Un vendredi soir, les travaux de réparation d'un ascenseur sont interrompus pour le week-end. L'employé quitte l'immeuble sans savoir que quatre personnes sont encore dans les étages. L'une d'entre elles, Jörg, est un voleur. Les trois autres sont un couple de cadres et un jeune coursier. Tous les quatre se retrouvent bloqués dans l'ascenseur à 100 mètres de hauteur. Ils ont quarante-huit heures à tenir sans céder à la panique.
Pour une première réalisation, le réalisateur Carl Schenkel ne s’est pas facilité la tâche, il a décidé de se servir d’un huis-clos et d’un ascenseur pour s’offrir une métaphore de la société Allemande, pas encore délivrée du Mur de Berlin et donc de l’emprise Soviétique, mais qui se trouve en bout de course et cherche de nouveaux moyens de survivre. Car ne nous y trompons pas, sous ses allures de thriller psychologiques et de film d’action, « Out of Order » est bien un film qui dépeint la société Allemande telle qu’elle se trouve en 1984, l’année de sa sortie. Et pourtant par son scénario ciselé au cordeau, le réalisateur livre une vision, à la fois défaitiste et sans concession de l’Allemagne et de ses concitoyens qui cherchent avant tout à trouver un avenir, même si pour cela, il faut quitter le pays. Un tour de force donc, que ce scénario qui va utiliser l’Ascenseur comme métaphore du pays et faire évoluer ses personnages en fonction de la tension qui monte du fait d’être bloqué sans savoir à quel moment s’ouvriront les portes.
Fort d’une mise en scène efficace ou alternent de moments de tensions et des moments de pauses, autant que parfois des moments gênants comme cette scène où Marion s’acoquine avec le jeune Pit sous le regard perdu de Gössmann. Mais le film fonctionne et parvient à se sortir de cette ornière que peut représenter le huis-clos, surtout, lorsque l’on veut lui faire dire, bien plus que ce qu’il n’y parait. Et c’est peu dire dans ce film. Mais le réalisateur est assez malin pour contourner les obstacles, a commencer par le budget, dont on comprend qu’il ne fut pas très élevé. Mais avec une bonne dose de culot, Carl Schenkel va créer des scènes remarquables, comme lorsque les deux héros se dispute sur le toit de l’ascenseur, où lorsque l’un d’eux fait une chute. Schenkel maitrise en permanence la tension de son film et nous captive de bout en bout.
Côté distribution, chacun des membres de la distribution participe à la réussite de « Out Of Order » à commencer par Renée Soutendijk (Boy7) dont la prestation magnétique est marquante dès les premières secondes. Et puis il y a bien sûr Hannes Jaenicke (Mission Alcatraz) qui signe sa première prestation. Et si cette dernière n’est pas totalement parfaite, elle a le mérite de marquer les esprits, notamment parce qu’il va être la caution jeunesse du film, celle qui cherche avant tout à se sortir du piège qui s’est renfermé, et alors que les adultes semblent préoccupés par d’autres problématique ou s’être habitué au système au point d’attendre un peu trop passivement l’issue.
« Out of Order » est un film de 1984, qui n’est pas tout à fait ce qu’il semble être. Sous couvert d’un film de genre, il se révèle une peinture acerbe de la société allemande de 1984, à l’approche du soulèvement qui changera à jamais son destin.