L'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter, prouvant avec jubilation que la plus belle des choses peut engendrer les pires situations...
Avant de se lancer dans la réalisation, Richard Curtis avait signé les scénarii de comédies britanniques à succès telles que « 4 Mariages et un enterrement » en 1994 et « Coup de Foudre à Notting Hill » en 1999. L’occasion, pour lui, d’explorer les mécanismes de l’amour et de s’interroge sur l’importance de ce sentiment dans la vie des êtres humains. C’est alors tout naturellement que l’idée à germée, un jour, d’écrire un scénario sur plusieurs destins qui se croiseraient et auraient en point commun de chercher, de rencontrer ou de préserver l’amour. Que ce soit après une rupture, un sentiment caché, raviver ou maintenir la flamme ou tout simplement faire une rencontre ce sentiment amoureux interroge le réalisateur qui finit, sur le papier par nous livrer sa réflexion et nous la partage avec subtilité et humour.
Sorti, il y a 20 ans tout juste (D’où cette édition 20ème anniversaire), « Love Actually », contrairement a ce qui est acquit maintenant n’était pas destiné à être un film de Noël par excellence. Le réalisateur n’y avait même pas pensé et c’est vers la fin de l’écriture, au moment de démarrer le tournage que son équipe et lui-même ont décidé d’utiliser cette fête de la Noël comme point commun, comme catalyseur de tous ces destins qui se croisent. Chacun se réunissant pour les fêtes et mettant tout en œuvre pour prouver son amour aux siens. Lors de sa sortie en salle « Love Actually » fut un carton au box-office mondial, lança définitivement la carrière de Keira Knightley (Pirates des Caraïbes), confirma les statuts de Hugh Grant (Coup de Foudre à Notting Hill), Emma Thompson (Nanny McPhee), Bill Nighy (Good Morning England) ou encore Alan Rickman (Harry Potter). Surtout ce film est une œuvre qui fait du bien. Devenu l’égale de « La Vie est Belle » dans la sphère des « Films que l’on regarde à) Noël » partout dans le monde, cette comédie romantique est surtout une réflexion subtile, émouvante et drôle sur les mécanismes de l’amour.
Avec une réalisation simple mais parfaitement maitrisée, Richard Curtis, nous fait partager les destins de ces hommes et ces femmes que l’amour va bousculer et faire changer leurs destinées pour mieux nous cueillir à la fin. Il va même jusqu’à créer une scène, devenue mythique, dans laquelle Hugh Grant, qui incarne un Premier Ministre, copie étrangement proche de Tony Blair, va se lancer dans une danse avec un déhanché devenu légendaire. Mais ce n’est pas que cela « Love Actually » c’est aussi une comédie qui expose des gens heureux et d’autres plus torturés, comme Karen dont le mari va se révéler infidèle ou presque et qui va offrir l’une des plus belles prestations d’Emma Thompson sur une chanson déchirante de Joni Mitchell. Ou encore Mark, témoin du mariage de son meilleur ami, mais amoureux de la femme de ce dernier, autre scène mythique du film dans laquelle Andrew Lincoln fait sa déclaration à Keira Knightley dans un moment de romantisme absolu. L’acteur aura bien du mal à capitaliser sur le succès de ce film et devra attendre 7 ans pour retrouver les faveurs du public avec la série « Walking Dead » en 2010.
La liste est longue de toutes les bonnes idées qui fleurissent dans cette comédie romantique, film de Noël par excellence, plus complexe qu’il n’y parait, et où le destin de tous les personnages s’entrecroisent dans un film choral parfaitement maitrisé, où le réalisateur et scénariste n’appuie le trait que, pour des besoins narratifs, et juste ce qu’il faut pour donner de l’émotion, de la tendresse et surtout une œuvre qui fait du bien, qui donne le sourire et surtout, et c’était certainement le but recherché, donne envie de se retrouver, en famille, ou simplement avec son amour sous la couette ou sous un plaid pour se dire chaque à quel point l’amour de l’autre est important. Depuis 20 ans, chaque Noël, « Love Actually » revient nous le rappeler et c’est toujours le même délice.