La franchise Bad Boys est de retour avec son mélange iconique d'action explosive et d'humour irrévérencieux. Mais cette fois-ci, les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d'Amérique.
Peut-on rebondir après un scandale ? Apparemment oui ! La preuve avec « Bad Boys : Ride Or Die » des réalisateurs belges Adil El Arbi et Billal Fallah (Rebel) dans lequel Will Smith (I, Robot) reprend l’un de ses rôles iconiques : Celui de Mike Lowrey aux côtés de Martin Lawrence (Partners) qui réendosse celui de son co-équipier Marcus Burnett. Les résultats de ce quatrième opus des « Bad Boys » aux box-Office sont sans appels : Plus de 400 Millions de Dollars de recettes pour un film qui avait coûté 100 Millions. Du coup, le public semble avoir oublié le « Slap Gate » (L’Affaire de la gifle) de Will Smith aux Oscars et le fiasco de « Batgirl ». Toutefois, est ce que cela en fait un bon film ? La réponse est non !
D’abord de la faut d’un scénario particulièrement fainéant qui accumule tous les clichés du genre et ne parvient jamais à décoller totalement. Les personnages manquent cruellement d’épaisseur, et particulièrement celui de Marcus Burnett, dont les frasques finissent par user le spectateur, par un trop plein de grimaces et de gags tellement convenus que l’on attend la suite. Martin Lawrence en fait des caisses, hurle et gesticule dans tous les sens, sans jamais se renouveler et en poussant chaque fois le ridicule un peu plus loin. Sans parler évidemment, de celui de Will Smith, qui reste dans sa zone de confort, sans aucune prise de risque et n’amorce rien de palpitant dans son jeu. Il se sera de même pour les rôles secondaires qui ne décolleront jamais et même en condition de faire valoir ne brillent jamais. Le méchant est joué par un Eric Dane (Euphoria), insipide et convenu et le fils de Lowry, Armando, le méchant du précédent film est joué par Jacob Scipio (Sans Aucun remord) aussi expressif qu’un bulot.
Et je ne parle pas de l’histoire qu’un gamin de huit ans aurait pu écrire ! Les scénaristes Chris Bremner (Bad Boys for Life) et Will Beal (Venom) livrent une histoire que l’on a vu des milliers de fois dans un nombre incalculable de films d’actions, mais avec plus de talent. Ici tout ressemble à du remplissage, on s’ennuie presque, d’autant que pour combler les trous, le duo va s’évertuer à insuffler un discours de valeurs et de bons sentiments : Le fils qui voulait tuer le père dans l’opus précédent, est, ici pardonné par ce dernier et va trouver sa rédemption. Le héros increvable, au caractère bien trempé va se rendre compte qu’il tient à sa femme, par le biais de crises d’angoisses, etc… Des « Bad Boys » bien insipides.
Côté mise en scène, les deux réalisateurs ont dû travailler pour l’Office du Tourisme de Miami, tant la ville nous ai montré dans toutes ses facettes et de toutes les manières possibles avec des filtres à foison, donnant parfois la nausée. Par contre, au détour d’une scène les deux réalisateurs ont une fulgurance, un coup de génie, que dis-je ? Une inspiration dans cette scène remarquable où l’assaut d’un lieu, contenant une horde de méchants, est filmé comme si nous étions dans un jeu vidéo. Une mise puissante, remarquablement chorégraphiée, comme un certain nombre de scènes d’action du film, dont le millimétrage est visible. Mais malheureusement, cela n’arrive pas à sauver le film !