A l'heure où la génétique a fait d'énormes progrès, éradiquant les maladies et mettant fin aux famines, le pilote d'hélicoptère Adam Gibson est quelque peu perplexe quant à l'évolution du monde. Il l'est encore plus quand il découvre chez lui son clone en train de fêter son anniversaire avec sa famille. Adam est aussitôt pris en chasse par des tueurs a la solde de Michael Drucker, l'un des industriels de la biologie les plus riches de la planète. Pour protéger son empire, celui-ci doit éliminer Adam avant qu'il ne puisse révéler sa machination.
Depuis « Junior » d’Ivan Reitman en 1994, Arnold Schwarzenegger peine à remplir les salles et même si les scores sont parfois à faire pâlir certains réalisateurs, pour la star du film d’action le constat est inquiétant, et petit à petit l’érosion ne fera que grandir pour trouver son véritable point culminant « La Fin des Temps » de Peter Hyams en 1999, qui sera tout juste bénéficiaire, grâce à ses recettes dans le reste du monde. Le constat sera sans appel avec « A l’Aube du Sixième jour » de Roger Spottiswoode, qui avec un budget de 82 Millions de Dollars, n’en rapportera qu’un peu plus de 96. Une fois avoir dit cela, il faut s’interroger de la qualité de ce film, et le constat est identique, « A L’Aube du Sixième Jour » est un désastre artistique, sur quasiment tous les points.
D’abord scénaristique, parce que rien ne tient débout dans cette histoire de clonage. On comprend que le couple Marianne et Cormac Wibberley (Benjamin Gates et le livre des secrets) s’interroge sur les dérives du clonage et ce que cela pourrait provoquer comme espoir, évidemment, mais surtout comme déception et comme source de profit où les requins seraient foisons. Nous, bien entendu, dans un futur lointain, et Adam Gibson conduit un hélicoptère puis se fait agresser par un inconnu, jusqu’à ce qu’il perde connaissance et qu’il se réveille dans un taxi, destination chez lui. Seulement, voilà chez lui, il y a son clone qui a prit sa place et donc sa vie. Alors au départ on se dit c’est une bonne idée, cette histoire, et puis très rapidement, nous déchantons, tant tout est mal ficelé, mal amené, caricatural à mort et je ne parle pas, bien sûr, du mauvais goût. Et je ne parle bien évidemment des dialogues, où le ridicule ne tue pas malheureusement.
Et c’est là que la mise en scène de Roger Spottiswoode rentre en jeu, avec un certain goût pour les scènes mal ficelées, les découpages à la serpette, quant ils ne sont pas en décalage. Comme lorsque Schwarzenegger saute pour éviter un tir et qu’on le voit sauter après l’explosion de l’impacte du tir. On imagine assez facilement que le réalisateur est un fan de Kubrick et qu’il a voulu lui rendre hommage dans une scène, mais celle-ci est tellement mal tenue, qu’elle en frise le ridicule. Tout le reste pourrait faire une liste longue de dix pages, tant il n’y a pas grand-chose à retenir de ce « A L’aube du Sixième Jour ». L’idée d’avoir voulu mettre de l’humour dans le film, est certainement ce qu’il y a de plus gênant dans le film, car, le réalisateur semble hésiter entre la véritable comédie d’action et le film sérieux et revendicatif qui fait un peu d’humour pour palier à la lourdeur du propos. Nous pourrions citer tout un tas de scène ridicules, mais je vais m’arrêter à celle où Arnie est pris au piège dans parking où il vient de tuer celui à l’origine de sa mésaventure, qui vient de lui apprendre que son meilleur ami est lui-même un clone, va alors se retrouver à tirer sur ses assaillant par-dessous une voiture et sectionner le pied du chef de la bande, qui va alors crier : « Il m’a tiré dans le pied, vous allez me le payer, je venais d’acheter ces bottes », rien n’ira plus haut durant tout le film !
Ajoutez à cela, un Arnold Schwarzenegger, jamais dans son rôle, que ce soit d’un côté ou l’autre du clonage, l’acteur de « Terminator », en fait des caisses, et se couvre de ridicule dans des scènes mal fagotées comme, celle où il attend dans une salle d’audition du commissariat. Schwarzie ne fut jamais un grand acteur, mais ici, il est digne des sitcoms de AB production, ses scènes d’actions montre un acteur vieillissant qui a bien du mal à tenir le rythme et qui n’arrive pas à trouver ses marques. L’ensemble de la distribution sera de ce niveau là et ne parviendra jamais à sauver le navire « A l’Aube du 6ème jour » du naufrage.