occasion de découvrir la face sensible de l’acteur qui souffre d’être trop éloigné de sa famille et qui reste fier de porter les couleurs de ses ancêtres.
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Une plongée dans le monde d'Aquaman », un autre documentaire, plus généraliste celui-ci autour des différents métiers qui ont permis de donner vie au film et aux aventures du héros.
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James Wan : fondateur d'un univers », forcément derrière « Aquaman », il y a un réalisateur : James Wan, qui aborda ce personnage avec humour, notamment à cause des clichés qui entourent ce héros. Le réalisateur s’y montre pointilleux et précis.
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Les sombres profondeurs de Black Manta », qui dit film de super héros dit forcément super vilain. Et ce dernier se doit d’être réussit pour participer au succès du film. Avec « Aquamn », donc il s’agit de Black Manta incarné sous le costume par Yahya Abdul Mateen II (Us).
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Les héroïnes de l'Atlantide », revient sur les différents personnage féminins qui forment l’équipe autour du héros : Mera incarnée par Amber Heard (Justice League), qui parle de la complicité qui se créa avec Jason Momoa et Nicole Kidman qui revient chez Dc Comics après avoir jouée le Dr Chase Meridian dans le « Batman Forever » de Joel Schumacher
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Un entraînement terrible », un focus assez court sur l’entrainement que durent subir l’ensemble des comédiens pour que la chorégraphie des combats soit la plus spectaculaire.
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Une rencontre en Atlantide », un focus à nouveau, mais cette fois ci sur la conception de l’Atlantide et notamment de l’esthétisme des personnages et de leur environnement.
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La guerre de l'Atlantide », les effets spéciaux sont une part importante du film et ont nécessité un travail colossal pour recréer et participer à orchestrer la guerre. Mais aussi pour « Donner vie aux créatures sous-marines » et ainsi faire de l’expérience « Aquaman » un nouveau choc visuel.
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L'Aqua-technique », pour finir un ultime focus sur les difficultés de la société ILM a reproduire les conditions d’une vie dans l’eau.
Et enfin
deux scènes commentées par l’équipe ainsi qu’un aperçu de « Shazam ! »