Apocalypse now : Final cut

L'histoire
En plein guerre du Vietnam, le Capitaine Willard se voit confier une mission secrète : celle d’éliminer le Colonel Kurtz, qui a déserté l'armée pour se réfugier à la frontière entre le Vietnam et le Cambodge, en commettant des crimes innommables.
 
Critique
On ne présente plus Apocalypse Now, qui est une adaptation libre du roman de Joseph Conrad (Au coeur des ténèbres), primé à Cannes, devenu un classique du film de Guerre, et surtout de la guerre du Vietnam. Pendant la phase de production, le film faisait déjà parler de lui, avec un tournage apocalyptique et interminable, dont on peut voir à travers l'excellent making of Heart of darkness, présent en bonus dans cette édition Blu Ray. 

Le tournage chaotique et sans fin était dû à la vision et à l'exigence artistique de Francis Ford Coppola, passionné et habité par son oeuvre qu'il voulait voir réalisé sans compromis. Cette exigence s'avère payante. Du chaos du tournage naît un chef d'oeuvre, qui quarante après n'a pas pris une ride. La mise en scène est moderne, avant-gardiste. Les explosions, scènes de guerre ont été réalisées pour de vrai avec des vrais avions, en grandeur nature aux Philippine qui servait de doublure pour le Vietnam.
L'histoire va au delà d'un simple film de guerre, c'est un voyage au bout de l'enfer pour le Capitaine Willard pour retrouver un Colonel, qui lui est déjà en enfer et qui est devenu lui-même le diable. Apocalypse Now montre comment une guerre transforme les Hommes, non pas en héros comme les films de guerre hollywoodiens avaient l'habitude de les montrer, mais en bête sauvage.

Et ces "bêtes sauvages" sont incarnées à l'écran par des acteurs habités par leur rôle. Celui domine tout le film alors qu'il n’apparaît que dans la dernière partie du film est Marlon Brando. Avec peu de dialogue, et souvent montré dans une demi obscurité, il arrive à donner à ses scènes une force mystique. Martin Sheen incarne le rôle principal avec retenu et une justesse de jeu impressionnante. Sans oublier Robert Duvall et Dennis Hopper, qui, malgré un temps de présence à l'écran assez limitée arrivent aussi à imprimer leur passage dans la mémoire des spectateurs. Et on remarque aussi, dans un petit rôle au début du film, l'acteur Harrison Ford.

Conclusion
Apocalypse Now est incontestablement le film de guerre à posséder. Quarante ans après, le film n'a pas vieilli, que ce soit au niveau de l'histoire, de la mise en scène ou des effets visuels.
Ce nouveau montage appelé "Final Cut" est la version définitive du réalisateur. Il est plus long que la version cinéma, mais est plus court que la version "Redux" sortie en Blu Ray il y a quelques années. Il est intéressant de voir ce qui a été enlevé, rajouté etc... Quelque soit le montage, aucun n'enlève ou dénature la qualité ineffaçable du film.

L'image est encodée en AVC au format 2.39:1. Le film a été scanné en 4k et bénéficié d'une restauration minutieuse. Apocalypse Now atteint enfin la qualité d'image que ce film mérite. En effet la précédente édition "Redux" souffrait de quelques soucis comme la qualité de la compression, l'utilisation évidente du DNR, et un discret "voile" vertqui recouvrait l'image. Avec cette nouvelle édition, les erreurs mentionnées ont été réparées, l'image conserve son aspect filmique avec une palette de couleurs proche de l'image du négatif et ce "voile" vert a été retiré. On se retrouve avec une image quasi parfaite.(le disque 4K Ultra HD doit certainement atteindre ce niveau). Apocalypse Now possède enfin l'image qu'il mérite.

La version Final Cut possède logiquement (dû aux scènes rajoutées) que la VO avec sous-titrages français. On a le choix entre une piste 7.1 en Dolby Atmos/True HD ou une piste 2.0 en Dolby Digital. Tout comme l'image, le mixage de la piste multicanaux a été retravaillé avec minutie pour offrir une immersion totale, avec autant d'impact que les mixages des films récents. Plusieurs scènes mémorables du film se démarquent comme la séquence d'ouverture où les pâles de l'hélicoptère enveloppe toute la pièce en un mouvement sonore circulaire palpable. Ou encore la scène d'attaque en hélicoptères. Les scènes plus calmes comme celle de La plantation se démarque aussi pour la richesse et la subtilité du placement des différents bruits et sons d'ambiance.