Entracte : Un singe, des toits, des colonnades, une partie d'échec entre Marcel Duchamp et Man Ray, Picabia et Eric Satie utilisant un canon, une danseuse, un chasseur... Dans Entr'acte, le cinéaste René Clair met Paris sens dessus dessous au rythme de la musique d'Erik Satie.
Paris qui dort : Dans Paris qui dort, le gardien de la Tour Eiffel s'aperçoit un matin que Paris ne s'est pas réveillé. Seules cinq personnes ont échappé au sortilège et déambulent dans la ville endormie...
Le temps a passé, le cinéma français s’est un peu autocentré et a bien du mal à rayonner à l’étranger. Porté par une sacro-sainte volonté d’affirmer son identité culturelle et de faire valoir ses auteurs plus que son public, il n’en n’a pas moins oublié ceux qui ont pourtant porté fièrement ses couleurs dans le monde. De ces réalisateurs, on parle plus fréquemment de Jean Renoir, ou Cocteau, de Jean Duvivier ou encore de Maurice Carné, mais un nom a failli sombrer dans l’oubli : Celui de René Clair.
Pourtant ce réalisateur aussi atypique que visionnaire porta son art à un tel niveau, qu’il fut vénéré jusqu’aux Etats-Unis, par des stars comme Charlie Chaplin par exemple, qui tournera, d’après l’histoire, « Les temps Modernes », en hommage au réalisateur français. Le film fut attaqué par la Tobias, compagnie Allemande sous la direction de Goebbels, pendant la seconde guerre mondiale. Une décision, à laquelle René Clair s’opposera et subira le courroux du gouvernement de Vichy, au point d’être obligé de fuir se réfugier aux Etats-Unis. Il ne rentrera en France qu’une fois la guerre achevée, et retrouvera le chemin des plateaux de cinéma, pour signer des œuvres toujours aussi inspirées et fantaisistes, qui furent déjà sa réputation avant la seconde guerre mondiale.
Venu au cinéma, après la première guerre mondiale, par le biais du journalisme, René Clair, aimait créer des œuvres iconoclastes et parfois teintées de fantastiques ou de burlesques. Dans ses rééditions d’ailleurs, la société Pathé propose « Entr’acte » ou « Paris qui dort » deux œuvres de l’époque muette du cinéaste, qui montrent toute la technicité de René Clair et à quel point il aimait mélanger les genres pour donner à son public une expérience visuelle et divertissantes, qui à elle seules peuvent venir expliquer la passion que lui vouaient Chaplin, mais également Serguei Eisenstein, réalisateur Russe d’un chef d’œuvre tel que « Le Cuirassé Potemkine ».
Dans ces deux films muets, le réalisateur mélange le burlesque et le poétique avec une aisance qui montre à quel point son art est porté au plus haut niveau. Avec « Entracte », par exemple, le réalisateur s’associe à une troupe de danseur et met Paris dans tout ses états sur la musique d’Eric Satie. De nombreux artistes s’inspireront de ce réalisateur hors du commun qui posa les fondations d’un cinéma à la française et utilisera l’image pour mieux mettre en valeur les différentes formes artistiques.
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our les cinéphiles, comme pour les curieux qui veulent découvrir l’histoire du cinéma français, « Entr’acte » et « Paris qui dort » sont des œuvres majeures du réalisateur, puisqu’elles résument à elles seules toutes les qualités de mise en scène et de technicité de René Clair.