Après l’attaque extraterrestre qui a pratiquement éradiqué la vie sur Terre, les survivants s’organisent et ripostent pour reprendre le contrôle de la planète. En Angleterre, quatre mois après la première attaque, Bill progresse dans ses recherches : il découvre que les extraterrestres présentent d’étranges similitudes avec les humains et met au point un virus susceptible de les vaincre définitivement. Il s’interroge sur la proximité d’Emily avec les aliens. En France, alors que la menace extraterrestre s’intensifie, Catherine recueille Micah, un alien pacifique d’apparence humaine qui lui révèle que le cours des choses peut changer si elle trouve le professeur Bill Ward. Il lui confie son carnet de travail avant de mourir. Du côté des aliens, certains mettent en cause la radicalité de l’attaque menée par Adina. Il n’empêche, un affrontement sans merci se profile pour les deux camps, mettant à mal les certitudes de chacun.
Howard Overmann, l’homme derrière la série « Misfits », revient avec une nouvelle adaptation du chef d’œuvre d’H.G. Wells : « La Guerre des Mondes », si les adaptations de ce roman de science-fiction publié en 1898, sont légion, des pires comme des meilleures, cette adaptation très modernisée et déclinée en série laissait espérer de grandes choses. Et le choix d’un casting international n’y était pas pour rien. Mais au visionnage de la première saison, nous avions un peu déchanté, car la distribution semblait engoncée dans une intrigue très cadrée, sans savoir quelle direction elle allait bien pouvoir prendre. C’est souvent le cas dans des productions à plusieurs langues. Mais outre une narration un peu lente qui prenait tout son temps pour installer ses différents éléments qui entraineraient le spectateur au cœur d’une invasion extra-terrestre et de la résistance qui en découla, la mise en scène semblait elle aussi manquer de rythme. Mais à la conclusion de la première saison, nous restions mitigés en se disant que nous venions de visionner la première pierre d’un édifice et qu’il faudrait attendre la seconde pour savoir ce que les auteurs avaient réellement en tête.
Et force est de constater que le résultat est au-dessus de la première saison. Car, si le rythme y est toujours assez lent, la mise en scène et le scénario parviennent à réserver des surprises et utilisent les bonnes idées de l’année précédente pour nous plonger au cœur de la résistance et des choix que doivent opérer les belligérants pour lutter et survivre. Beaucoup plus subtile qu’elle n’y parait, l’intrigue se concentre donc sur ces idéaux qui fleurissent des deux côtés entre convictions personnelles, instinct de protection et de survie. Du coup cette deuxième saison se libère un peu plus de ce carcan dans lequel elle était engoncée et se permet de développer un peu plus les personnages qui la composent. Ainsi, nous en apprenons un peu plus sur les raisons qui ont poussé les Extra-terrestres à venir envahir la terre, leur méthode et surtout comment chacun va se positionner lors des choix difficiles à opérer.
Avec une mise en scène qui multiplie les bonnes idées, notamment avec de grandes scènes dans les rues désertes où la tension est poussée au maximum, nous pourrions même faire un parallèle avec le quotidien des habitants de Sarajevo lors du conflit dans les années 90, où le fait d’aller chercher du pain ou une glace était mettre sa vie en danger. Les réalisateurs qui se succèdent parviennent à insuffler un nouvel élan et une nouvelle dynamique qui se trouve être bienvenue. De la même manière que les scénaristes ont su donner de la cohérence et de la subtilité dans leur intrigue, la mise en scène se révèle plus inspirée et cela se ressent dès les premiers épisodes.
Du coup la distribution se retrouve plus libre de composer et d’approfondir leurs personnages à l’instar des plus jeunes comme Daisy Edgar-Jones (Normal People) qui interprète Emily, dont le personnage reste l’une des clés de l’intrigue, ou encore les deux jeunes Ty Tennant (Tolkien) et Mathieu Torloting (Les Bracelets rouges), dans les personnages de Tom et Sacha qui composent avec beaucoup de nuances l’évolution de leurs personnages respectifs. Le jeune français semble, d’ailleurs plutôt à l’aise dans la langue de Shakespeare.