Après la séparation de ses parents, Ben, adolescent rebelle, est envoyé chez son père pour l’été afin de gagner en maturité et en discipline. Mais ses problèmes deviennent de plus en plus inquiétants quand il fait une découverte effrayante sur la famille voisine. Un esprit malveillant s'est emparé des parents et s'attaque à présent aux enfants...
Le film d'horreur est un genre particulièrement rentable ces dernières années. Il suffit de voir les productions Jason Blum « The Visit » (2015) de M. Night Shyamalan, « Get Out » (2017) de Jordan Peel, etc... pour en prendre conscience. Un petit budget pour de très gros profits. Du coup cela donne des idées à la concurrence, même si cela n'arrive pas forcément au niveau des exemples. Et c'est le cas de ce « The Wretched » que l'on imagine bien comme voulant être le premier d'une série, notamment lorsque l'on voit sa conclusion. Les deux frères Pierce, dont l'un a officié sur la série « Grey's anatomy » et le deuxième avait rejoint son frère sur une comédie d'horreur un peu décalée, ont donc décidé de nous plonger dans les aventures d'un jeune homme, vivant un passage difficile, suite au divorce de ses parents, et qui se retrouve aux prises avec une créature démoniaque. Alors, nous pourrions crier au génie, si le résultat était révolutionnaire, mais il n'en n'est rien. Notamment parce que les deux réalisateurs n’exploitent pas suffisamment les codes de l'horreur et notamment l'effet de surprise. Tout est annoncé avec tellement de lourdeur que l'on ne tremble pas une seule seconde.
Après il y a aussi un scénario qui ne sait pas bien s'il doit mettre en avant les problèmes de l'adolescent face au divorce de ses parents ou les errances démoniaque de la créature. Mais cette dernière a, finalement, bien du mal à trouver sa place dans ce film. Pourtant, nous sentons bien qu’il y a une véritable volonté d’ajouter sa pierre à l’édifice, et que le but est de créer un environnement favorable au développement de la créature, mais il apparait tout de même que l’ensemble manque de maturité et transpire certaines hésitations.
Si certains passages sont particulièrement réussis, a l'instar des possessions de la créature, il n'en demeure pas moins que l'ensemble manque de rythme et que le scénario manque terriblement d'originalité et de corps. Nous avons beaucoup de mal à nous laisser embarquer dans cette histoire où les hommages aux grands réalisateurs 80’s, Spielberg en tête, sont légions, mais le manque de rythme et de prise de risque, en font un divertissement honnête mais très loin des attentes suscités par les phrases de distributeurs qui n’hésitent pas à mettre en avant une phrase de Sam Raimi, grand maitre de l’horreur des 80’s, qui, avant d’avoir réalisé sa trilogie Spiderman entre 2001 et 2007, fit sa réputation avec la série des « Evil Dead », et qui semble s’enthousiasmer.
En conclusion, « The Wretched » n’avait pas, aux dires de ses réalisateurs, matière à exploser les scores dans les drive-in américains, mais la conjoncture aidant, le film des frères Pierce tente de rendre hommage aux réalisateurs des 80’s, mais par un manque d’originalité scénaristique et une mise en scène mollassonne, « The Wretched » se révèle surtout comme un film d’horreur assez peu convaincant, malgré quelques bonnes idées.