Ivar le Désossé consolide sa suprématie sur la Grande Armée Païenne. Le Meurtre de Sigurd par son frère Ivar annonce des batailles brutales à venir et le règne tyrannique de ce dernier en tant que roi de Kattegat, augure une sombre période pour la Scandinavie. A présent les fils de Ragnar n’ont d’autres choix que de s’allier avec d’anciens ennemis pour renverser le despote Ivar, qui s’est autoproclamé Dieu.
Michael Hirst est certainement l’un des « Showrunners » les plus intéressants du moment, notamment parce qu’il a su apporter une touche de modernité à ses sujets sans pour autant délaisser la cohérence historique. Car après avoir écrit les scénarii des deux « Elizabeth » de Shekhar Kapur, Michael Hirst avait donné un coup de jeune, et une véritable sensualité à Henry VIII avec « Les Tudors » dans lequel Jonathan Rhys Meyers (que l’on retrouve dans cette saison de « Vikings ») interprétait le roi sanguinaire. Et alors que le monde se passionnait pour une série dans laquelle des dragons et des hommes du Nord se battait pour leur survie, le showrunner s’est lancé dans l’aventure des véritables hommes du nord qui terrifièrent des populations de l’Europe entière : Les Vikings. Et autant le dire ce fut une réussite !
Car Michael Hirst l’a bien compris, les spectateurs n’attendent pas une lecture linéaire et redoutablement fidèle de l’histoire, ce qu’ils veulent avant tout s’est aimer des personnages, trembler de leurs aventures et découvrirent de nouvelles histoires de pouvoirs, d’amour et de complot, avec une certaine maturité et une évidente finesse scénaristique qui ne transforme pas la série en Soap mièvre et sans âme. Avec « Vikings » il y a tout cela, d’abord un personnage emblématique autour duquel va s’axer toute la trame narrative : Ragnar Lothbrock. Un viking légendaire qui a force d’intelligence et de courage va gravir les échelons et créer un empire qu’il va avoir à charge de préserver tout au long de sa vie. L’homme est redoutable et incroyablement curieux ce qui va le pousser vers les terres Anglaises : Le Wessex et le Sussex où il va se confronter aux Saxons de confession Chrétiennes, bien déterminés à protéger leurs terres. Parti de là, le scénariste et son équipe vont développer une intrigue avec une galerie de personnages tous issus de la culture nordique telle qu’elle fut relatée par Saxo, par exemple, au XIIème siècle.
Evidemment les auteurs vont prendre des libertés aves les légendes et les personnages historiques, comme le fait d’attribuer à Ragnar et Lagertha la parenté avec Bjorn Côtes de Fer. Mais peu importe, si l’on est un peu curieux, et que l’on fait des recherches sur ces personnages, nous les retrouvons tous dans les livres d’histoire de la Scandinavie, et le traitement qu’en fait Michal Hirst est efficace et passionnant. Notamment parce qu’il les traite avec un respect évident et à su tirer le meilleur de chacun d’entre eux pour en ressortir une aventure épique, violente, mais tant que ça, puisque juste nécessaire et bourrée d’intrigues complémentaires qui viennent rendre l’ensemble passionnant et instructif. En 5 saisons l’équipe a su trouver la bonne tonalité pour ne jamais sombrer dans la caricature et nous embarquer dans les Drakkars aux rythmes des conquêtes, des doutes, des batailles et surtout des sentiments qui ne cessent d’être perturbés.
Au bout de 5 saisons, l’équipe se doit de renouveler les intrigues et de conclure le règne de Ragnar par sa mort. Laissant à ses survivants la lourde tâche de reprendre le flambeau et faire perdurer sa légende. Ce sont donc les enfants et Lagertha qui vont porter sur leurs épaules la suite de cette histoire passionnante. Et alors qu’Ivar le désossé a déjà fait parler de lui dans la saison précédente, il va cette fois ci assoir son pouvoir tyrannique sur Kattegat. Aussi grand tacticien que despote, il va s’opposer à Lagertha et Bjorn et faire couler le sang de son peuple. Une chose est sûre, si la première partie de la cinquième saison, semblait manquer un peu de rythme, notamment parce qu’il était nécessaire de bien poser chacun des personnages pour arriver à une deuxième partie dantesque, la saison s’avère particulièrement efficace et ne perd jamais son aspect épique. Et même si l’intrigue autour de Floki et sa recherche d’une nouvelle terre peut venir plomber parfois la dynamique tant le spectateur ne parvient à comprendre où veut l’emmener l’équipe, la cinquième saison parvient avec toujours autant de brio à nous passionner, notamment parce que la guerre fratricide qui fait rage, les doutes de Hvitserk, les accords avec les Chrétiens et les ennemis en embuscades participent à tenir le spectateur en haleine, au point qu’il finit par trépigner lorsque s’achève la saison en se demandant comment Michael Hirst va clore cette aventure dans la saison 6, annoncée comme la dernière.