Jardins de Pierre

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
17/02/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Michael I. Levy et Francis Ford Coppola
Scénaristes
Ronald Bass
Compositeur
Carmine Coppola
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
112
Support
Critique de Emmanuel Galais

1969 en Virginie. Dans le cimetière d'Arlington, immense "jardin de pierre", Jackie Willow est inhumé avec quinze de ses camarades. Le sergent Hazard, présent à la cérémonie, retrace l'histoire personnelle de ce soldat qu'il a jadis chaperonné. Parti pour le Vietnam la tête pleine d'idéaux, le naïf Willow s'aperçoit avec désespoir que cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu.


Nous sommes à la fin des années 80, et le réalisateur Francis Ford Coppola se remet difficilement de l’échec de l’un de ses projets les ambitieux : « Coup de Cœur », une comédie musicale, qui devait être l’occasion, pour le réalisateur du « Parrain » (1972) et d’« Apocalypse Now » (1979), de révolutionner la manière de filmer. Notamment parce que Coppola veut s’inspirer de la TV des années 50-60 et tourner les scènes dans les conditions du direct, avec tout ce que cela implique de contrainte. Le réalisateur qui est également producteur à travers sa société de production : « American Zoetrope » est bien décidé à utiliser les grands plateaux qu’il vient d’acquérir à Los Angeles. Seulement voilà, de nombreuses contraintes vont venir contrecarrer ses plans, et d’un budget initial de 2 Millions, le film coutera finalement plus de 26 Millions de Dollars et n’en rapportera même pas 1.


Un échec Commercial, mais également critique qui va plonger le réalisateur dans une situation financière désastreuse, et pour tenter de sauver ce qu’il reste de sa société de production qui fera, malgré tout faillite, Francis Ford Coppola va accepter des films de commande. L’éditeur Carlotta a décidé de nous en proposer deux, dont « Jardins de Pierre », qui s’avère être l’antithèse de son chef d’œuvre « Apocalypse Now », car si ce dernier brillait par une mise en scène bruyante et dantesque avec les Hélicoptère qui volent aux rythmes de la « Chevauchée des Walkyries » de Wagner, que la guerre et ses effets sautent aux yeux des spectateurs médusés par une incarnation sombre et puissante de Marlon Brando, « Jardins de Pierre » surprend par son unité de lieu : le Cimetière d’Arlington et  son Bataillon en arrière du conflit qui est chargé de rendre les honneurs à ceux morts sur le champ de batailles sanguinaire et brûlant que fut le Vietnam illustré dans « Apocalypse Now ». Ici la guerre y est présente en permanence mais on ne la verra jamais à l’écran, si ce n’est l’impact qu’elle a sur ces jeunes partis par milliers. Et, alors qu’« Apocalypse Now » nous mettait face à l’horreur avec des images chocs et des personnages dont la nonchalance pouvait parfois trancher avec l’horreur qui les entourait, dans « Jardins de Pierre », le principe est le même mais inversé, ici le choc réside dans le dualité de chacun et le calme de ce bataillon d’élite qui tranche avec l’horreur dont il sert de macabre conclusion.


Francis Ford Coppola signe ici, une œuvre qui fut un peu effacée par les mastodontes de l’époque que furent « Platoon » (1986) d’Oliver Stone et « Full Metal Jacket » (1987) de Stanley Kubrick, mais qui n’en demeure pas moins une synthèse de toute la grandeur du réalisateur, jouant entre l’intimisme et la grandeur. On y retrouve des inspirations du « Parrain » dont James Caan en fut l’un des principaux acteurs, puisqu’il y interprétait Sonny, le fils ainé de Don Corleone, Impulsif et colérique. Ici l’acteur, se révèle avec un jeu moins brutal, il intériorise beaucoup et porte toute la dualité de ce militaire qui sait toute l’horreur de la guerre et qui souffre de devoir enterrer tout ces jeunes hommes partant avec un idéal et ne revenant que rarement intacts. Face à lui James Earl Jones, Inoubliable voix de Mufasa dans « Le Roi Lion » de Roger Allers et Rob Minkoff, ou encore de Dark Vador dans « Star Wars » de Georges Lucas (1977) (D’ailleurs fermez les yeux, la sensation est renversante !), se lance dans une composition beaucoup moins sobre qu’à l’habitude. Ici, l’acteur est drôle, malicieux et d’une grande puissance émotionnelle. Et puis il y a évidemment D.B. Sweeney (Memphis Bell), ici dans son premier rôle qui captive avec son personnage de jeune homme ambitieux qui souhaite devenir officier et partir sur le front de cette guerre dont tout le monde parle, en bien comme en mal. 


En conclusion « Jardin de Pierre » est un film qui fut écrasé par la concurrence mais qui synthétise tout le savoir faire de Coppola, pour ne pas dire tout le génie du réalisateur qui sait, comme bien peu, faire du grandiose autant avec de gros moyens qu’avec très peu. Ici le grandiose réside dans la façon dont le réalisateur va parler de la guerre sans jamais la montrer, et susciter tout autant d’émotions, sinon plus. Ce film est évidemment à voir d’urgence pour la qualité de sa mise en scène mais aussi pour la qualité de son interprétation.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
« Jardins de Pierre » bénéficie d’un transfert de grande qualité dans lequel les couleurs sont parfaitement dosées, et permettent de mettre en valeur le travail de Jordan Cronenweth (Blade Runner) dans lequel la couleur mais aussi les nuances naturelles ont une importance capitale dans la réussite du film. Ici les couleurs sont soignées, et tout est mis en œuvre pour coller à l’ambiance si particulière, presque irréelle de ce bataillon où tout est millimétré pour rendre les ultimes hommages aux soldats tombés sur le champ de bataille, mais où tout prend son sens lors de la scène finale et qui permet de mieux comprendre le choix esthétique du réalisateur et de son directeur de la photographie. Le réalisateur joue constamment le contraste entre plans serrés et autre plus larges et lumières sobres et complexes dans les intérieurs. Les contrastes sont suffisamment présents pour pouvoir donner plus de profondeur à l’image, et le grain est inexistant ce qui permet de profiter agréablement du film.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 2.0 se révèle peut-être un peu légère pour que l’on puisse profiter pleinement des effets sonores liés aux apparats des cérémonies menées par le bataillon ou encore de la musique enveloppante de Carmine Coppola (Apocalypse Now), qui n’était autre que le père du réalisateur. Du coup nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir un 5.1 qui puisse nous plonger littéralement au cœur de l’histoire et de son ambiance sobre mais minutieuse. Les dialogues ainsi que la musique sont, pour autant, bien équilibrés. Le résultat est saisissant ! Dommage que la Piste Française ne bénéficie pas d’une telle qualité. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 25 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Fantômes de Guerre » : Une analyse du film par le réalisateur et historien du cinéma Jean-Baptiste Thoret.


Ainsi que le fac-similé du dossier de presse d’époque, un jeu de 5 photos et une affiche du film que nous n’avons pas reçu.