Pitch
Parallèlement à notre monde existe Barbieland, un monde parfait (et rose) où les poupées Barbie vivent joyeusement (et dans la chasteté), persuadé d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions sur la vie, la mort et à devenir humaine.
Critique
« Barbie » est clairement un film annoncé qui ne pouvait qu’inspirer des craintes. De Barbie sur les écrans, on ne connait que les téléfilms animés en 3D destinées aux préadolescentes.
Quand on voit le désastre industriel qu’un studio a pu connaitre avec l’adaptation filmée de « Cats », on se dit que porter Barbie sur grand écran avec de vrais acteurs était encore plus risqué que les matous.
Et ça n’a pas loupé le projet commandé par Mattel (producteur et propriétaire de la licence) est passé de studio en studio (Universal, Sony puis Warner) durant 14 années avant d’aller, enfin, au tournage.
Le tournant vient peut-être du film «
La grande aventure Lego » (2014, 10 ans déjà !) qui arrive à surprendre petits et grands en sortant radicalement de sentiers battus.
C’est exactement le parti pris des scénaristes Noah Baumbach et Greta Gerwig pour Barbie : dynamiter toute la niaiserie que l’on pouvait attendre de cette adaptation pour en faire un film rose bonbon féministe.
Certains seront déçus, mais que pouvait-on attendre d’un film sur une poupée ?
Durant 2 bonnes heures, on rit, on chante, on réfléchit sur la condition de la femme. On admire les clins d’œil disséminés par-ci par-là et généralement destinés aux adultes (ex. : la scène d’ouverture est une reprise de « 2001 l’odyssée de l’espace »). La bande-son aide à passer les 2 bonnes heures de film. Elle inclut même le titre remixé d’Aqua. Chose étonnant puisque le groupe scandinave avait été trainé en justice par Mattel pour son titre « Barbie Girl ». Ils avaient gagné.
On retrouve aussi Dua Lipa et de nombreux titres dans l’air du temps. Malgré tout, le film n’est pas sans quelques longueurs avec de nombreux aller-retour entre les mondes réels et imaginaires. Même la créatrice de Barbie (Ruth Handler) est représentée avec ses soucis fiscaux !
Au niveau technique, ce n’est pas un film tourné que sur fonds verts. On a beaucoup de vrais décors, ce qui permet d’avoir de la profondeur dans l’image. À ce propos, ce film n’étant pas sorti en 3D, on peut définitivement dire que ce format a été abandonné par les studios.
Le film est construit en plusieurs temps. C’est l’introduction qui est la plus inquiétante avec une niaiserie totale, mais petit à petit le film évoque des thèmes bien plus profonds dans la légèreté et la musique. Ce n’est pas pour autant un film philosophique, mais un film qui fait exactement ce que l’on n’attendait pas de lui. Un film d’aventure offrant une certaine réflexion aux jeunes (et moins jeunes) spectateurs. Une réussite qui place la barre très haut et rend la création d’une suite très risquée.
Verdict
Un festival coloré et musical qui n’est pas sans une certaine profondeur. Le film n’est pas quelques défauts, mais offre un bon moment à passer en famille.