Charlie, enfant issu d'une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque penny, et ne peut s'offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l'inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l'un des cinq tickets d'or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une vie de sucreries.
La version de Mel Stuart du célèbre livre pour enfant de Roald Dahl : « Charlie et la Chocolaterie », ne fut pas accueillie par le public et les critiques comme celle de Tim Burton, loin de là, et encore moins par l’auteur lui-même qui refusa même, par colère, de céder les droits d’adaptation de la suite : « Charlie et le Grand Ascenseur de Verre ». Il faut dire que la version de Mel Stuart s’est drastiquement éloignée de celle du livre, malgré un scénario signé par l’auteur lui-même. Il faut dire que certaines scènes furent entièrement réécrites pour les besoins du film. Ainsi, les écureuils sont devenus des Oies géantes, une seule chanson du livre fut gardée, il s’agit de celle que chante Willie Wonka dans le bateau.
Pourtant, cette adaptation ne démérite pas, même si elle manque parfois d’ambition. Il faut dire que la comparaison avec la version de Tim Burton, 34 ans plus tard, est quasi inévitable. Ici, si les bases du livres et la morale restent inchangées, c’est le traitement du personnage de Wonka, par exemple, qui surprend. D’abord parce que l’interprétation qu’en fait Gene Wilder (La Fille en Rouge), joue entre bienveillance envers les enfants et sorte de satisfaction lorsque ces derniers se font piéger par leur principale faiblesse. Roald Dahl avait particulièrement désavoué le film, trouvant qu’il ne mettait pas en valeur son œuvre, et surtout qu’il offrait un personnage à la limite de la psychopathie, comme on peut le voir dans la scène du bateau. Où des images effrayantes apparaissent un peu partout sans que l’on prenne tout à fait d’où elles viennent et ce qu’elles induisent.
La version de Mel Stuart, a, bien évidemment, pris un coup de vieux, au regard de la flamboyance de celle de Tim Burton, et c’est justement ce manque de flamboyance qui pénalise le film, car si l’arrivée de Wonka et de ses invités dans la fabrique est remarquablement orchestré et donne des moments savoureux, comme les impressions d’émerveillement que ressentent les acteur, qui découvrent, réellement, pour la première fois le décor, certains passages manquent leur cible comme le quotidien de la famille de Charlie, les raisons de cette extrême pauvreté et toute l’abnégation et la gentillesse de Charlie, alors qu’il n’a qu’un rêve trouver le ticket d’or et sauver sa famille. La mise en scène est maladroite et manque de dynamique pour pouvoir totalement rendre un hommage réussit à cette œuvre touchante et iconique de Roald Dahl. Cela n’a pas empêché le film de trouver sa place dans le cœur du public lors de son édition en vidéo dans les années 80.