Depuis la fin des années 1980, le réalisateur Shinya Tsukamoto s’est imposé comme l’un des maîtres du cinéma transgressif nippon avec des œuvres radicales et nerveuses comme « Tokyo Fist », « Bullet Ballet », « A Snake of June » ou les deux premiers volets de « Tetsuo », qui posèrent les bases du mouvement cyberpunk au Japon. Explorant fréquemment les thèmes de l’aliénation urbaine, de la transformation physique et de l’obsession psychosexuelle, ses films à l’esthétique unique abolissent les genres et défient toute classification directe, faisant des émules aussi bien du côté de Quentin Tarantino, Darren Aronofsky que de Gaspar Noé. Ce Coffret Collector 4 Blu-ray rassemble huit longs-métrages et deux moyens-métrages de la filmographie hors normes de Shinya Tsukamoto, dont son œuvre la plus récente, le drame samouraï Killing.
Les 10 films :
Blu-ray 1 : Les Aventures de Denchu Kozo (1987 – Couleurs – 47 Mn) • Tetsuo (1989 – N&B – 67 Mn) • Tetsuo II Body Hammer (1992 – Couleurs – 81 Mn)
Blu-ray 2 : Tokyo Fist (1995 – Couleurs – 88 Mn) – Bullet Ballet (1998 – N&B – 87 Mn)
Blu-ray 3: A Snake of June (2002 – Couleurs – 77 Mn) • Vital (2004 – Couleurs – 85 Mn) – Haze (2005 – Couleurs – 48 Mn)
Blu-ray 4 : Kotoko (2011 – Couleurs – 92 Mn) – Killing (2018 – Couleurs – 80Mn)
Réalisateur majeure du cinéma Japonais, le moins que l’on puisse dire c’est que Shinya Tsukamoto fut l’une des plus importantes sources d’inspiration du cinéma américain, comme Quentin Tarantino, Gaspard Noé ou Darren Aronofsky, pour ne citer qu’eux. C’est dire l’importance de l’œuvre de réalisateur Japonais, atypique, fleuron du cinéma Cyberpunk Nippon des années 90 et 2000. Mais ce coffret n’est pas un intégral, mais plutôt un moyen d’approcher l’œuvre du réalisateur par des films importants, pas tous majeurs, et des courts-métrages qui ont le mérite de faire connaître son travail par nos lointaines contrées. Déjà proposé par un éditeur Anglais en 2021, ce coffret est donc une réédition, agrémentée de bonus, par Carlotta qui, décidemment aime faire découvrir des réalisateurs atypiques. Mais alors qu’y a-t-il d’important à découvrir dans ce nouvel objet de vénérations ?
Et bien trois films majeurs du réalisateur, les autres manquant à l’appel (« Hiruko The Goblin » (1991) et « Gemini » (1999)) : « Testuo », « Tokyo Fist » et « Bullet Ballet ». Shinya Tsukamoto, fut un électron libre, du moins jusqu’en 2002, où il commença a rentrer dans le moule des studios, en témoigne notamment le très bon mais moins digressif « A Sake Of June » qui montrait un réalisateur plus assagi. Avec u cinéma très inspiré de Cronenberg, son maitre à penser, Tsukamoto, est un avant tout un metteur en scène organique, qui cherche avant tout à peindre une société en pleine mutation et s’inspire des mouvements de l’époque. « Tetsuo » en est la forme la plus symbolique de ce coffret, qui referme les clés de lecture l’œuvre de Tsukamoto, mais dont « Tetsuo » reste le phare qui guide le navire.
Dans ce film où l’être humain fusionne avec la machine, et où la violence des images est parfois en décalage avec l’humour un peu potache que l’on peut retrouver au détour de quelques scènes, le réalisateur brise les codes, s’amuse des mouvements de sa caméra, de ce Noir et Blanc obsédant qui appuie le trait de l’horreur et de cette peinture sociétale qui ne va pas, qui ne vas plus et qui encore maintenant sonne comme un avant-goût de ce nous connaissons maintenant. Que ce soit dans ses courts métrages inspirés ou dans ses remarquables long métrage des années 2000 : « Haze » dans lequel : Un homme se réveille enfermé dans un labyrinthe de béton si exigu qu’il peut à peine se mouvoir. Il ignore comment il est arrivé là. Blessé à l’abdomen, il tente de trouver une issue mais son chemin est semé d’embûches. Il finit par croiser une femme, elle aussi rescapée de ce terrible jeu de massacre… ou encore dans « Kotoko » où : Une mère célibataire souffrant de graves troubles psychiatriques. Malgré tout l’amour qu’elle porte à son enfant, les services sociaux la soupçonnent de maltraitance et confient le bébé à sa sœur. Kotoko sombre encore plus dans la dépression. Sa rencontre avec Tanaka, un écrivain renommé, va servir d’exutoire à ses fantasmes de violence… le réalisateur livre des œuvres inspirées, inspirantes où chaque étape est une œuvre d’art et une nouvelle manière de transmettre des émotions et des idées.