La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jolie jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur fou. Le shérif Dan Burke mène l’enquête, et découvre bientôt d’étranges éléments...
Un réalisateur débutant qui ne fera pas grand-chose de plus marquant et un scénariste qui signe là sa première œuvre, « Sweet Sixteen » est forcément une œuvre intrigante dont on se demande, en fait, pourquoi Rimini Editions s’amuse à le déterrer des vieux rayons VHS où il était resté depuis la fin des vidéoclubs. Il y a peut-être deux raisons ! D’abord parce que les années 80 furent particulièrement prolifique en matière de film d’horreur, se séries B et autres thrillers aux budgets limités. La deuxième raison est, peut-être également la présence au générique de deux stars de la télévision : Bo Hopkins que l’on avait pu voir dans des séries comme « Drôle de dames » ou « Dynastie » mais également sur grand écran dans des films iconiques tels que « Midnight Express » d’Alan Parker en 1978. Et Patrick MacNee qui, au-delà d’être l’agent John Steed de la série « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » se fit remarquer dans des films d’horreur comme « Hurlements » en 1981.
Nous sommes donc en 1983, et les deux débutants, se lancent alors dans la réalisation de ce film que Sotos va lui-même produire. Le résultat est évidemment un Slasher très bas de gamme, où les attaques du tueur sont une association assez mal fagotée de plans de couteaux et de victimes hurlantes, et où toute la pression que l’on devrait ressentir dans un tel film est anéanti par des scènes bavardes qui vont un peu dans tous les sens et où Jim Sotos et son scénariste Erwin Goldman (Dont le seul fait d’arme semble être ce film). On comprend rapidement que le film, consciemment ou non, aborde le sujet de la condition féminine dans une Amérique profonde quoi a bien du mal à sortir de ses règles moribondes. Nous comprenons également que le film souhaite également aborder le problème de la place des minorités (Ici Indienne) et de ce racisme latent qui dévore cette Amérique des années 80, années Reagan où la paranoïa est très présente dans le cœur des Américains.
Pour autant, « Sweet Sixteen » n’est pas tout à fait un Nanar comme nous l’entendons ! Car malgré tout, les messages distillés par le réalisateur et le scénariste ne sont pas si insipides que cela et la mise en scène, en dehors des scènes d’attaques du tueur, préserve une sorte d’ambiance un peu Teenage Movie, dans lequel les ados luttent pour se protéger des attaques de ce tueur dont ils sont la cible, mais se préoccupent également des problèmes de leur âge. Et c’est ce qui rend ce film divertissant que de nous emmener là où nous ne nous attendons pas à aller dans un Slasher, avec une véritable trame narrative. Mais voilà, en vendant le film comme un Slasher, nous nous attendons surtout à des scènes réussies et une ambiance pesante qui soit maitrisée, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans « Sweet Sixteen ». A plus forte lorsque le choix des victimes devient subitement obscure et manque de force pour être totalement digéré par le spectateur qui voit bien où veut nous emmener le réalisateur, mais mal comment il nous expose les faits et cherche à s’en sortir.