Texas, début du XXème siècle. Chasseur de primes et tireur d’exception, Reginald Jones est recruté par le jeune Jack afin de sauver sa sœur kidnappée par l’impitoyable tueur « Bill l’égorgé » et son gang. Avec l’aide d’un ancien esclave et d’une prostituée, ils partent à leur poursuite. Une longue traque à travers le Texas qui les mènera jusqu’au Big Thicket, une forêt maudite redoutée de tous...
Elliott Lester, le réalisateur de « Blitz » (2011) avec Jason Statham se voit confié la réalisation d’un projet porté par Peter Dinklage, le Tyrion Lannister de « Game of Thrones ». Celui d’adapter un triller historique, signé Joe R. Lansdale, dans lequel un jeune homme voit sa vie basculer lorsque sa grand-mère est tuée lors d’un accident dans la ferme familiale alors qu’il n’a que 5 ans, puis ce sont les parents qui meurent d’une épidémie de Variole. Et comme si cela ne suffisait pas, son grand père qui les prit sa sœur et lui sous sa protection, est tué par une bande de bandits qui en profiteront par enlever sa sœur. Le jeune homme va alors se lancer à la poursuite des bandits afin de sauver sa sœur. Il sera aidé dans sa tache par trois compagnons d’infortunes aussi improbables que déterminés à obtenir une maigre récompense de la capture du chef de bande.
Si les intentions sont bonnes et que le scénario choisit un angle un peu différent en suivant surtout la dualité entre ce jeune homme et ses compagnons, et la prisonnière et ses ravisseurs, il manque toutefois de signature et d’audace pour être totalement réussit. Car, ce qui fait cruellement défaut au film, c’est avant tout un véritable angle d’approche qui puisse nous permettre de mieux comprendre l’environnement et les conditions de cette poursuite qui va s’engager. Le livre de Lansdale, réputé comme l’un des meilleurs thriller historique anglosaxon sur cette période de la conquête de l’Ouest, à une époque où chacun devait se battre pour conserver le peu de terrain qu’il possédait et où la loi avait bien du mal à faire son chemin dans des villes naissantes à travers ces contrées lointaines. Le scénario de Chris Kelley (Preacher) ne fait que survoler et manque ainsi de profondeur.
Et du coup la mise en scène d’Elliott Lester, qui peut être un hommage aux « Huit Salopards » (2016) de Quentin Tarantino, avec ses décors enneigés qui contraste avec l’image que l’on se fait par habitude des westerns et ses grands espaces du Colorado, par exemple, semble chercher le juste milieu entre western et film d’action, sans jamais le trouver. Le film souffre de longueurs et même si certaines scènes sont assez réussies comme celle où Reginald Jones (Peter Dinklage) sort une carabine, avec ce qui peut se présenter comme l’ancêtre de la lunette de visée, abat sa cible avec une précision de sniper ou encore la scène dans la forêt, vers la fin du film, cela ne suffit pas à sauver complètement, le film.
Reste la distribution qui fait de beaux efforts. A commencer par le porteur du projet Peter Dinklage, qui continue de cultiver ce personnage d’anti-héros, moqué par sa taille mais toujours prompt à faire taire ses opposants. Levon Hawke, le fils d’Uma Thurman (Kill Bill) et Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca) ne manque pas de ressources, mais son jeu est encore un peu vert pour être totalement convaincant. Même chose pour Esme Creed-Miles (Sandman) dans un rôle assez peu aisé, notamment celui de la sœur captive. Pour finir, impossible de ne pas parler de Juliette Lewis (Une nuit en enfer) qui semble retrouver avec beaucoup de plaisir un rôle de méchante sur le fil du rasoir.