Jobe Smith, simple d'esprit et souffre-douleur de la ville, intéresse vivement un de ses voisins, le docteur Angelo, génie de l'électronique, qui est l'inventeur d'un programme qui stimule l'intelligence des animaux.
Film avant-gardiste et peut-être visionnaire en 1992, « Le Cobaye » de Brett Leonard (Programmé pour tuer) est un long métrage qui aborde le sujet de la réalité virtuelle, mais sous un jour assez pessimiste, il faut bien le dire. Ce film de science-fiction imagine effectivement l’utilisation de la réalité virtuelle pour aider une personne en retard mentale à développer son cerveau et dans le même coup son corps, jusqu’à ce que cela finisse mal. En fait, si le scénario ne manque pas d’intérêt au départ, il sombre très vite dans le grand n’importe quoi, notamment en associant la réalité virtuelle à la transformation physique. Et comme si cela ne suffisait pas, l’intrigue va forcément venir faire une sorte de parallèle entre le progrès technique que représente la réalité virtuelle (Nous savons maintenant qu’elle apporte un soutien non négligeable à la médecine, et particulièrement en sophrologie.
Côté mise en scène, pas mieux ! D’abord parce que le rythme manque terriblement à la fluidité de l’intrigue et même si parfois, il nous entraine dans des clins d’œil aux films noirs des années 50, c’est du côté de la réalité virtuelle que le film manque terriblement d’audace ! la représentation de ce que l’on appelle « Réalité Virtuelle » est une succession d’image kaléidoscopique et de fromes humaines censée nous faire croire que cette technologie que le Docteur Angelo provoque des sensations grâce à la couleur de ses formes et de ces sigles qui apparaissent vivement. Nous sommes en 1992 : « Le Secret de la pyramide » de Barry Levinson est sorti 7 années plus tôt, « Retour vers le futur » de Robert Zemeckis pareil ! Et je ne parle pas de « Jurassik Park » de Spielberg prévu l’année suivante. Dans « Le Cobaye » rien n’est convaincant et le manque d’inventivité est flagrant et, même si le budget de 10 Millions, ne semble pas très élevé, il eut été possible de rendre plus immersive cette expérience.
Si vous ajoutez à cela la distribution, hormis Pierce Brosnan (Demain ne meurt jamais), est bien loin d’être convaincante, à commencer par Jeff Fahey (Double Jeu) dont la prestation en Job Smith, ce jeune homme souffrant d’un retard mental, mais qui va se transformer en Apollon puis devenir incontrôlable est d’un ridicule confondant. C’est aussi le problème de la mise en scène que d’avoir misé sur cet acteur qui ne convainc jamais, et frôle même le n’importe quoi dans toute la dernière partie du film. On se demande ce que Pierce Brosnan vient faire ici, mais si ‘on imagine bien, alors qu’il vient de quitter la série « Les Aventures de Remington Steel », qu’il cherche à se faire une véritable place au cinéma. Ce n’est pas avec « Le Cobaye » qu’il parvient à faire briller son CV, même si l’acteur compose son personnage de Docteur en lui donnant un côté à la fois sombre et humaniste qui joue parfaitement sur la dualité.