Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper.
« Acide » est un me nouvelle incursion dans le cinéma de genre par Just Philippot qui nous offre ici, un film maîtrisé en matière de mise en scène, mais décevant en ce qui concerne la direction d'acteurs. Car le réalisateur de « La Nuée » dont la carrière avait été perturbée par la pandémie, sait soigner ses effets et profite allègrement d'un style que l'on pourrait dire, inspiré du cinéma de Danny Boyle « 28 jours plus tard » dans lequel un homme se réveillait dans un Londres déserté et envahi par des zombies. Ce qui fait penser au film de Danny Boyle dans « Acide » c'est le rythme, d'abord lent, qui désarçonne dans un premier temps, une scène d'ouverture dont on ne comprend pas forcément ce qu'elle va apporter au reste du récit, et surtout une tension qui va monter progressivement, pour ne plus nous lâcher de tout le film. Avec une sens aiguë de ses effets et le minimum d'effets spéciaux, Just Philippot livre un film éminemment écologique où les effets de l'activité humaine provoque une réaction de la nature implacable à savoir : Une pluie Acide qui tue les espèces vivantes et rend l'eau plus meurtrière encore.
Basé sur un scénario qu'il a co-écrit avec Yacine Badday (Hors saison), « Acide » est en fait l'extension d'un court métrage que le réalisateur avait réalisé il y a quelques années et qui avait fait sensation partout où il fut présenté. Le scénario souffre parfois d'une ambition qui perd un peu le propos, notamment en voulant mélanger plusieurs sources de dérèglement qui pourraient être la raison de l'apparition de ces pluies acides. Malgré cela, il nous plonge avec une véritable maîtrise dans un univers cinématographique de genre plus organique et plus ancré dans le réel que ne le feraient de grandes productions américaines. Et c'est toute la force d’« Acide » que de vouloir garder une esthétique proche du documentaire, avec des couleurs sombres, des gens qui se cassent la voix, une souffrance humaine, animale et végétale palpable à chaque plan, des lors que les pluies commencent à tomber
Mais voilà, à trop se concentrer sur la mise en scène, Just Philippot en oublie sa direction d'acteur. Car si l'acteur et réalisateur Guillaume Canet (Astérix et Obélix : L'empire du Milieu) fait le job et offre toute sa puissance de jeu au service d'un personnage complexe, le reste de la distribution semble écrasé par l’ampleur de l'entreprise. C'est vrai pour Patience Munschenbach (Perdrix), que l'on excusera par sa jeunesse et son manque d'expérience, mais ça l'est aussi pour Laetita Dosch (Irréductible) qui est ici bien en dessous de ses qualités d'actrice et ne semble jamais trouver la bonne tonalité pour rendre ses dialogues touchants. A l'instar de la scène dans l'appartement où le mère et la fille parlent de l'avenir de cette dernière, le manque de précision dans le jeu rend la scène difficile à suivre et lui fait perdre toute sa profondeur.