La commandante Élisabeth Guardiano est chargée d'aller enquêter sur un double meurtre d'une rare brutalité dans une petite commune des Vosges. Sur place, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Franck de Rolan qui fait face à une série de disparitions d’enfants. Impuissants face à un village hostile, ils vont être contraints d’unir leurs forces pour découvrir la vérité, une vérité terrifiante empreinte de légendes occultes...
Après une carrière américaine, où il s’est fait les dents sur des films de genre comme « Leatherface » en 2018 ou encore « The Deep House » en 2021, le duo Julien Maury et Alexandre Bustillo s’est vu proposé par le producteur Fabrice Lambot (Le Bal des Folles), l’adaptation du roman d’Alexis Laipsker : « Le Mangeur d’âmes ». Un œuvre déjà proche des l’univers de romanciers célèbres comme Jean-Christophe Grangé (Les Rivières Pourpres), Maxim Chattam (Le Signal) ou encore Olivier Norek (Entre deux mondes). Une nouvelle incursion dans le cinéma de genre qui ne laisse pas indifférent forcément !
Mais voilà, le résultat n’est pas du tout à la hauteur de l’attente, en premier lieu à cause d’une mise en scène excessivement lente qui plombe l’ambiance et n’offre pas beaucoup de possibilité de construire une pression suffisante pour captiver le spectateur, d’autant que le dénouement est très vite éventé et que les mécanismes, sont étonnamment mal maitrisés, pour un duo de réalisateurs pourtant rompu au cinéma de genre. Et si le scénario signé de Ludovic Lefebvre (Panda) et Annelyse Batrel (Qui signe ici son premier scénario) n’est pas à pointer du doigt puisqu’il garde la trame du livre et sait parfaitement dessiner les contours de ses personnages, sans pour autant s’y attarder de trop, il manque véritablement une véritable idée nouvelle dans ce film dont la principale faille est un rythme volontairement, ou non, lent et qui ressemble plus à un téléfilm de luxe qu’à un film de genre sur grand écran.
D’ailleurs, et c’est certainement la plus grosse déception de ce film, la distribution, elle aussi, participe à cette débandade, par des compositions fades et sans subtilité. Virgine Ledoyen (La Plage) et Sandrine Bonnaire (L’Evènement) en tête. Les deux actrices semblent se demander ce qu’elles font ici et n’offre que le minimum syndical pour la première et une composition complètement ratée pour la seconde, qui se lance dans le surjeu dans un rôle qui ne semble pas lui convenir du tout. Du coup, il ne reste que les seconds rôles : Francis Renaud (36, Quai des Orfèvres) et Paul Hamy (Séparation) pour venir tenir un peu plus haut la barre, et encore. Comme si le planning de tournage avait été aussi serré que pour un film de Télévision.
« Le Mangeur d’Ames » est donc une nouvelle incursion du cinéma dans le genre thriller mystique. Le plus célèbre des exemples du passé étant : « Les Rivières Pourpres » de Matthieu Kassovitz (2000). Ici, le duo Julien Maury et Alexandre Bustillo ne semble pas capable de créer un univers tendu qui tenir le spectateur en haleine. Ce dernier subit plus l’intrigue qu’il ne prend plaisir à s’y plonger. Ajoutez à cela une composition qui est soit au minimum syndical soit en surjeu et on aura un ratage complet. C’est dommage, parce que l’on a vraiment besoin que le cinéma français se lance plus souvent, et avec plus de réussite dans le cinéma de genre.