Un Linceul n'a pas de Poches

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
08/11/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Jean-Pierre Mocky
Scénaristes
Jean Pierre Mocky
Compositeur
Paul de Senneville et Olivier Toussaint
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
130
Support
Critique de Emmanuel Galais

Dans une ville de province indéterminée, le fils d'un notable complètement ivre écrase un ouvrier au petit matin. L'affaire est étouffée et un journaliste témoin de la scène, Michel Dolannes, se voit prié par son patron d'oublier ce qu'il a vu, le père du coupable étant un annonceur important. Las de mettre son honneur professionnel dans sa poche, "Mick" décide alors de fonder un journal digne de ce nom pour dénoncer les turpitudes des puissants, aidé par un copain du journal et une fantasque jeune femme russe qui a fui l'URSS. Mais on ne s'en prend pas impunément aux pouvoirs en place…


Jean-Pierre Mocky aimait surprendre, choquer et surtout tordre le coup à la société française et particulièrement ceux qui l’insupportais comme les Supporters dans « A Mort L’Arbitre ! » en 1983. Mais ce que Mocky aimait surtout, c’était maltraiter les bourgeois, une galerie de personnages qui a foisonné dans toute sa carrière et dont il s’est évertué à montrer les travers et surtout à les rendre aussi repoussant qu’attachant.


Avec « Un Linceul n’a pas de Poches », en 1974, Mocky s’attaque à la presse et à son indépendance qui peut se heurter au manque e courage de ses rédactions. Ici, à travers le personnage de Michel Dolanes, le réalisateur va s’attaquer à toutes les couches de la population qu’il exècre : Les politiciens, les faux gauchistes, les affairistes et surtout les bourgeois, comme à son habitude. Adaptation d’un roman Noir d’Horace Maccoy, « Un Linceul n’a pas de poches » est une œuvre qui s’éparpille, comme souvent chez Mocky (Reflet de sa propre personnalité) mais qui trouve toujours son sens dans un rythme et dans un sens du dialogue que l’on ne trouve que chez lui. 


Car si « Un linceul n’a pas de poches » est un film déroutant par sa construction et son aspect survitaminé dans le rythme, il n’en demeure pas moins un film dans lequel Mocky tend un miroir à une grande partie de la population qu’elle soit issue de la classe moyenne ou de la bourgeoisie. Les choix, les idéaux de chacun ressortent avec une certaine violence et parfois avec une certaine froideur qui contraste avec l’humour et l’aspect café de la gare qu’il peut donner à son film. On y voit la nature humaine à travers ce regard si spécifique que pouvait avoir Mocky, et ce ton parfois théâtral que pouvaient avoir ses comédiens, ne vient que renforcer le trait de cette image précise, de cette dynamique subtile qui, sous couvert d’un film noir, se révèle, au contraire une remarquable satire de la société des années 70, où tout n’est pas toujours bon à dire surtout lorsque cela touche les puissants. Avec un ton bien à lui, Jean Pierre Mocky fait sauter les verrous.


Avec son casting Trois étoiles qui comprend Michel Galabru (Le Gendarme de St Tropez), monstre sacré à la carrière incroyablement longue, Jean-Pierre Marielle, l’inoubliable acteur au phrasé si haut et si précis que l’on a pu voir dans  « les Galettes de Pont-Aven », Michel Serrault (Garde à vue), acteur incroyable qui ne refaisait jamais la même prise,  Sylvia Kristel (Emmanuelle), choix osé pour Mocky, tant l’image de l’actrice est restée attachée au film érotique, ou Jean Carmet (Germinal), immense acteur un peu trop oublié à mon goût tant son talent était grandiose, « Un Linceul n’a pas de poches » est un film noir, qui donne l’impression de n’avoir pas de structure, mais la subtilité avec laquelle, le réalisateur, qui a également signé le scénario, distille ses messages autour de l’honneur et déglingue à tout-va ses cibles favorites. Seul regret le jeu du réalisateur qui vient en contraste saisissant avec le talent de ses acteurs.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
La mise en scène de Mocky est subtile et virevoltante, mais toujours précise. Le travail de la photo est capital pour cela, car le réalisateur soigne les détails pour offrir une œuvre faussement décousue sans faux pas, afin que le spectateur puisse se sentir en terrain connu, sans pouvoir le citer, et hors du temps. Pour mieux se concentrer sur les personnages. L’ensemble manque de précision avec un grain un peu présent, particulièrement dans la première partie du film.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en DTS-HD Master Audio 2.0 Malgré tout, cela permet de plonger dans le jeu des acteurs et de mieux se laisser imprégner par l’histoire et par ses réflexions. Du coup on se laisse aller à plonger dans les méandres de cette histoire noire et satirique en même temps.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Cousu de fils Noirs », un entretien avec Eric Le Roy, de la direction du patrimoine cinématographique qui revient sur les dessous de ce film.


« L’Ethique et la Politique chez Jean-Pierre Mocky ». L’Essayiste Pacôme Thiellement, revient sur le style de Jean Pierre Mocky et les thèmes majeurs de sa carrière.