A peine remise d’une grave chute, Dominique Ballard, femme d’un riche homme d’affaires, commence à être victime d’étranges et angoissantes visions. Est-elle en train de perdre la tête ? Est-elle victime d’une machination ? La demeure du couple est-elle réellement hantée ?
Bien, par où commencer ? Si Derrick avait une sœur qui faisait dans le film d’épouvante, et bien ce serait cette « Dominique », réalisé en 1981 par Michael Anderson, un réalisateur prolifique puisqu’il fut derrière le film « Orca » en 1977, dans lequel un épaulard décimait des humains, ou encore un an plus tôt, un film de science-fiction qui donnera par la suite une série : « L’Âge de Cristal ». Mais en 1979, le réalisateur nous propose : « Dominique : les yeux de l’Epouvante », un film dont le pitch peut donner des sueurs et surtout le titre le rend candidat pour une soirée d’Halloween. Mais voilà, il vaut mieux le préparer pour endormir les ados rendus insomniaques par ingestion d’une forte dose de sucres.
Car, il faut vite aller à l’essentiel, il ne se passe strictement rien dans ce film, en tout cas rien de bien palpitant. Et encore moins quelque chose qui soit en rapport avec de l’épouvante. Car tout au mieux, le film peut s’apparenter à un thriller sous Xanax, au pire à un téléfilm de début d’après-midi destiné à endormir les vieux dans leur fauteuil recouvert d’un plaid en laine. Plus sérieusement, cette histoire est tellement mal écrite qu’elle ne suscite strictement aucun intérêt. Survendu par l’éditeur, le film est en fait un ratage complet qui avait été oublié par le temps et dont nous n’avions pas forcément envie de voir de nouvelle sortie en Blu-ray. Il est difficile d’épiloguer dessus tant, l’intrigue qui se résume à Une femme est poussée au suicide par son mari mais revient d’entre les morts pour faire de même, en entrainant en même temps le chauffeur.
Le problème, c’est que si le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, la mise en scène est absconse. Les choix narratifs du réalisateur n’appartiennent qu’à lui et le spectateur s’ennuie, par effet de ricochet, très fort. Les bruitages sont absolument ridicules (nous en reparlerons dans la section Audio !) et certaines scènes frisent le ridicule, comme celles des apparitions de la femme revenue des morts avec le même handicap, à savoir un boitillement fort désagréable à entendre, mais qui semble toujours faire du surplace. Rien ne nous est épargné, y compris de longues séquences de réflexions, du mari paniqué.
D’ailleurs, impossible de ne pas parler de la distribution dans ce désastre, tant elle semble se poser la question de ce qu’elle fiche dans cette dérive. A commencer par Cliff Robertson (L’oncle Owen du Spider-Man de Sam Raimi en 2002) qui cherche à trouver le bon angle ou la bonne intonation, mais qui semble surtout complètement perdu dans cette galère. Et que dire de Jean Simmons, une immense actrice que l’on a pu voir chez Kubrick (« Spartacus » en 1960) ou chez Henry Koster (« La Tunique » en 1953) et qui tente ici de sauver les meubles dans une composition qui manque terriblement de direction.
Pour conclure « Dominique : Les Yeux de l’Epouvante » est un thriller, usant de monotonie et de manque d’inspiration. Un film que nous avions oublié et qui était bien comme ça rangé sur les étagères de notre amnésie.