Miles Harding est architecte et travaille à la création d'un nouveau type de briques résistantes aux tremblements de terre. Pour l'aider dans son travail, il décide d'acquérir un ordinateur dernière génération. Mais celui-ci se retrouve doué de la pensée et de sentiments comparables à un être vivant. En parallèle, Miles fait connaissance avec sa nouvelle voisine, la charmante Madeline, joueuse de violoncelle. Un triangle amoureux va donc opposer Miles et son ordinateur pour la conquête de Madeline.
Nous sommes en 1984, les ordinateurs commencent à rentrer dans le quotidien des foyers. Du moins aux Etats-Unis, l’Europe attendra encore un peu. Mais c‘est surtout, un objet intriguant qui est encore l’objet de bien des fantasmes qu’Hollywood sait mettre en lumière comme dans « Wargames » (1983) de John Badham où un jeune homme qui s’ennuie avec son ordinateur va pirater le serveur de la défense nationale et provoquer les bases d’une troisième guerre mondiale. Ou encore à la télévision avec la série « Les Petits Génies (Whiz Kids) » (1983-1984), où un groupe d’adolescent passionnés d’informatiques jouent les détectives à Los Angeles. Il faudra attendre 1986 et John Hugues où dans « La Folle journée de Ferris Bueller », l’ordinateur va devenir l’outil d’un jeune homme pour pouvoir modifier son carnet de note.
Avec « Electric Dreams », la machine est d’abord présentée comme un outil pouvant aider le quotidien, c’est aussi la première fois que l’on parle de maison entièrement connectée. Mais cela fait peur, car, nous sommes encore dans le fantasme de la machine qui veut ressembler à l’homme et éprouver des sentiments sans en maitriser les nuances. Sur un scénario écrit par Rusty Lemorande, producteur de « Yentl » (1983) de Barbra Streisand, mais aussi, et c’est plus surprenant, de « Captain Eo » le film de l’ancienne attraction « Cinémagique » avec Michael Jackson dans les Parcs Disney. Le scénariste et producteur cherchait un réalisateur et après une discussion avec Zelda Barron, avec qui il avait collaboré sur plusieurs projets, rencontra le fils de cette dernière déjà connu pour avoir réalisé un bon nombre de clips vidéo. Un film de rencontre, donc, qui fit de Steve Barron, le réalisateur de cette comédie d’anticipation, dont la mise en scène est très empruntée à l’art du vidéoclip avec de nombreux « cut » et un montage dynamique et très visuel.
Comme bon nombre de films de l’époque, la bande son qui accompagne le film est importante et aurait pu provoquer le succès du film, si un concours de circonstances n’était venu enrayer la machine. Le film ne trouva pas son public, malgré deux chansons originales du groupe « Culture Club ». Si la mise en scène est dynamique, elle ne parvient pas à masquer le manque de moyens et peut-être d’ambitions. Pourtant, le scénario étonne par les idées qui nous paraissent tellement d’actualité maintenant comme la maison entièrement commandée par l’ordinateur qui gère l’éclairage, les ouvertures et fermetures des portes et même le chauffage, jusqu’à le fait qu’i soit capable d’écrire une chanson à la place de son propriétaire. Le film a 40 ans et n’a jamais semblé aussi actuel. Une surprise qui rend le film intéressant, autant que par les bonnes idées visuelles du réalisateur et la musique du grand et indispensable, à l’époque, Giogio Moroder, le compositeur star de « Midnight Express » (1978) d’Alan Parker ou encore « Flashdance » (1983).