Umberto D.

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
IT
Date de sortie
25/08/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Nino Misiano
Scénaristes
Cesare Zavattini et Vittorio De Sica
Compositeur
Alessandro Cicognini
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
89
Support
Critique de Emmanuel Galais

Fonctionnaire à la retraite, Umberto ne parvient plus à subvenir à ses besoins. N’ayant pour seul refuge qu’une pension en piteux état, le vieil homme occupe ses journées à trouver de quoi manger avec pour seul compagnon son chien Flike. Lorsque sa propriétaire menace de l’expulser, Umberto n’a plus qu’à compter sur l’appui de Maria, la jeune femme de chambre qu’il a prise sous son aile.


Le néoréalisme, est un style narratif et cinématographique qui se veut un prolongement de la pensée ou d’une peinture sociale. Prolongement, également, du réalisme dont les français sont les grands porteurs, avec un parler précis, et surtout la mise en lumière des classes populaires, des marginaux et autres mis à l’écart de la société. L’Italie, elle va appuyer le propos avec un ton résolument pessimiste, une mise en scène simpliste et des personnages qui vont refléter une réalité que certains aimeraient masquer. Nous pourrions citer dans ce mouvement, « Les Amants Diaboliques » de Luchino Visconti (1943) ou encore « Sciuscia » de Vittorio De Sica (1946). C’est d’ailleurs ce réalisateur qui incarnera peut-être le mieux ce mouvement qui, s’il ne connut pas de réel engouement populaire, fut largement salué par la critique.


Après avoir brillé avec « Le Voleur de bicyclette » en 1948, dans lequel, il suit le parcours chaotique d’un chômeur que trouve un emploi de colleur d’affiche, mais se fait voler sa bicyclette, outil indispensable pour son activité. Le réalisateur, en racontant cette histoire dramatique, va imposer un style et se faire remarquer par le gouvernement Italien qui commence à peu apprécier ce type de cinéma qu’il juge anti patriotique. Pourtant, Vittorio De Sica va enfoncer de nouveau le clou 4 ans plus tard avec « Umberto D. », l’histoire de ce vieil homme dont la pension ne suffit plus à subvenir à ses besoins. A travers un scénario qu’il a écrit en collaboration avec son scénariste Cesare Zavattini qui avait déjà travaillé avec De Sica sur « Le voleur de Bicyclette », le réalisateur va dépeindre une société à l’agonie, qui voit ses anciens tenter de subvenir coute que coute mais avec chaque fois plus de difficultés. Il y décrit une fracture sociale, dans laquelle les anciens deviennent des boulets que la société balaye d’un revers de la main. Et c’est cela qui captive et qui touche. Car avec une sensibilité évidente (le film est un hommage à son père), De Sica va nous entrainer dans une spirale de sentiments où se mêlent la colère et la tristesse, lorsque l’on assiste médusés, à l’errance quotidienne de cet homme qui n’a cessé de travailler et ne peut même pas se reposer de sa vie de labeur.


Le seul compagnon qui le rattache à la vie, n’est pas humain, mais canin. Et comme pour mieux appuyer ce sentiment d’abandon du vieil homme, le réalisateur ne montre jamais sa famille, en parle très peu, et nous laisse plutôt face à un homme qui ne cherche qu’à survivre et tente par tous les moyens de rappeler à la société, qu’il existe. Celle-ci est représenté par la propriétaire qui refuse tout compromis et pousse chaque fois un peu plus le vieil homme vers l’errance, en argumentant un besoin d’expansion. Avec une mise en scène simple, et tout en subtilité et en suggestion, Vittorio De Sica dépeint une société dont le mal être est visible sous les lumières. Une société qui veut oublier les laissés pour contre, pour ne pas affronter ses maux. Le réalisateur appuie là où cela fait mal et ne tarda pas à recevoir les ires de la classe politique dont la lettre su secrétaire d’état Andréotti, illustre représentant de la Démocratie Chrétienne, qui l’accusera de trahison envers la nation par la vision qu’il donnait de la société Italienne.


Il n’en demeure pas moins que « Umberto D. » est l’un des plus grands chefs d’œuvres du néo réalisme. Vittorio De Sica, signe une œuvre intelligente et subtile, dans laquelle il dépeint sans aucun artifice de quelque sorte, une société Italienne d’après-guerre, au plus mal. Une société qui ne veut même pas regarder ses anciens dans les yeux et rejette leur colère ou leurs suppliques. Un film majeur et d’une puissance émotionnelle rare.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.37:1
Le format de l'image peut surprendre, mais il fut décidé pour respecter au mieux le master d'origine et le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi, au film, une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Italien
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Des Bonus toujours à la hauteur de l’évènement dans les rééditions de Carlotta. Ici l’éditeur nous propose, une analyse et une explication de texte par Jean A. Gili, Historien du Cinéma, qui, après avoir évoqué la double carrière d’acteur et de réalisateur de Vittorio De Sica, revient sur « Umberto D. », l’un des films les plus dramatiques et les plus à charge contre la société Italienne.


Et ensuite, une analyse de Jean Baptiste Thorer, réalisateur et Historien du cinéma dans « Seuls au monde » qui revient sur ce que le réalisateur De Sica met en lumière dans ses films.