Pitch
Kelly-Anne (Juliette Gariépy) se réveille chaque matin aux portes du palais de justice pour s’assurer une place au procès hypermédiatisé de Ludovic Chevalier (Maxwell McCabe Lokos).
Au fil des jours, la jeune femme tissera des liens avec une autre groupie (Laurie Babin), ce qui l’extirpera momentanément de sa vie solitaire.
Mais à force de côtoyer les parents des victimes dans un procès qui s’enlise, Kelly-Anne a de plus en plus de difficulté à maintenir son équilibre psychologique et à assumer sa fixation pour le bourreau.
Elle tentera alors par tous les moyens de mettre la main sur l’ultime pièce du puzzle : la vidéo manquante du meurtre d’une des victimes.
Critique
Le film s’ouvre comme un film de procès. Ça tombe bien, un autre film de procès est sous le feu des projecteurs et cumule les récompenses depuis quelques mois ("Anatomie d'une chute").
Réalisation en longs plans séquences, on apprend que l’affaire au centre des plaidoiries est particulièrement sordide.
Mais petit à petit, le film se concentre sur les spectateurs de ce procès et en particulier deux groupies du public. L’une est persuadée de son innocence tandis que l’autre semble plus distante et indécise. L’une est fauchée. L’autre a un bel appartement, une activité de mannequinat, joueuse de poker en ligne et cyberdétective avertie. Leur point commun : dormir dans la rue pour prendre la tête de la file des quelques spectateurs admis au procès.
Cet axe (le public du procès) est très original et change radicalement des sempiternels avocats, enquêteurs ou membres du jury.
La mise en scène devient de plus en plus sombre et oppressante au fur et à mesure du film. L’image se rétrécit et la salle d’audience est de moins en moins présente. On passe du côté obscur : le dark web et la clandestinité.
Dès lors, le film présente quelques longueurs, mais se laisse suivre. Pour les spécialistes de la cyber, on est loin du charabia habituel, les informations, outils et sites web parfois montrés existent pour la plupart et sont justes. On notera quelques simplifications bienvenues pour ne par perdre les spectateurs. Le film n’est pas pour un film pour étudiants en informatique, heureusement.
Sans divulgâcher l’ensemble du scénario de ce film québécois, on passe de la salle d’audience à l’appartement des spectatrices puis dans les mondes secrets du Dark Web. Le dénouement est assez rapide et laisse aux spectateurs de quoi débattre après visionnage. À ce titre, les bonus peuvent vous aider.
Verdict
Voici un film au contenu très original et bien réalisé. On regrettera juste quelques longueurs par rapport à l’histoire.