1956, dans le nord de la France. Une bande de mineurs de fond se voit obligée de conduire un professeur faire des prélèvements à mille mètres sous terre. Après un éboulement qui les empêche de remonter, ils découvrent une crypte d’un autre temps, et réveillent sans le savoir quelque chose qui aurait dû rester endormi.
Le film de genre est encore balbutiant en France, pourtant, une jeune génération de réalisateur s’y essaye avec plus ou moins de réussite, mais avec une véritable envie, louable, de montrer que le cinéma Français, ce n’est pas que de la comédie, du drame, du policier ou de l’historique. Avec « Gueules Noires », le réalisateur qui s’était déjà fait remarquer avec ses deux précédents films et particulièrement « Hostile », son premier long et surtout « Méandre » qui prouvait à tout le monde le goût pour ce jeune réalisateur de 37 ans, savait monter un film et écrire une intrigue qui puisse tenir en haleine le spectateur. Toujours auteur du scénario, il semble avoir eu envie, dans le cadre de ce qu’il définit lui-même comme une trilogie, de plonger es personnages dans des lieux souvent fermés dont il est quasiment difficile de s’échapper. Dans « Hostile », l’héroïne est coincée, de nuit, dans sa voiture alors que d’étranges créatures attaquent la nuit, dans « Méandre », l’héroïne est d’abor coincé dans une pièce dont la seule issue est un labyrinthe de tuyaux piégés. Cette fois-ci, dans « Gueules noires » ce sont des mineurs coincés à 1000 mètres sous terres dans une galerie où sévit une créature venue des ténèbres, semble-t-il. Comme si le réalisateur avait toujours besoin de rendre ses films quelque peu claustrophobiques, il semble qu’il aime l’unité de lieu et surtout, comme le laissait supposer « Méandre », une inspiration venue de films comme le « Cube » (1997) de Vincenzo Natali, on pourrait y voir également du Alexandre Aja (Haute Tension) et bien sûr des références aux films de monstres.
Mais voilà, le film manque terriblement de structure réelle et à commencer par le scénario qui manque terriblement de matière et ne donne jamais de réelles informations sur les origines du monstre et sur les véritables desseins du professeur, à l’origine de l’expédition, il dessine très peu ses personnages et nous donne, en fait, des caricatures de personnages, pas forcément très subtiles. S’en suit une mise en scène assez maitrisée, qui à l’intelligence d’utiliser un effet « éclairage à la lampe frontale ». Mais un manque de dynamisme évident font que le spectateur finit assez rapidement par se désintéresser de l‘intrigue et attend simplement d’être surpris, ce qui n’arrive jamais, puisque tout est terriblement lisible dans ce fim de genre qui aurait pu être remarquable si le réalisateur avait creusé un peu plus loin son intrigue et donné ainsi plus de matière et de relief à ses personnage et surtout à son monstre dont on ne sait rien ou pas grand-chose, et dont on finit également par se désintéresser.
Et même si la volonté de Mathieu Turi de n’utiliser aucun fond vert et de s’inspirer des films de Carpenter (The Thing) avec des créatures fabriquées et manœuvrées par des humains, le monstre malgré des qualités visuelles signées Yoneyama Keisuke, sculpter japonais, qui s’était lui-même inspiré du monstre du film « Alien le Huitième Passager » (1979) de Ridley Scott, d’où une certaine ressemblance, est une excellente idée, son manque d’effet de surprise et de mouvement, nous laisse complètement froid. Ajoutez à cela des acteurs, franchement très loin de leurs capacités, à commencer par Jean Hugues Anglade (Braquo) qui frôle le ridicule dans ca composition du professeur, Thomas Solivérès (Edmond), très mal à l’aise dans son rôle de jeune homme raciste et vénal, et Samuel Le Bihan (Le Pacte des Loups) qui en fait des caisses en chef de bande. Seuls, Amir El Kacem (Overdose) et Bruno Sanches (HPI), sans briller totalement arrivent à se hisser au-dessus de la mêlée.