Jim McAllister a bien l'intention de donner une leçon de démocratie à ses étudiants en proposant un candidat de son cru pour l'élection à la présidence du conseil du lycée George-Washington-Carver d'Omaha. En effet, ce candidat, Paul Metzler, qui a pour atout d'être le héros de l'équipe de football du lycée, va devoir affronter Tracy Flick, la fille la plus active de l'établissement, dévoree d'ambition et qui considère ses années de lycée comme la première étape d'une longue et brillante carrière.
Futur réalisateur de films marquants comme « Mr Schmidt » (2003) avec Jack Nicholson (Vol au-dessus d’un Nid de Coucou), dans lequel nous suivions le parcours mélancolique d’un homme en pleine remise en question après la mort de sa femme et alors qu’il se lance dans un voyage qui le mènera au mariage de sa fille dans le Nebraska. « The Descendants » (2012) avec George Clooney (Ocean’s Eleven), où un homme après l’hospitalisation de sa femme va tenter de se rapprocher de ses filles. Et puis bien sûr du très salué « Nebraska » (2014) avec Bruce Dern, dans lequel un homme persuadé d’avoir gagné à une loterie, part en voyage avec son fils pour récupérer son gain et se retrouve dans la ville où il a grandi. Alexander Payne est un réalisateur qui aime explorer la psyché de ses personnages. Avec « L’Arriviste », qu’il signe en 1999, après trois films passés un peu inaperçus, Payne signe sa première incursion dans ce style qui marquera son cinéma.
Sur un scénario qu’il a lui-même signé avec l’aide de Jim Taylor (Downsizing), le réalisateur nous entraine dans les couloirs d’un lycée où une élection du président des élèves, qu’un professeur va utiliser pour donner une leçon de démocratie, va tourner à l’aigreur. Le scénario va alors suivre plusieurs personnages : le Professeur Mr Mc Allister, une jeune élève un peu trop ambitieuse Tracy Flick, un sportif un peu niais, Paul Metzler et d’autres personnages qui vont graviter autour de ce trio. Si le scénario est pavé de bonnes intentions, c’est le résultat qui laisse un peu sceptique, d’abord parce qu’il va suivre en ordre désordonné et à grand renfort de voix off, illustrant les pensées des personnages, qui viennent perturber le rythme même du film. Et a trop vouloir parler des personnages et de thèmes précis, le réalisateur plombe son scénario d’un ensemble de sous-intrigues qui ne rendent pas service au scénario, bien loin de là.
Il en va de même pour la mise en scène qui utilise les arrêts sur image pour illustrer les pensées, ou encore les accélérations qui viennent donner une envie de comédie dans un film qui ne sait jamais sur quel pied danser. On passe de la comédie Teen, au drame sociétal en passant par une réflexion sur la démocratie. Le tout saupoudré d’un peu de voyeurisme puritain et l’on se retrouve un peu perdu dans cette œuvre un peu trop décousue pour être subtile. Et bien évidemment la direction d’acteurs n’y est pas pour rien ! Hormis Matthew Broderick, toujours impeccable, Reese Witherspoon est particulièrement irritante par un surjeu que l’in ne voit que dans les séries estampillées Disney. Le pire étant la prestation de Chris Klein (American Pie) complètement hors sujet et dont la prestation est d’une affreuse nullité (Pardon je cherchait un mot plus doux, mais je n’en n’ai pas trouvé).