Un voleur beau gosse et une bande d'aventuriers improbables entreprennent un casse épique pour récupérer une relique perdue. Les choses tournent mal lorsqu'ils s'attirent les foudres des mauvaises personnes. Donjons & Dragons : L'honneur des voleurs transpose sur grand écran l'univers riche et l'esprit ludique du légendaire jeu de rôle à travers une aventure hilarante et pleine d'action.
Voilà un film qui vient effacer les dérives des premières tentatives d’adaptation de ce jeu de société qui naquit dans les années 70, par un duo d’auteurs américains : Gary Gygax et Dave Arneson. Une première adaptation navrante naquit en 2000 sous la direction de Courtney Solomon, puis fut suivit de deux suites toutes aussi insipides que la première, en 2005 et 2012. D’ailleurs les deux dernières n’eurent même pas la joie de sortir en salle, tant le niveau y était trop faible. Cette fois-ci, deux fans du jeux et réalisateurs réputés pour leur tonalité décalée et leur sens de la mise en scène : Jonathan Goldstein et John Francis Daley avec des films comme « Vive les Vacances » en 2015 et surtout « Game Night » en 2018, dans lequel une soirée jeu vire au cauchemar, s’empare du sujet et ont décidé de se l’approprier.
Et c’est une excellente idée, car dès le départ nous comprenons que, non seulement le duo, accompagné de Michael Gilio (Profiler), va partir sur un scénario qui va mêler l’aventure des héros du jeu et humour débridé, mais ils vont surtout se lancer comme défi de rendre l’ensemble divertissant, rythmé et intelligent. Surtout le duo s’est servi du jeu pour dessiner les contours de son scénario mais également pour puiser dans les personnages que le jeu propose afin de créer une œuvre de fantasy cohérente dans laquelle on peut retrouver une multitude d’inspirations comme « Princess Bride » (1988) de Rob Reiner, « Les Goonies » (1985) de Richard Donner ou encore de façon plus lointaine : « Les Monty Python Sacré Graal » (1975) de Terry Jones et Terry Gillian. Le film ne cherche pas à assommer le spectateur de dialogues incessants, ni de trames tarabiscotées, mais plutôt une cohérence visuelle et rythmique qui vient donner juste ce qu’il faut de tout, pour embarquer le spectateur dans un ensemble parfaitement cohérent et inspiré.
Et d’ailleurs la mise en scène vient confirmer ce ressenti, tout est fait pour le spectacle, l’humour y est parfaitement dosé pour ne pas être lourd, les scènes d’action sont spectaculaires et l’utilisation de la magie vient apporter suffisamment de rebondissements pour garder l’ensemble cohérent. Alors, bien sûr, nous pourrions aller gratter en disant que « Donjons et Dragons : L’honneur des Voleurs » n’est pas non plus une œuvre aussi fournie que « Le Seigneur des Anneaux » ou « Game Of Thrones », mais ce n’est en aucun cas le but recherché par ses auteurs, qui n’ont voulu faire qu’un divertissement honnête qui puisse réunir les fans du jeu et les néophytes. Le pari est tenu, et ce film vient effacer les trois misérables tentatives précédentes.
Et puis bien évidemment, il y a la distribution, décidemment particulièrement inspirée, grâce à la bonne idée des producteurs et des réalisateurs de les réunir autour d’une partie de jeu, avant de commencer le tournage et qui leur a permis de mieux se connaître et d’ainsi mieux approcher les personnages de chacun. Chris Pine (Don’t Worry Darling) semble beaucoup s’amuser et livre une prestation toute en humour parfaitement dosé. Face à lui Michelle Rodriguez (Fast and Furious) change de registre, tout en gardant celui de l’action, et s’amuse d’un personnage à la fois second couteau et pièce maitresse de l’ensemble. On retrouver également des acteurs tels que Regé-Jean Page (Bridgerton) ou encore Justice Smith (Jurassic World : Le Monde d’Après) et puis évidemment Hugh Grant (Love Actually), jamais aussi bon que dans des rôles de roublard, menteur et escroc qui vient faire un méchant original pour ce divertisemment particulièrement réussi qu’est « Donjons et Dragons : L’Honneur des Voleurs ».