Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble vont devoir survivre.
« Vermines » est un premier long métrage et une nouvelle incursion dans le cinéma de genre par Sebastien Vanicek qui nous offre ici, un film parfois maladroit mais maîtrisé en matière de mise en situation des spectateurs. Car le réalisateur joue sur l’une des phobies les plus répandues : L’arachnophobie. En imaginant un immeuble (Lieu Clos dans l’absolu) dans lequel les habitants doivent lutter contre une invasion d’araignées particulièrement tueuses et qui se reproduisent à une vitesse assez phénoménale. La mise en scène de Sébastien Vanicek est redoutablement efficace, de ce point de vue, en tout cas, puisque les personnes dont les araignées sont le pire cauchemar, vont vivre 1h46 encirons de douleurs psychologiques en voyant les personnages mourir dans d’atroces conditions, avec des arachnides qui se cachent partout et surtout, qui ont bien envie de s’occuper de ceux qui auraient la mauvaise idée de venir les déranger.
Avec l’aide de Florent Bernard (Nous, Les Leroy), Sebastien Vanicek a souhaité utiliser l’image de l’araignée comme une métaphore de l’image des habitants de cités, trop souvent victimes du délits de facies, une composante de ce qu’il appelle le syndrome du banlieusard, victime, bien souvent, d’une image désastreuse véhiculée par une minorité de personnes vivant ou non dans ces immeubles que forment ces cités, masquant ainsi les couleurs, les image, les joies et les rires, tout autant que les solidarités, le respect des autres et des anciens autant que des jeunes. Comme les araignées, le scénario fait donc un parallèle intéressant. Mais, si le fond est plutôt bien pensé, la forme est plutôt maladroite avec des dialogues qui manquent totalement d’inventivité et de finesse, avec des personnages qui ne cessent de s’invectiver, et dont la répétition devient rapidement pesante et vient, de la même manière que le syndrome du banlieusard, effacer la bonne intention et la bonne idée de départ du réalisateur.
Côté mise en scène, le réalisateur, offre de grands moments plutôt bien pensés, particulièrement sur les entrées et sorties des bestioles qui pullulent d’un coin à l’autre de l’écran. Sebastien Vanicek a certainement été biberonné aux films d’horreur des années 80 (Certainement la meilleure époque, au regard de l’inventivité de ses réalisateurs) et cela se ressent dans chaque élément de sa réalisation, sur la manière dont il introduit une scène qui va impacter durablement l’esprit du spectateur, la façon qu’il a de faire monter la pression petit à petit pour finir sur une dernière partie du film où les cris ne cessent plus tant les araignées n’en finissent plus de s’attaquer aux humains. De ce côté-là le film est une réussite et vient prouver à ceux qui en doutait que le cinéma français, voit, actuellement, éclore une nouvelle génération de réalisateurs qui aiment se lancer dans le cinéma de genre et parvient à le faire aussi bien que les Américains, et ce, malgré les imperfections dues à leur manque d’expérience.
Pour finir, parlons un peu de la distribution, et notamment de l’acteur principal, sur qui repose le film : Théo Christine (Suprêmes). L’acteur porte le film sur ses épaules, mais son jeu est beaucoup trop appuyé sur l’effet, et même si cela est dû à la direction d’acteur et au scénario qui ne lui laisse pas beaucoup de champ de manœuvre, l’acteur se perd dans des changements de caractères un peu trop rapide pour être convaincant. Et même la présence de Finnegan Oldfield (Les Cow-Boys) ne change pas grand-chose. La direction est trop inégale, comme le scénario.