Bunker Palace Hôtel

Catégorie
Cinéma
Pays
FR
Date de sortie
17/10/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Digibook
Producteurs
Maurice Bernart
Scénaristes
Enki Bilal
Compositeur
Philippe Eidel et Arnaud Devos
Editeur
Edition
Collector
DureeFilm
91
Support
Critique de Emmanuel Galais

Dans un pays inconnu, le Bunker Palace Hôtel sert de refuge aux dignitaires d’une dictature en train de s’écrouler. Le lieu est conçu pour protéger ses occupants et leur garantir le luxe auquel ils sont habitués. Tandis que les arrivées s’échelonnent, le Président tarde à arriver. Mais Clara, une espionne rebelle, parvient à s’infiltrer dans le bâtiment...


L’univers d’Enki Bilal en tant qu’artiste de BD est reconnaissable par ses gris très présents, un univers futuriste fait de tubes, de froideur et de dystopie derrière lesquels se cachent des messages, sur la société telle qu’il la voit au moment T mais également telle qu’il se la projette dans le futur. Les thèmes récurrents de l’artiste restent toujours ancrés dans son œuvre inspiré de la fin du communisme des années 80, avec ses bâtiments très bétonnés, très froids et lugubres, la religion et son obscurantisme.


Avec « Bunker Palace Hôtel », sa première réalisation sont il a écrit le scénario, Enki Bilal, va développer ces thèmes dans une narration à l’image de ses BD. Nous sommes en 1989, le Communisme soviétiques vit ses dernières heures (Le film sortira d’ailleurs à peu près un mois avant la chute du Mur de Berlin) et le réalisateur imagine un pays dont la dictature est en train de s’écrouler, se réfugiant dans un Hôtel de Luxe pour y attendre le président et pour s’y protéger aussi de la colère de la population soulevée. Une vision de la révolution, mais aussi de la lutte des classes où le peule reste à l’écart du luxe dans lequel s’enferme les dirigeants déchus et qui semble être, à leurs yeux, leur barrière contre la violence de ceux qu’ils ont opprimés pendant des décennies. 


Le scénario de Bilal est assez linéaire et ne se limite parfois qu’à de simples petites phrases. Très inspiré du cinéma Italien néo-réaliste, « Bunker Palace Hôtel » est, avant tout, une œuvre dystopique dans laquelle la peur des personnages est omniprésente autant que la paranoïa. Enki Bilal ne laisse les grandes tirades qu’aux officiels, le reste est affaire de questionnement, d’intrigue, d’espionnages et de doutes. Avec le recul, l’œuvre est visionnaire, mais sa tonalité d’une froideur assez obsédante peut déstabiliser le spectateur qui a bien du mal à voir dans quelle direction le réalisateur veut nous emmener. Mais les années ayant passées, l’histoire ayant écrit ce chapitre, le film apparaît beaucoup moins conceptuel que lors de sa sortie, avec, au contraire une certaine vision, sombre mais, au final, réaliste et humaniste de la société de cette in des années 80.


Côté mise en scène Enki Bilal, utilise toutes les profondeurs, toutes les perspectives, conserve son univers grisonnant, bétonneux et tubulaire pour garder une froideur permanente dans une histoire que l’on imagine crédible lors de la chute du communisme où tous les dignitaires véreux ont du fuir et s’enfermer dans des lieux, loin de la « populace », tout en s’accrochant au luxe dont ils ont bénéficié alors que le peuple mourrait de faim. Comme toute première œuvre, « Bunker Palace Hôtel » souffre d’une envie de son réalisateur de trop bien faire de soigner ses plans et de soigner sa narration tout en oubliant parfois la dynamique et la fluidité, qui fait que le film ressemble parfois à une série de scénettes, où le temps s’arrête le temps d’un dialogue ou d’une action.


« Bunker Palace Hôtel » et le premier film d’Enki Bilal qui n’en signera que trois dans sa carrière dont le mésestimé « Immortel Ad Vitam ». Le réalisateur y imprègne tous ses thèmes : la lutte des classes, la fin du communisme et la société dystopique. Une œuvre intrigante surprenante, mais, pour l’époque, en France, Avant-gardiste et visionnaire.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Toujours soigné dans sa photographie, le film bénéficie d’un beau transfert qui parvient à mettre en valeur le travail de l’équipe. Avec des filtres pour donner une image où les gris sont très présents pour donner un sens à l’univers dystopique au film. La remasterisation du film lui donne plus de clarté et appuie un peu plus les contrastes pour plus de profondeur.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 2.0, est en parfaite harmonie avec le film et les besoins de la mise en scène. La répartition ne se laisse jamais déborder par des effets de basse. Rarement en façade, la dynamique du film se fait puissante et brillante lors des scènes comportant des effets sonores. La musique de Philippe Eidel et Arnaud Devos vient habilement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 171 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
3 Cartes Postales

Plus de 2 heures 50 de bonus, à commencer par un entretien avec Enki Bilal réalisé en 2023 de 45 Minutes. Un entretien dans lequel le réalisateur revient sur sa carrière et sur la vision qu’il a voulu insuffler dans son film.


« Cinémonstre », un moyen métrage d’1h15, conceptuel réalisé par Enki Bilal et qui n’est autre qu’un montage d’images issus de ses films.


« Enki Bilal : Souvenir du Futur », l’artiste revient sur sa carrière et sur les thèmes qu’il y a développer et de sa vision de la science-fiction.


« Reportage sur le tournage », un court documentaire de 3 min, issu des archives de l’Ina sur l’évènement que représentait la première réalisation de cet artiste de BD.


Et en cadeau bonus, 3 dessins préparatoires et affiches du film sous forme de cartes postales.