Durant les derniers mois de la guerre de Sécession, le Major Dundee, commandant nordiste, poursuit des Indiens Apaches qui ont attaqué un poste de cavalerie, massacré ses occupants, et enlevé des enfants. Manquant d’hommes, il prend la tête d’une troupe hétéroclite composée de volontaires et de prisonniers sudistes, dont le chef est son ennemi intime. Au fur et à mesure de leur dangereuse progression vers le Mexique, les tensions internes ne font qu’augmenter et le commandement de Dundee est mis à rude épreuve…
Le réalisateur de « La Horde Sauvage » (1965) et « Pat Garrett et Billy The Kid » (1973) : Sam Pekinpah réalise en 1965 son troisième film : « Major Dundee », l’histoire d’un Commandant Nordiste qui va devoir s’associer avec un Sudiste pour retrouver des enfants enlevés par des Apaches. Un sujet qui, en 1965, ne gêne encore pas trop, et où les Indiens tiennent le plus mauvais des rôles. Sachant que le fond de l’histoire se trouve être la guerre de Sécession dans laquelle les deux camps revendiquent une certaine image de l’Amérique plus ou moins réjouissante, le film ne fait pas forcément dans la dentelle et va accumuler les poncifs du genre.
Mais Sam Peckinpah qui en est à son troisième film en tant que réalisateur, ne va pas se laisser impressionner par l’importance de son casting ni de la difficulté de son histoire. Il remodela le scénario signé de Harry Julian Fink (L’Inspecteur Harry) et Oscar Saul (Le Pantin Brisé) pour rajouté un rôle féminin notamment et donner à cette œuvre très « Conservatrice » un âme et une direction différente de celle d’origine. Mais « Major Dundee » c’est surtout l’œuvre des égos qui pourrait le mieux imager ce que pouvait être des tournages hollywoodiens dans les années 60 avec des stars comme Charlton Heston (Les 10 Commandements) et Richard Harris (Harry Potter à l’école des sorciers) qui rivalisaient sur le tournage afin de savoir qui était meilleur que l’autre, allant jusqu’à rehausser leurs talons de chaussure pour être plus grand que l’autre. Ou le deuxième, alcoolique notoire qui arrivait souvent en retard et saoul sur le tournage.
Le film fut également le théâtre d’un combat acharné entre le réalisateur et le studio Columbia. Le premier imposait des exigences qui rallongeaient la durée du tournage, et le studio qui, au contraire, décidait de couper les vannes pour obliger le réalisateur à tenir ses délais. Une situation qui amena Charlton Heston à faire don de son salaire pour combler le budget et permettre ainsi à Peckinpah de pouvoir finir son film. Et le résultat est là ! Comme toujours, chez Peckinpah c’est la violence qui prend le dessus dans sa mise en scène.
Il existe une tension permanente, entre les personnages, chacun œuvrant pour des causes différentes, mais une haine toujours tenace. Il y a les Nordistes, dont la haine des Apaches va forger le destin et aveugler leur commandant, les Sudistes dont la haine des noirs est toujours aussi palpable dans leurs rapports avec ces soldats de couleurs qui forment une partie des troupes Nordistes. Et puis, il y a également les Français qui, eux, détestent les Mexicains. Et d’une certaine manière c’est cette haine que Peckinpah va filmer avec brio, en tentant chaque, fois de les confondre et de les diluer dans une mission commune : sauver des enfants. Et cette quête ne sera pas sans concession de leur part sans remise en question également.
Précis dans sa mise en scène et dans la mise en image de son histoire, Sam Peckinpah livre, ici un western puissant, dans lequel il utilise ses grands angles pour nous plonger dans un univers connu mais ressert son étau autour de ses comédiens pour mieux en récupérer les nuances de jeux et les différences dont il va se servir, autant que des tensions entre les stars du film pour mieux coller au plus près de ses personnages et de la dualité qui les tiens unis dans leur mission.