Léon

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
04/12/2024
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Patrice Ledoux et Luc Besson
Scénaristes
Luc Besson
Compositeur
Eric Serra
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
133
Support
Critique de Emmanuel Galais

Un tueur à gages répondant au nom de Léon prend sous son aile Mathilda, une petite fille de douze ans, seule rescapée du massacre de sa famille. Bientôt, Léon va faire de Mathilda une "nettoyeuse", comme lui. Et Mathilda pourra venger son petit frère...


« Léon », c’est l’histoire d’un tueur, d’un nettoyeur qui travaille pour le compte de son ami et mentor, Tony, qui fait également office de banquier, à « Little Italy » un quartier de New-York. Un tueur rapide, efficace, habitué à tout calculer et à tout anticiper lorsqu’il est en mission, mais qui, cette fois-ci, va voir sa vie bouleversée par l’arrivée d’une enfant de 12 ans dans sa vie. L’éditeur Gaumont nous propose de (re)-découvrir ce chef d’œuvre de Luc Besson, sorti en 1994, dans une version restaurée et surtout avec une version Longue qui sème le doute dans les relations qu’entretiennent le tueur et la jeune fille. Prenons un peu de hauteur et éloignons-nous des procès d’intention qui commencent à naitre sur les réseaux sociaux dénonçant un film dérangeant et malsain. Car s’il est devenu une habitude d’apporter des jugements, parfois bas de plafonds, sur des œuvres littéraires, théâtrales ou cinématographiques pour leur côté borderline, il faut parfois savoir prendre du recul et essayer de mieux l’aborder pour mieux la comprendre. 


« Léon » c’est d’abord un tueur, mais c’est surtout un homme solitaire, qui n’a jamais connu l’affection et encore moins l’amour. Dans sa version d’origine, d’ailleurs, l’ambiguïté est très minime et le personnage de Mathilda, une gamine qui veut se prendre pour une grande en singeant sa mère et sa sœur, tuées par des flics ripoux, pousse Léon dans ses retranchements et ne cesse de le provoquer et de provoquer les autres. L’homme ne vacille jamais mais semble incapable de nommer ses sentiments, que l’on lit aisément comme un sentiment de protection et strictement rien d’autres si ce ne sont des sentiments d’affection qu’éprouve un grand frère. D’ailleurs lorsque l’on arrive sur la déchirante scène finale, il n’y a pas d’ambiguïté, la petite fille redevient la petite fille dans toute sa fragilité. En revanche la version longue, appuie un peu plus sur cette dualité des sentiments et cette envie de Mathilda de paraître plus grande, elle ne cesse de dire qu’elle a 18 ans comme pour légitimer son attitude provoquante, à laquelle ne répond jamais Léon.


Voilà pour ce qui est de ce soudain procès d’intention, qui est subitement fait à ce film qui brille par un scénario solide qui joue sur plusieurs niveaux de lectures et se révèle surtout comme un thriller parfaitement maitrisé avec une mise en scène d’une redoutable inventivité, à l’instar de la scène d’ouverture, que je préfère dans la version cinéma plutôt que dans la version Longue, qui gâche, un peu trop, à mon goût l’apparition de Léon. Besson maitrise chacun de ses plans et cela se voit, quasiment à s’en donner le vertige avec une lumière qui est travaillée pour ne pas sur styliser son film et se justifie constamment dans le cadre. On retrouve déjà le style Besson, avec un humour décalé, qu’il va malheureusement répéter constamment dans les films suivant mais moins de subtilité qu’ici, où l’attitude des personnages ou certaines répliques font mouche et viennent apporter un peu de légèreté dans une histoire qui est loin d’en être pourvue. Et puis il y a les moments devenus cultes avec le temps, comme la scène où Mathilda et Léon jouent à se déguiser, ou encore cette redoutable bonne idée qui installe personnage, lorsqu’il s’installe dans son fauteuil et éteint la lumière pour dormir.


Et puis il y a la prestation tout en retenue, en simplicité et presque décalée de Jean Réno (Le Grand Bleu), avare en dialogues mais précis dans sa gestuelle et dans l’utilisation de son corps et de son regard que Besson sait parfaitement capter. Et puis il y a la révélation Natalie Portman (Black Swan), 13 ans au moment du tourage et capte toute l’attention, par une maturité de jeu remarquable pour son âge et une précision qui force le respect. La jeune fille sait parfaitement jouer sur le fil du rasoir entre fragilité, provocation et envie de revanche. Et puis pour finir, comment ne pas parler de la prestation stratosphérique de Gary Oldman (Harry Potter) en flic pourri et camé à l’excès qui instaure un personnage d’une violence et d’une folie rare. « Léon » reste un chef d’œuvre de Luc Besson, auquel il faut apporter toute la nuance nécessaire, même si les 23 minutes supplémentaires apportent un rapport plus personnel et peut-être plus tendancieux.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
2.35:1
La mise en scène de Luc Besson est percutante et toute en précision. Le travail de la photo est capital pour cela, car le réalisateur soigne les détails pour offrir une œuvre cohérente et sans faux pas, afin que le spectateur puisse plonger dans cette histoire violente et touchante à la fois. La Photographie signée par Thierry Arbogast, qui travaille, depuis « Nikita », avec le réalisateur et signera ensuite la photographie de ses trois autres films : « Le Cinquième Elément » (1997) et « Jeanne d’Arc » (1999), est pleine de nuances et de subtilité que la remasterisation met parfaitement en valeur, avec des couleurs mieux tenues et des contrastes puissants. L’utilisation du Dolby Vision offre un meilleur découpage de certains détails lumineux.  
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.0 est une surprise, presque incompréhensible, tant on attendait mieux pour mettre en valeur le travail sonore autour du film, ne serait-ce que la musique d’Eric Serrra. Pourtant, la piste sonore se révèle surprenante dans la qualité de la restitution des effets et de la musique qui se trouve plutôt bien découpés dans une répartition assez précise. Mais bien sûr on en veut toujours plus, particulièrement chez le duo Besson/Serra.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Quatre entretiens viennent compléter cette édition qui comporte les deux versions du film : La version Cinéma et la Version Longue.


D’abord un entretien passionnant avec Thierry Arbogast, directeur de la photographie sur le film, qui revient sur son travail avec Luc Besson et sur sa carrière également.


Puis un autre avec Sylvie Landra, la cheffe monteuse en charge de « Léon » qui revient sur sa carrière et sur le travail qu’elle effectua sur le film de Besson.


Ainsi qu’un autre avec le journaliste Alain Krueger, Rédacteur en chef du magazine « Première » à l’époque de la sortie de « Léon » et qui fut dans les premiers à percevoir le potentiel de Luc Besson.


Et puis sur le 4K uniquement, un entretien avec André Labbouz, le directeur Technique de Gaumont, qui, avec son franc palé nous raconte les coulisses de « Léon ».


Et enfin un bêtisier.