Deux flics sont à la poursuite d'un dangereux criminel. Afin de le coincer, ils décident d'opérer une planque en face de l'immeuble d'un revendeur d'arme. La locataire de leur observatoire est une vieille dame un peu folle à laquelle les deux hommes vont finir par s'attacher.
Réalisateur majeur du cinéma Hong-Kongais, Wilson Yip est assez méconnu en France en 1999, date à laquelle il sort « Bullets Over Summer », un deuxième film dans lequel il va casser les codes de la narration du film d’action. Le réalisateur qui obtiendra ses lettres de noblesses avec la saga « IP Man », livre, ici, une œuvre remarquable dans tous les sens du terme, tant il s’approprie un style de cinéma et en profite pour y distiller un drame touchant sur la famille et ses liens si importants dans la culture asiatique. Ici, le film démarre comme un vrai film d’action Hong-Kongais, avec de l’utlra violence, dans lequel deux flics, avec leur méthode propre à eux, vont s’occuper de braqueurs et se retrouver à pourchasser le chef d’un gang de criminels particulièrement violent. Pour cela ils vont louer l’appartement d’une vieille dame. D’un coup le film d’action semble mis en suspens et l’on assiste alors à un film sentimental, où les deux flics vont se prendre d’amitié pour la dame, et chacun de trouver l’amour, avant que le film ne reprenne ses droits et que le déferlement de coups de feu de recommencer.
Tout au long de son film, Wilson Yip va mélanger les genres et surtout parsemer son œuvre d’hommage au cinéma d’action Américain, par le biais des affiches ou simplement par la relation de ses deux flics qui n’est pas sans rappeler les « Buddy Cop Movie », tels que « L’Arme Fatale » (1987) de Richard Donner, dont le film fait clairement référence. Le réalisateur fait preuve d’une maturité désarmante dans sa mise en scène, et l’on sent qu’il a su s’imprégner aux films américains qui ont bercés son enfance mais également aux films de ses grands maitres tels John Woo ou Tsui Hark. Les scènes de braquage sont impressionnantes de maitrise, Wilson Yip utilise les ralentis, pour mieux souligner l’action sans, pour autant, que cela ne vienne alourdir le rythme de son film.
La réussite du film réside également dans la qualité de son casting 3 étoiles, dans lequel on retrouve Louis Koo (City of Darkness) , qui signe ici son premier film, et campe un personnage qui ressemble énormément à celui de Riggs dans « L’Arme Fatale » de Donner, Lai-Yiu Cheung (The Detective) déjà une star dans son pays et qui trouve ici un rôle à sa hauteur et forme un duo cohérent et redoutablement efficace avec Louis Koo. Et puis il y a Lan Law ou Héléna Law (The Kid), immense actrice Hong-Kongaise, qui livre, ici, une composition touchante.