Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan qui serait capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun... si toutefois elles parviennent à survivre à un présent mortel.
Une seule question se pose avant de visionner « Madame Web » : Est-ce que ce film va enfin la malédiction de Sony qui voit tout ses films issus de la licence « Spider-Man » sombrer dans le monde parallèle des naufrages artistiques et économiques ? Et bien la réponse est malheureusement non ! Alors bien sûr, nous sommes dans une sorte de logique, maintenant, de systématiquement, descendre un film de super-héros, certains s’en font même une spécialité éditoriale, mais pas chez nous. Le but étant de pointer les bons et les mauvais côtés de cette nouvelle tentative de Sony de créer un nouveau personnage de super-héros. Et après le naufrage « Venom 2 », nous espérions tout de même que les leçons avaient été prises.
Ici, ce qui ne fonctionne pas avec « Madame Web » c’est le manque de profondeur des personnages, à commencer par l’Héroïne principale : Cassandra Web O’Neill, une jeune femme dont la mère est morte en couche, et qui se révèle posséder le pouvoir de voir l’avenir sous forme de flashes. Le problème c’est que la mise en scène de S.J. Clarkson (The defenders) étire toutes les scènes en longueur, comme s’il fallait remplir le film, à défaut d’avoir de la matière dans un scénario qui en manque terriblement. Car c’est aussi et surtout ça le plus grand défaut de ce film : Un scénario vide qui ne parvient jamais à prendre de la hauteur, alors qu’il a tut ce qu’il faut pour construire une histoire qui tienne la route et puisse captiver. Ici, nous ne nous sentons jamais concerné par ce qui se déroule devant nous. Rien ne nous intéresse, ni le méchant obnubilé par une mort certaine, ni les jeunes filles, plus irritantes les unes que les autres qu’attachantes. Chacune représente une fausse image de la jeunesse des années 2000.
Et puis alors la mise en scène, est une véritable déroute. Je l’ai précédemment, d’abord par des scènes étirées à l’excès, mais également par un manque de rythme évident et un choix narratif, qui n’est jamais suffisamment dynamique pour être passionnant. Lorsque Cassandra a des visions, la réalisatrice utilise les mêmes ficelles, on voit la scène dans le futur, puis elle est rejouée dans le présent. Une ou deux fois seraient passées, mais systématiquement, c’est lourd et n’apporte rien au scénario. Ajoutez à cela une direction d’acteur proche de zéro, qui rendent certaines scènes ridicules, à un point inimaginable, comme celle, ou l’héroïne découvre pour la première fois son don, alors qu’elle est en train de réanimer un mourant. Même dans les séries tels que « 911 », ils ne sont pas aussi ridicules, loin de là. Ici, c’est tout juste si nous n’éclatons pas de rire.
Et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle, le film ne fonctionne pas : La distribution. A commencer par Dakota Johnson (50 Nunaces de Grey), qui ne fait pas d’étincelles et se perd dans un rôle qu’elle maitrise mal et ne sembla pas à l’aise dans les scènes de combats. Mais ce n’est rien en comparaison du trio Sydney Sweeney (Euphoria), Isabel Merced (Father of the Bride) et Celeste O’Connor (SOS Fantômes : L’Héritage). Les comédiennes sont complètement à coté de la plaque, et livrent des compositions au minimum syndicale, au point d’être irritante plus qu’attachantes. Les actrices ne cherchent jamais à donner du corps et de la profondeur à leurs personnages. Elles jouent mal, comme rarement dans un film de ce type et nous laissent ainsi, complètement froid face à tout ce qui leur arrive.
« Madame Web », on l’aura compris est un désastre artistique. Rien ne fonctionne dans ce film qui n’est ni divertissant, ni réussit. Nous nous ennuyons ferme et il n’y a rien à garder en mémoire dans cette histoire dont on attend la fin dés les premières 10 minutes.