C’est la crise, tout s’arrête : plus d’eau, plus d’électricité, plus de réseau… Stanislas, homme d’affaire parisien, perd tout y compris sa fortune. Lui qui déteste la campagne est contraint de partir se réfugier avec sa femme et son fils dans une des exploitations agricoles qu’il avait acquise dans un but spéculatif. Mais à son arrivée, il se retrouve face à Patrick et sa famille, agriculteurs exploitants des lieux, qui n’ont pas l’intention de quitter la ferme… Dans cette atmosphère chaotique où tout est inversé, nos deux familles que tout oppose parviendront-elles à cohabiter pour survivre et peut-être reconstruire ensemble un nouveau monde ?
Grand militant de la lutte pour la protection de l’environnement, Nicolas Vanier livre avec « C’est le Monde à l’Envers » une réflexion qui vient d’un constat évident qu’ne continuant à consommer en 9 mois ce que la Terre met 12 à fabriquer, notre société va droit dans le mur. C’est également, pour lui, l’occasion de s’interroger sur notre dépendance à l’informatique, à l’électricité et à la consommation facile. Et c’est d’ailleurs, le point central de ce nouveau scénario qu’il a signé avec Jérôme Tonnerre (Le Secret de Kheops) qui suit les mésaventures paysannes d’un Trader qui, à la suite d’une crise sans précédent privant les hommes d’électricité et de réseau, va fuir la ville où tout le monde devient fou, est ruiné et cherche à tout prix à manger. Le Financier va alors trouver refuge dans une ferme qu’il a acheté avant la crise et va faire la rencontre d’une famille de paysans, pour qui l’argent n’a que la valeur de la survie, mais ne peut remplacer les bienfaits de la nature.
On imagine qu’à partir de là, il y a un boulevard pour distiller toutes les bonnes intentions du duo de scénaristes et ainsi montrer que le retour aux origines est la clé d’une meilleure consommation et surtout d’un retour à la raison de l’humain face à la valeur et à la logique des saisons. Mais voilà à vouloir trop en dire, nous finissons parfois par se perdre dans le trop plein de bons sentiments et de leçons faciles. Cela se faisant au détriment des personnages et des situations. Car, si le duo Michael Youn (Le Jardinier) /Eric Elmosnino (Gainsbourg : Une Vie Héroïque) fonctionne à l’écran, les dialogues manquent totalement de saveurs et nous entrainent dans une leçon que l’on a entendu des milliers de fois dans des films qui ne cherchaient pas forcément à parler d’écologie. Du coup le sujet du film qui se devait d’être la surconsommation de la planète est noyé par un autre qui dit : Les paysans sont les gentils qui souffrent de l’indifférence du monde et les financiers sont les méchants qui appauvrissent le monde. Un traitement un peu simpliste, qui manque cruellement de nuances et de subtilité et qui efface complètement celui de la protection de l’environnement.
Et lorsque l’on parle de personnages, comme je le disais plus haut, le duo Youn/Elmosnino fonctionne à merveille l’énergie de l’un faisant l’opposé avec le côté sombre de l’autre. Mais leurs personnages manquent cruellement de substances et s’ils font le job, ils ne parviennent pas à combler ce manque. Même chose pour les autres comédiens qui ne trouve pas matière à donner plus de subtilité à leurs compositions que ce soit Valérie Bonneton (Fais pas Ci Fais pas Ça) ou Barbara Shultz (Bernadette). La plus grande déception étant Yannick Noah (Safari) qui pouvait enfin trouver, ici, un rôle à sa hauteur mais qui se révèle sous employé et complètement anecdotique alors qu’il pouvait être le véhicule d’une pensée écologique crédible.