L’histoire
Pékin, 1924. Douzi entre à l’académie de maître Guan pour apprendre l’art de l’opéra chinois. Il se lie d’amitié avec le jeune Shitou. Devenus adolescents, les deux garçons obtiennent les rôles principaux de l’opéra « Adieu ma concubine », ceux du roi Chu et de sa maîtresse Yu. Ce grand classique de la culture chinoise les mènera vers la gloire.
Dix ans plus tard, désormais connus sous les noms de Dieyi et Xiaolou, les inséparables Douzi et Shitou jouent inlassablement ce même opéra. Mais un chamboulement va bientôt advenir. Amoureux de son partenaire depuis toujours, Douzi apprend les fiançailles de Shitou avec Juxian, une ancienne prostituée…
Critique
30 ans après la consécration lors du Festival de Cannes 1993 où il obtient la Palme d’Or tout comme « La Leçon de piano » de Jane Campion, « Adieu Ma Concubine » ressort en salle et sous forme de galettes. Carlotta Films nous propose dans la foulée de cette exploitation en salles, une réédition avec la version restaurée du film et de nouveaux bonus.
Évidemment, 30 ans après, « Adieu Ma Concubine » a peut-être perdu un peu de son aspect scandaleux vis-à-vis de l’homosexualité de l’un des personnages principaux dans une société qui ne l’accepte pas. Heureusement, les mœurs ont évolué. Mais le film reste une sacrée épopée historique d’un demi-siècle en Chine avec, comme point d’orgue, la révolution culturelle.
La force du film de Chen Kaige est d’offrir à la fois une méga fresque historique avec des reconstituions grandioses (et sans images de synthèse à cette époque), mais aussi des passages plus intime, sur scène, quand un regard ou un geste diffère dans un spectacle qui sera joué tout au long du film.
On admirera la direction des acteurs maîtrisée, la multitude de personnages au service d’une histoire intense, d’un scénario riche qui se déroule sur près de 3 heures sans ennui ni temps mort. C’est un film que l’on ressent plus que l’on ne le regarde. C’est assez rare pour être signalé.
Verdict
Un film profond dont la palme d’or n’est pas usurpée et qui rappelle que les productions les plus anciennes méritent une séance de rattrapage.
Une restauration de bonne qualité avec un traitement du master pour nettoyer le master et stabiliser l’image. Sur cette version Blu-Ray, on a noté pas mal de fourmillements dans l’image, surtout lors des scènes sombres. Le rendu est argentique, mais sans les défauts de pellicule et avec la stabilité apportée par la restauration.
Excellents bonus exclusifs pour cette réédition :
« La cinquième génération » : cet entretien autour du film permet d’appréhender le film, l’époque et l’équipe. C’est en français et très riche en enseignement.
accompagnés de bonus d’époque :
un making-of d’époque avec ses longs entretiens, mais aussi pas mal d’images de tournage
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