L'histoire
Quelques années ont passé depuis le dernier combat victorieux de Godzilla face à King Ghidorah. Sans raison logique, le roi des monstres se retourne soudain contre l'humanité, détruisant tout sur son passage. Désemparée, l'organisation Monarch se décide à faire appel à Kong, le seul capable de l'arrêter. Mais un autre monstre, à l'origine de tous ces événements, s'apprête lui aussi à se révéler au grand jour.
Critique subjective
Voilà déjà le quatrième film de ce que Warner Bros, studio désireux comme tous les autres de créer son MCU à lui, appelle le Monsterverse. De cette poussive série dont les opus sont produits dans la douleur on ne retient pas grand chose, les films étant loin d'être inoubliables. Après un Godzilla trop timoré pour convaincre (mais qui laissait au moins souffler le début d'un vrai souffle épique), un Kong Skull island sans identité et un Godzilla le roi des monstres qui tournait au grand n'importe quoi, voici donc la confrontation entre les deux géants qui est en vérité le but principal des films qui ont précédés.
Tout, en effet est mis en place pour laisser le champ libre à la grosse bataille prévue. Le scénario est d'une inconsistance scandaleuse, les dialogues n'ont aucun sens, ou très peu et sont déclamés par des acteurs fantômes qui ne sont plus que jamais que de simples faire-valoir aux deux stars du film. Car les stars en question ce sont bel et bien les boursouflures numériques que sont Kong et Godzilla, et non le cast du film qui sert ici uniquement de passe-temps des plus ennuyeux entre deux séquences de destruction massive. Entre un Alexander Skarsgard qui semble faire mentalement sa liste de course pendant qu'il joue, Rebecca Hall qui n'a rien à se mettre sous le dent ou si peu, Kyle Chandler, un acteur au demeurant sympathique, qui en a encore moins ou une Millie Bobby Brown qui, malgré qu'elle n'ait que 16 ans au moment du tournage est sans cesse reluquée par la caméra de Adam Wingard il n'y a rien ou très peu à sauver. Difficile d'accepter qu'une telle brochette de bons acteurs puisse être si lamentablement utilisée.
Le salut, si l'ont peut dire, est sans surprise dans le spectacle gentillement régressif de ces deux mastodontes de 100 mètres de haut qui se mettent sur la tronche en détruisant quelques dizaines de bâtiments au passage. La leçon du premier Godzilla, auquel on aura reproché une timidité et une retenue excessive a été bien assimilée, ici on en met le plus possible, et s'il y en a un peu plus, on laisse. Fini également le ton sombre et l'atmosphère film catastrophe. On assiste ici à un festival de couleurs fluos. D'un mauvais goût absolu, la direction artistique ravira les plus grand fans de laser game et autres soirées tuning. L'ensemble fait plus penser à une cinématique de jeu vidéo qu'autre chose, aspect renforcé par des éléments scénaristiques tels que l'arme de Kong, Godzilla en God mode ou l'apparition du boss final en la personne de Mecha Godzilla qui pousse le film dans les derniers retranchements de la bêtise le rapprochant dangereusement de l’esprit des productions Asylum.
Reste le spectacle. C'est souvent de mauvais goût, mais les effets spéciaux sont spectaculaires. Les scène d'actions tiennent la route et au détour de quelques fugaces fulgurances, Adam Wingard montre d'une belle maîtrise du cadre et prouve qu'il sait composer une image. Une maigre consolation pour un film qui aurait sans doute mérité mieux au vu du potentiel de la franchise.
En conclusion
Version friquée et boursouflée des plus belles œuvres signées SyFy du type Mecha Sharknado vs giant mutant octopus, ce Godzilla vs Kong ne vaut pas beaucoup plus sur le fond. Il se rattrape in extremis sur une mise en scène soignée qui arrive à donner de la puissance à ses personnages (on ne parle pas ici des personnages humains) malgré une direction artistique vouée au fétichisme des néons fluos.