1 chance sur 19 millions. Plus de probabilité d’être frappé par une météorite que de gagner au loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar, et leur vie va voler en éclat dans un spectaculaire feu d’artifices de comédie noire et de sensations fortes.
Est ce que gagner au Loto est une bonne nouvelle ou le début d’un cauchemar ? Les deux réalisateurs Maxime Govare et Romain Choay, qui nous avaient embarqué avec beaucoup plus d’inspirations dans « Les Crevettes Pailletées » en 2019, semblent avoir eu une réponse assez sombre, puisqu’ils ont décidé de prendre le parti pris du tout négatif. Et c’est certainement ce que l’on peut tout de suite reprocher à « Heureux Gagnants », leur nouveau film. Un film à sketches, dans lequel nous voyons différents personnages dans différentes situations, avec pour points communs, celui d’avoir gagné au Loto, et de vivre un véritable cauchemar ensuite.
Car ce qui était une bonne idée de départ, manque cruellement de nuances et surtout d’une touche d’optimisme. Car, effectivement, certaines études confirment que de nombreux gagnants ont vécu un cauchemar après avoir gagné le gros lot, mais heureusement, il ne s’agit de la grande majorité. Comme pour les « Crevettes Pailletées », les réalisateurs, qui ont également signé le scénario, se sont inspiré de leur propres expériences (Dans ce cas là d’une amie, ayant perdu ses deux meilleures amies, à la suite d’un gros gain à la loterie nationale) ou d’histoires qui leur fut rapportées. Mais voilà, cette fois-ci, le scénario tourne vite à vide et nous plonge dans une certaine perplexité, notamment sur cette absence quasi-totale de positivité dans son écriture et de certains clichés, un peu gênants comme le sketch mené par Sami Outalbali (Une histoire d’Amour et de désir).
Heureusement, les deux réalisateurs font toujours preuve d’un sens de la mise en scène qui parvient à nous captiver de bout en bout, même si le film ne parvient que difficilement à trouver son rythme entre comédie et drame sociologique. Car, le problème lorsque l’on choisit cet angle de narration, il y a toujours un risque que le public ne sache plus réellement où il se trouve et devant quel type de programme, il se trouve. Car avant tout, le film étant vendu comme une comédie, nous nous attendons à trouver du drame, forcément, des dérapages encore plus, mais également et surtout une touche de positivité ou d’espoir, ce que les deux réalisateurs ne nous offrent pas. La mise en scène se veut assez classique, même si elle réserve de bonnes surprises.
Côté distribution, c’est une autre chose, l’ensemble des comédiens est à la manœuvre et cela se voit. Le couple Audrey Lamy (La Belle et la Bête) et Fabrice Eboué (Case Départ) fonctionne à merveille, et parvient parfois à nous toucher tant, leur jeu est précis et porté par un sujet maitrisé. Même chose avec Pauline Clément (Menteur) dont la prestation est inspirée et parfaitement dosée pour apporter toutes les nuances nécessaires. Même constat avec les jeunes acteurs que sont Sami Outalbali, Victor Meutelet (Barbaque) et Mathieu Lourdel (Le Code), car si les derniers manquent parfois de précisions, ils n’ont pas à rougir de leurs prestations.
En conclusion, « Heureux Gagnants » aurait pu être une comédie, à la fois noire et drôle, mais pour cela il aurait fallu un peu de positivité pour qu’elle puisse être totalement réussie. Ici, nous nous trouvons désarmés face à un film qui ne fait que nous rendre le rêve en cauchemar systématique, en occultant les belles histoires de ceux que le Loto a pu sauver ou simplement rendre heureux.