Marc Forster se penche sur l’homme derrière Peter Pan, ses rêves, sa vie, en lui donnant les traits de Johnny Depp. Deuxième étoile à droite pour un bien joli film.

Neverland
Titre original : Finding Neverland
USA, 2004
Réalisateur : Marc Forster
Acteurs : Johnny Depp, Kate Winslet, Rhada Mitchell, Dustin Hoffman, Julie Christie, Ian Hart
Adapté du livre d’Allan Knee, " The Man who was Peter Pan "
Durée : 1h40

L’histoire
JM Barrie, auteur de théâtre célèbre, vient d’essuyer un bide. Alors qu’il cherche un nouveau sujet, il rencontre Sylvia Llewelyn Davies, veuve avec quatre enfants à élever. La rencontre avec cette femme, et encore plus avec ses enfants, va faire renaître en lui l’enfant qui sommeille et lui faire écrire… Peter Pan

La critique

Après une nouvelle adaptation très réussie de la pièce l’année dernière, voici venir aujourd’hui un film racontant la genèse de Peter Pan, à travers la vie de son auteur, JM Barrie. Mais plus qu’à la naissance de la pièce, c’est à la personnalité de son auteur que s’attache le film. Et JM Barrie, c’est Johnny Depp. S’il y a des (jeunes ou pas) filles fans de Johnny Depp, pas la peine de lire plus loin, il y est absolument irrésistible, beau et sensible, avec un accent londonien tout ce qu’il faut. S’il n’est pas la seule raison d’aller voir le film, il en est tout de même la principale. Les autres acteurs sont également très bien, avec une mention spéciale pour les enfants, épatants (ça devient un peu fatigant ces enfants épatants, c’était quoi le dernier film américain où les enfants ne jouaient pas bien ?).
Le film surprend aussi par sa mise en scène, prompte, comme l’auteur que décrit le film, à mettre du merveilleux dans la vie de tous les jours, avec moults effets poétiques et oniriques du plus bel acabit. Une musique plutôt discrète mais prêtant au rêve complète le décor. C’est plutôt du côté du scénario que pointe la faiblesse. À part qu’il a écrit Peter Pan, la vie de JM Barrie est un poil ennuyeuse. Si le film essaie d’expliquer les inspirations et influences qui l’ont conduit à mettre en scène sa pièce, l’explication reste toujours du niveau de l’impression et du ressenti, et on ne retrouve aucunement une construction fascinante (quoiqu’un peu mécanique) à la Shakespeare in love. Sa vie personnelle dépeint ses relations avec sa femme et le fossé qui se creuse entre eux, sa liaison platonique avec une jeune veuve, et sa participation aux jeux de ses enfants qu’il entraîne sur le terrain des bateaux pirates ou des camps d’indiens. La jeune veuve se révèle rapidement malade, et de plus pourvue d’une mère qui entend bien l’aider (même si elle ne le demande pas) à mieux vivre sa vie.

Si ce n’était une histoire vraie, on croirait à une mauvaise accumulation de lieux communs scénaristiques. Le film s’en sort heureusement avec pas mal de grâce et de légèreté, et surtout avec de très beaux moments d’émotion vers la fin. Si finalement on n’a pas appris grand chose de renversant sur l’auteur ou la genèse de Peter Pan, si on n’a pas non plus assisté à une histoire très originale, on ressort tout de même content d’avoir vu un film sensible et délicat, avec une touche de rêve et un Johnny Depp impeccable. Content ou heureux, selon les sensibilités. C’est déjà pas mal.

A voir : pour Johnny Depp ou pour voir un joli film
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, pour les beaux moments

Sébastien Keromen