Le cercle rouge (Ultra HD / 4K)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Le cercle rouge
Genre
Pays
Fra
Date de sortie
24/11/2020
Réalisateur
Format
Blu-ray Ultra HD
Boitier
Amaray
Producteurs
Robert Dorfmann, Jacques Dorfmann
Scénaristes
Jean-Pierre Melville
Compositeur
Éric Demarsan
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
140
Support
Critique de Bruno Orru

A peine libéré de prison, un truand monte un fabuleux hold-up avec l'aide d'un gangster évadé et d'un ancien policier alcoolique. Le coup réussit. Le receleur, effrayé par l'importance du butin, leur recommande de s'adresser à un spécialiste. Ce dernier n'est autre que le commissaire chargé de l'enquête.

Voici un film que l’on pourrait placer dans la catégorie des œuvres crépusculaires. D’abord parce qu’il est marqué par l’ombre de la mort de Bourvil. Ensuite parce qu’il s’avère, également, être l’avant dernier film de son réalisateur Jean Pierre Melville. Avant dernier mais certainement son œuvre la plus aboutie et la plus profonde également. Car Melville qui s’était éloigné du polar le temps d’une parenthèse historique pour aller explorer l’humain au cœur de la résistance, revient à son genre de prédilection, avec une maitrise remarquable de ses personnages. Chacun d’entre eux se révèle petit à petit dans ses grandes fêlures. Le réalisateur qui signe également le scénario a bien compris qu’il fallait sortir de la caricature habituelle du genre, à cette époque avec des truands monolithiques et des flics, au demeurant distants et énigmatiques. Dans « Le Cercle Rouge » chacun des héros se démarque par une profondeur humaine sombre et conduisant inévitablement soit à la rédemption soit à l’enfer.

 

Et c’est bien toute la grandeur de ce film, que de peindre une galerie de personnages plongés dans des situations qui les poussent et les unissent les uns les autres. Fort d’une écriture impeccable et sans concession, Melville se livre à une mise en scène qui va multiplier les mouvements de caméras sobres mais efficaces pour mieux imprégner le spectateur et ainsi le plonger dans une intrigue qui va se jouer par le biais des conséquences entre chacun des protagonistes. Et si le film est autant marqué par la mort, que ce soit celle de Bourvil (La Grande Vadrouille) qui disparaitra quelques mois plus tard ou par celle de Melville, qui ne se remettra pas de l’échec de son film suivant : « un Flic » (1972), c’est qu’il pose toute la force de sa mise en scène sur des personnages Taiseux, en lutte permanente avec leurs propres démons et qu’il réduit à une ligne fine la frontière entre les policiers et les truands. A l’instar de Jansen, magnifiquement interprété par Yves Montand (Jean de Florette), flic désabusé qui lutte contre l’alcoolisme, perdu dans les nimbes de son addiction, va vendre son âme au diable.

Evidemment, hormis la qualité de l’interprétation de la majorité de la distribution, à une exception près, pour Alain Delon (Un Flic) qui ne brille pas par une nuance de jeu exceptionnelle. Le film permet à Jean Pierre Melville, de mettre en avant les qualités de tragédien d’un acteur plus souvent cantonné à la comédie : Bourvil. Et même si l’acteur s’était déjà essayé à des rôles plus sombres comme celui de Thénardier dans « Les Misérables » de Jean Paul Le Chanois (1957) ou encore dans « L’Arbre de Noël » de Terence Young (1969), jamais le comédien ne s’était révélé si profond dans un personnage taciturne, aux ambitions obscures. Bourvil, capte l’écran et parvient à faire oublier sa filmographie incroyablement fournie de personnages drôles et tendre.

 

En conclusion, « Le Cercle Rouge » peut se voir comme un film crépusculaire, mais il est avant tout une œuvre majeure qui porte à son plus haut niveau l’art de son réalisateur, que ce soit dans l’écriture de son scénario ou dans sa réalisation. Melville transcende le genre du polar et offre sa plus belle prestation à Bourvil, au point que le « Cercle Rouge » sera longtemps considéré comme son dernier film.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1

Le mastering 4K laisse apercevoir une définition native précise quand l’éclairage est bon et sur les plans serrés. Cela l’est moins sur les extérieurs et des plans larges. La compression est invisible mais un grain fin numérique jalonne l’ensemble du film, sans pour autant que cela soit très gênant. 

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Un mono clair et lavé de toute impureté ; pas un craquement et pas de souffle avec les voix qui sont parfaitement distinctes. La dynamique est excellente pour un film de cet âge, ce qui permet aux coups de feu de claquer avec vivacité.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 42 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Les commentaires ci-après ne s'appliquent qu'aux bonus du disque 4K, nous n'avons pas reçu le disque Blu-ray.

Le film est accompagné d’un documentaire de 42’ qui s’intitule Le cercle parfait, réalisé par notre confrère Jérôme Wybon. Il s’agit d’abord d’une mise en contexte et d’une analyse qui permet de se rafraîchir la mémoire sur la genèse de ce film. Les propos de Samuel Blumenfeld, Rémy Grumbach, Philippe Labro et Bernard Tessier sont entrecoupés d’images d’archive du tournage du film.