Le Chant du Loup

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Fr
Date de sortie
26/06/2019
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Jérôme Seydoux et Alain Attal
Scénaristes
Antonin Baudry
Compositeur
Tomandandy
Critique cinéma
Edition
Standard
DureeFilm
115
Support
Critique de Emmanuel Galais
Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.

Le cinéma français ne nous habitue pas forcément au film de genre, si ce n’est les grandes fresques historiques. Mais parfois, certains réalisateurs biberonnés aux grands films américains des années 80 et qui croient dur comme fer que le film de genre, pour peu que l’on s’en donne les moyens, peut faire briller le cinéma hexagonal.  Et alors que le cinéma américain s’est déjà amusé avec le genre, les films de sous-marins ne sont pas légions en France, car hormis « Les Maudits », films magnifique et notable de René Clément en 1947, le cinéma hexagonal ne s’est pas réellement donné la peine de se pencher sur le principal, alors qu’il est source de bien des fantasmes et bien des intrigues.

Un vide compensé donc par la sortie de « le Chant du Loup » d’Antonin Baudry, scénariste de « Quay d’Orsay », qui réalise, ici, son premier long métrage. Et pour une première fois, nous pourrions dire qu’il s’agit d’une grande réussite, car, même si le film souffre de quelques imperfections, notamment scénaristiques, l’ensemble est d’une redoutable efficacité et plonge le spectateur au cœur d’une intrigue qui met en lumière cette mission difficile et méticuleuse des sous-mariniers français. Ici donc un jeune homme dont le talent est mis en porte-à-faux par une erreur qu’il ne comprend pas et va entraîner toute son équipe dans une spirale infernale dont l’issue peut être terrifiante. Le scénario va se tisser autour d’un personnage en particulier, puis étendre ses bras autour d’un équipage au complet dont le destin est lié aux compétences de chacun et particulièrement de cet homme que l’on « Oreille d’Or ». Si l’on peut reprocher au scénariste de ne pas aller assez loin dans la peinture des personnages, il a toutefois le mérite de pousser au maximum la tension de l’intrigue et de rendre crédible les moindres faits et gestes de chaque membre, y compris ceux qui sont à l’extérieur du sous-marin.

Il faut dire que la mise en scène du réalisateur s’est voulue au plus proche du quotidien des ses personnages, notamment en imposant aux acteurs une formation de plusieurs jours avec de véritables sous mariniers qui leur ont appris les gestes, les mots et les codes de leur corporation. On assiste donc à une mise en scène précise qui a su trouver des plans complexes, comme celui dans lequel le sous-marins surgit des eaux (Une prouesse technique autant que visuelle) comme le Kraken du fond des océans, mais aussi subtiles tout autant que compliqués à mettre en place comme le fait de filmer dans un décor à l’échelle 1 :1 qui fait ressortir avec beaucoup plus de force et de précision l’atmosphère claustrophobique d’un sous-marins. Pour sa première fois, le réalisateur tape fort et juste, car chaque geste, chaque scène est installée avec minutie et les mots autant que les déplacements sont orchestrés à la virgule près.

En conclusion, « Le Chant du loup » est un premier film d’Antonin Baudray, juste et particulièrement efficace qui pousse les acteurs à se donner au plus juste en adoptant les gestuelles et les codes grammaticaux de ses hommes dont la vie se situe en grande partie au fond des mers. La mise en scène est studieuse et sait pourtant prendre des risques pour rendre l’ensemble spectaculaire. Si le scénario souffre de quelques défauts notamment sur la peinture des personnages, il a le mérite de créer une intrigue juste et efficace qui peut raisonner assez fortement dans cette époque paranoïaque où toutes les peurs sont permises. La distribution vient compléter avec brio un tableau assez élogieux, avec un Reda Kateb (Hippocrate) impérial, un Omar Sy (Intouchables) toujours aussi attachant et un François Civil (Five) impeccable, comme toujours, dans le rôle de cette Oreille d’Or en plein doute. On retiendra également la présence de Matthieu Kassovitz (Amen) qui offre ici une prestation sans effort mais suffisante pour donner de la puissance à l’intrigue. Le film est certainement la première grande sensation française et laisse espérer qu’enfin d’autres producteurs et réalisateurs se donnent l’envie et les moyens de faire un plus dans le genre, de prendre des risques et de ne pas se limiter à la comédie, au drame ou aux fresques historiques.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Film de sous-marin oblige l’image est particulièrement soignée et les contrastes se doivent d’offrir le plus de profondeur de champ possible. Du coup, le support se révèle forcément d’une très grande qualité pour servir la photographie du film dont le réalisateur a particulièrement travaillé le réalisme, un choix qui explique la réussite de son film, tant on se croit réellement dans un sous-marin. L’ambiance sombre presque claustrophobique profite d’un support qui met en valeur les lumières, et les couleurs. Les contrastes donnent un volume et une profondeur à l’image qui viennent parfaitement souligner chaque détail que ce soit sur les visages ou dans l’environnement.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste Dolby Atmos se révèle d’une précision diabolique pour se croire dans le sous-marin. Et il  fallait bien de cette minutie sonore pour donner toute la puissance du film. La minutie de la reconstitution sonore est parfaitement mise en valeur dans une répartition remarquable que ce soit sur le plan frontal stéréo ou les effets arrières et verticaux du Dolby Atmos. On se croirait réellement au fond des mers et lorsque le fameux chant du Loup, nous tremblons autant que les membres de l’équipage. Jamais en défaut encore dans ces passages de relais entre scènes sonores et dialogues, le Dolby Atmos fait des merveilles.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
La section Bonus est intéressante, avec les interviews des membres de Mathieu Kassovitz et le master class du réalisateur, de François Civil et Reda Kateb au Forum des Images à Paris. 

Puis un making of qui montre toutes les facettes complexes de la mise en scène des prises de vues pour les séquences sous-marines. C’est dix mille fois mieux qu’un making of américain, puisqu’ici, il n’y a pas de superlatif, juste les images et les échanges qui parlent pour eux.