Donnie Darko

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
13/11/2019
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Nancy Juvonen, Adam Fields et Sean McKittrick
Scénaristes
Richard Kelly
Compositeur
Michael Andrews
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
113
Support
Critique de Emmanuel Galais
Middlesex, Iowa, 1988. Donnie Darko est un adolescent de seize ans pas comme les autres. Introverti et émotionnellement perturbé, il entretient une amitié avec un certain Frank, un lapin géant que lui seul peut voir et entendre. Une nuit où Donnie est réveillé par la voix de son ami imaginaire qui lui intime de le suivre, il réchappe miraculeusement à un accident qui aurait pu lui être fatal. Au même moment, Frank lui annonce que la fin du monde est proche. Dès lors, Donnie va obéir à la voix et provoquer une série d’événements qui sèmeront le trouble au sein de la communauté…

Pour son premier long métrage, réalisé à l’âge de 35 ans seulement, le réalisateur Richard Kelly signe avec « Donnie Darko » un chef d’œuvre qui deviendra la signature indépendante de la sortie des années 90, dans laquelle un adolescent lutte contre une hallucination qui se transforme rapidement en amitié imaginaire avec Franck, un personnage masqué dans un costume de lapin effrayant. Ovni génial qui ne cesse d’osciller entre « Teen movie » ou thriller oppressant, « Donnie Darko » devint d’un seule coup la première œuvre réjouissante du début du 21ème siècle post trauma 2001, notamment parce qu’il suit les pas de cet adolescent introverti et émotionnellement perturbé qui vient d’échapper à la chute surprenante d’un réacteur d’avion qui détruisit sa chambre.

De là à y voir une allégorie d’une Amérique qui, en ce début d’année 2002, où le film vient de sortir, panse toujours les plaies encore béantes d'un attentat qui traumatisa bien au-delà de ses frontière, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, le film ayant été écrit et réalisé avant les événements de Septembre de 2001, mais il y a tout de même un souffrance palpable, une sorte d’errance dans le personnage principal qui peut très vite s’associer à cette Amérique qui vient d’élire une équipe républicaine particulièrement avide de revanche, de pouvoir, de cynisme et qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins. Ici, Donnie, lutte pour retrouver une stabilité, savoir s’il devient fou ou si cet ami imaginaire est réellement un ange de la mort qui vient lui annoncer la fin du monde, cette apocalypse que l’on peut symboliser forcément par la terrible histoire de l’Amérique de ce début de siècle, où le monde ne serait plus jamais la même. Avec un scénario puissant et parfaitement écrit, Richard Kelly explore la psyché de cet adolescent mais également celle de ceux qui gravitent autour de lui et qui tentent coûte que coûte de le soutenir ou font état de leurs doutes et de leurs inquiétudes.

Et c’est avec une mise en scène inventive et précise que le réalisateur va mettre en lumière son histoire. Doté d’un budget serré, il va pousser son inventivité au maximum, pour que le public ressente ce malaise, cherche encore à se positionner entre Thriller ou « Teen Movie », cherche à s’identifier à cet adolescent assez antipathique, il faut quand même le dire, mais dont l’apparence sobre, et en même temps magnétique, portée par son acteur principal : Jake Gyllenhaal (Prisoners). Le réalisateur n’hésite pas à utiliser les plans serrés, les effets de lumières anxiogènes comme le rouge ou le bleu sombre pour appuyer cette atmosphère instable entre folie et prémonition.

Et c’est effectivement grâce au jeu magnétique et introspectif, de l’acteur principal que le film prend tout son sens. Car en plus de signer un scénario magistral et une mise en scène éblouissante d’inventivité, Richard Kelly accompagne ses acteurs afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, et Jake Gyllenhaal en est la preuve la plus parfaite. Son jeu entre intériorité et rébellion donne à son personnage une apparence à la fois mystérieuse et anxiogène et en même temps séduisante et touchante. La distribution, d’ailleurs se complète avec un casting quatre étoile, à commencer par la sœur de Jake, Maggie Gyllenhaal (Confession d’un Homme Dangereux), ou encore Drew Barrymore (E.T.) et Patrick Swayze (Pointbreak).

Première œuvre géniale de Richard Kelly, « Donnie Darko est une véritable réussite, que ce soit sur le plan scénaristique ou de sa mise en scène. Constamment sur le fil du rasoir entre « Teen Movie » et Thriller, le film est une véritable pépite de la satire de la société américaine qui n’a pas encore tourné le dos à sa paranoïa en ce début de 21ème siècle.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Le réalisateur a choisi un éclairage qui puisse mettre en valeur autant les acteurs que les environnements qui les entourent. Pour cela le chef opérateur a su mettre en valeur toutes les éclairages nécessaires, que ce soit pour donner une ambiance volontairement tout en nuance pour appuyer cette aventure sombre dans laquelle la lumière joue un rôle capital que ce soit pour les apparitions de Franck ou encore pour donner cette sensation si particulière qui met le spectateur constamment en plein doute. Les ambiances sont superbement retranscrites et le support lui rend un hommage appuyé. Les contrastes donnent un volume et une profondeur à l’image à la hauteur de l’ensemble.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle d’une précision un peu légère particulièrement dans sa répartition. Les dialogues ne souffrent jamais d’éventuels présence d’effets sonores qui viennent participer à imposer une ambiance particulière au film. Du coup pas besoin de passer le plus clair de son temps à jouer avec la télécommande. La remasterisation du film joue clairement la carte de la dualité entre moment d’intimité de l’adolescent et son manque de communication avec les siens ou tout du moins ceux qui l’entourent.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 440 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Outre la version Director’s cut, qui offre une vision peut-être un peu plus fluide du film, qui garde tout de même toute son originalité et le questionnement qui ont fait sa réputation, cette édition offre une section bonus de choix, avec pour commencer :

« Deus Ex Machina : La philosophie de « Donnie Darko » », un documentaire de 85 minutes qui revient sur les dessous de ce film qui entra dans le cercle fermé des films culte par la porte de l’originalité.

3 commentaires audios du réalisateur et de différents membres de son équipe.

« The Goodbye Place », le premier court métrage de Richard Kelly.

Une vingtaine de scènes coupées et alternatives.

Puis un entretien de plus de 60 minutes : « Un espace-temps avec Richard Kelly » entre Richard Kelly et Erwan Chaffiot, journaliste du magazine « Mad Movies ».

« Le journal de bord de « Donnie Darko », disponible avec ou sans les commentaires du directeur de la photographie Steven Poster (Stuart Little).

15 Entretiens d’archives de l’équipe du film au moment de la promotion de ce dernier.

Une comparaison film/Storyboard.

« Home Cinéma » est une discussion, disponible uniquement et en exclusivité sur le Blu-ray, entre Richard Kelly et le réalisateur Fabrice de Welz (Calvaire).

Et encore quelques featurettes qui viennent compléter l’édition.

Un livret de 200 pages : « Wake up Donnie » passionnant qui comprend un avant de Jake Gyllenhaal, qui livre une analyse simple et tellement évidente sur le film et notamment sur l’absence de réponse sur son personnage. Puis un ultime entretien avec le réalisateur et surtout les scénarii du tournage et un cahier de photos.