Quand sa mère disparaît lors de ses vacances en Colombie avec son nouveau compagnon, June cherche des réponses mais ses investigations sont entravées par la bureaucratie internationale. Coincée à Los Angeles, à des milliers de kilomètres de là, June utilise ingénieusement les dernières technologies à portée de main pour retrouver sa mère avant qu'il ne soit trop tard. Mais au fur et à mesure de son enquête numérique, elle se retrouve face à plus de mystères que d'explications... et quand June dévoile les secrets de sa mère, elle découvre qu'elle ne l'a jamais vraiment connue.
Oh quelle drôle d’idée que de se dire que nous allons faire un film qui se passera exclusivement derrière un ordinateur, que Google sera l’ami qui aidera l’héroïne à chercher sa mère et que même Facebook pourra éventuellement être un élément clé dans la recherche d’indice. Le tout sur 1h30. Alors, avant d’aller plus loin dans la critique de ce film, rappelons-nous les mots sages et pourtant si injustes, d’Alfred Hitchcock qui pensait qu’il serait impossible de tenir en haleine des spectateurs avec un type au téléphone, et bien toc des décennies plus tard arrive en 2002 « Phone Game » de Joel Schumacher avec un Colin Farrell rivé au téléphone avec un psychopathe à l’autre bout. Qui aurait cru que des caméras de surveillance feraient frissonner des salles entières avec pas grand-chose, au final ? Et bien ce fut pourtant le cas avec « Paranormal Activity » d’Oren Peli en 2009. Et puis en 2018, déboule un nouveau concept : Le film d’ordinateur qui casse, gentiment, la barraque (Aux Etats-Unis, tout du moins avec 23 Millions de recettes au Box-office) : « Searching : Portée Disparue », où un père de famille recherche sa fille, en utilisant tout ce qui est à sa disposition sur le net pour mener l’enquête à la place de la police.
Avec « Missing : Disparition Inquiétante », le duo Will Merrick et Nicholas D. Johnson, qui signe là son premier long métrage, nous plonge dans un thriller savamment orchestré, où une fille n’ayant plus de nouvelles de sa mère fait une recherche effrénée, via son ordinateur pour trouver tous les indices possibles et imaginables qui pourrait la mettre sur sa trace. Alors, il y a d’abord un scénario solide, qui ne vient pas révolutionner le genre mais qui a le bon goût de distiller ses indices avec intelligence et subtilité, et parvient à suivre le même parcourt que le premier opus. Nous ne sommes pas dans du film lourd qui tâche, bien au contraire, le scénario, signé des deux réalisateurs, parvient à pénétrer le mécanisme obsessionnel qui va pousser cette fille à chercher tous les indices possibles. Avec une certaine intelligence, les réalisateurs, en utilisant tout ce que les réseaux sociaux et autres subtilités d’internet : Les webcams sur les lieux publics touristiques, le Dark Web etc.., vont tenir en haleine les spectateurs pour ne plus les lâcher jusqu’au déroulement final. Et c’est d’ailleurs peut-être là que le bas blesse, car la dernière partie du film et particulièrement le twist final, sont un peu tirer par les cheveux et certaines ficelles narratives sont un peu grosses.
La mise en scène, même si parfois sort, un peu, du cadre qu’elle s’était fixé au départ, parvient avec un sens de la narration et du rythme à nous tenir en haleine du début à la fin du film. Rarement redondant, encore moins hors sujet, « Missing : Disparition Inquiétante » est une expérience cinématographique réussit, qui pêche parfois par orgueil mais parvient tout de même à nous captiver. Storm Reid, que l’on connait pour avoir joué la petite sœur de Zendaya dans « Euphoria », joue avec beaucoup de nuance et de précision cette fille d’abord rebelle envers sa mère puis fragilisée par sa disparition.
En conclusion, « Missing : Disparition Inquiétante » est un film qui reprend le concept du premier opus, avec toutes les évolutions que l’on connaît 4 années plus tard, mais qui, malgré quelques ficelles un peu grosses dans le scénario ou la mise en scène parvient à suivre les pas du premier opus.