Pitch
Un assassin s’enfonce dans les abysses et traverse un univers infernal peuplé de créatures mutantes et de scientifiques fous. Bientôt capturé, il devient la victime du monde qu’il est chargé de détruire…
Critique
Commençons par Phil Tippett. Phil Tippett est une spécialiste des effets spéciaux. Les quadripodes de « l’Empire contre-attaque », c’est lui en image par image. Robocop (celui de Verhoeven), c’est lui. « Jurassic Park » c’est toujours lui. Tout comme « Starship Troopers » toujours avec Verhoeven derrière la caméra !
Dès 1988, Phil Tippett s’attaque à Mad God, un film qu’au studio ne souhaitera financer. La production s’étalera sur plus de 3 décennies. Un financement participatif sur Kickstarter (plus un coup de pub qu’un besoin vital de sous à notre avis) précède une timide sortie en salle y compris en France. Après l’avoir exploité dans les salles obscures, Carlotta Films présente ici le film en Blu-Ray.
Le film est difficile à décrire, c’est une sorte de long cauchemar de Phil Tippett. Le réalisateur ne nous épargne aucun détail dans les différents fluides qu’un corps peut produire ou torture qu’un être peut infliger. On rentre dans la tête de Phil Tippett et on en sortira bouleversé. Visionner Mad God, c’est comme lire un roman sous acide de Philip K. Dick ou regarder un film de Lynch. Plusieurs visionnages seront nécessaires pour en saisir la profondeur, des détails, des références, etc. Il n’est pas certain que l’on en saisira toute la profondeur.
Phil Tippett offre un film dégoutant, mais riche, horrible, mais captivant et absolument unique.
Plusieurs techniques sont utilisées : stop motion, marionnettes, prise de vues réelles. La prise de vue peut être faite sur argentique, vidéo, numérique HD. Un grand travail sur l’image.
À noter que la bande-son est totalement hypnotisant avec l’usage d’une bande originale de Dan Wool associé à des titres de musique classiques. Le tout est parfaitement cohérent.
Verdict
Monstrueux et hypnotisant, Mad God permet de rentrer dans la tête de Phil Tippett.
80 minutes d’une œuvre unique qui nécessitera plusieurs visionnages pour en saisir la richesse.