Lorsque sa nièce trouve la mort foudroyée par la peur une semaine après avoir visionné une mystérieuse cassette vidéo, Rachel Keller, une journaliste de Seattle, décide d'enquêter sur ce fameux enregistrement. Aidée de son ex-mari Noah, elle découvre que cette cassette est porteuse d'une étrange malédiction : quiconque la visionne est condamné à périr dans de terribles circonstances. Rachel prend tout de même le risque de regarder l'enregistrement. Le téléphone sonne alors, le décompte mortel s'enclenche : la jeune femme ne dispose plus que de sept jours pour sauver sa vie et celle de son fils. Sept jours pour tenter de déjouer le sortilège du Cercle...
En 2003, le réalisateur Gore Verbinski, qui enchaînera la même année avec le méga carton « Pirates des Caraibes : La malédiction du Black Pearl », se lance dans la réalisation du remake d'un film d'horreur Japonais de Hideo Nakata : « The Ring » sorti en 1998. Dans ce film d'un genre nouveau, que les nouvelles générations d'après 2000, vont regarder d'un air circonspect, deux adolescentes s'amusent un soir à se faire peur en se racontant l'histoire d'une cassette vidéo, qui tue ses victimes après qu'elles l’ont regardé. Un film qui devient un véritable phénomène de société au Japon et qui donnait forcément des envies aux studios Hollywoodiens.
Alors qu'il avait déjà réalisé « La Souris » pour le tout jeune Studio Dreamworks, Verbinski s'est vu confier la lourde tâche de réaliser un film qui ait une texture personnelle et soit fidèle au film dont il est le remake mais également au roman dont est tirée l'histoire : « Ringu » de Köji Suzuki, le Stephen King Nippon. Mais alors, me direz-vous, pourquoi réaliser un remake US d'un film nippon sorti 4 années plus tôt. Et bien tout simplement parce que « Ring » est devenu un véritable phénomène de société au pays du Soleil Levant et que les Américains adorent reprendre à leur sauce, ce qu'ils flairent comme un bon filon. Parfois avec subtilité et originalité et parfois avec de gros sabots comme le « Godzilla » de Romand Emmerich (1998).
Ici, nous serions plutôt dans la première tranche de remake, car Gore Verbinski, s'il a su garder la trame originale, parvient à y ajouter sa signature, en renforçant le côté angoissant de cette intrigue où des gens meurent en visionnant une cassette vidéo. Déjà il va donner plus de noirceur à sa mise en scène avec un enfant qui n'est pas sans rappeler celui de « Sixième Sens » de M. Night Shyamalan, des images plus choquantes dans celles perçues dans la vidéo. D'ailleurs le réalisateur a lui-même filme ces séquences pour plus de cohérence avec l'ambition du film qui est de garder une pression constante sur le spectateur malgré un scénario assez conventionnel, dans lequel une femme dont une malédiction annonce sa mort prochaine cherche le moyen d'apaiser l'âme d'une entité. D'ailleurs le scénario ne va pas manquer de grosses ficelles, notamment dans sa conclusion, mais Gore Verbinski a l'intelligence de compenser le manque scénaristique par une mise en scène précise et inventive.
Côté distribution Naomie Watts, qui semble abonnée, du moins à cette époque, puisqu'on la retrouvera dans le remake US de « Funny Games » de Mikael Haneke, fait le Jon et parvient à donner de la hauteur et de la nuance à son personnage pour mieux nous captiver et nous permettre de nous identifier à elle. Une situation qui rend le spectateur mal à l'aise face à un inévitable compte à rebours. Mention spéciale tout de même au petit David Dorfman (Ghost Whisperer) qui trouve la bonne composition pour nous attendrir autant que nous inquiéter.