Meg Altman, la trentaine, a très mal vécu la séparation avec son mari et angoisse à l'idée de devoir élever seule sa fille Sarah. Afin de commencer une nouvelle vie loin de ses craintes, Meg achète une immense et splendide maison située dans un quartier huppé à l'ouest de New York. Son ancien propriétaire y a fait construire au dernier étage une pièce de sûreté dans laquelle on peut se réfugier en cas de menace extérieure et rester enfermé de nombreux jours grâce aux provisions qu'elle contient. Cependant, Meg n'aurait jamais pensé s'en servir dès le premier soir. En effet, trois cambrioleurs, Burnham, Raoul et Junior, ont pénétré dans la maison avec la ferme intention de dérober une somme de quatorze millions de dollars cachée par l'ancien maître des lieux. Tout porte à croire que ce butin est dissimulé dans la pièce de sûreté, là où se sont réfugiées Meg et Sarah.
Nous sommes en 2002, et David Fincher vient d’enchainer trois gros succès d’affilé, dont deux devenus cultes : « Seven » (1995), « The Game » (1997) et « Fight Club) (1999). Avec « Panic Room », le réalisateur va prouver toute sa dextérité. Car ce qui surprend d’emblée avec ce nouveau thriller, c’est la manière dont le réalisateur va utiliser sa caméra et sortir des plans absolument prodigieux, comme celui de la serrure par exemple, qui sera même repris quelques années plus tard par Martin Scorsese dans « Hugo Cabret. Fincher devient en quelques plan un nouveau maitre de la mise en scène et impose un style et une vision de la manière de créer une tension et de la maintenir tout au long d’un film de près de deux heures dans l’espace clos d’une maison et de sa pièce de survie.
Pour autant, la mise en scène ne suffit pas à la réussite de « Panic Room », car si le réalisateur se révèle virtuose, il peut compter sur le scénario solide de David Koepp, bien meilleur scénariste que réalisateur, puisqu’il fut à l’ouvrage sur des œuvres telles que « Jurassic Park » (1993) de Steven Spielberg, « Spider-man » (2002) de Sam Raimi ou encore « Anges et Démons » (2009) de Ron Howard. Car le scénariste a monté une intrigue solide inspiré par la paranoïa ambiante aux Etats-Unis, au moment de l’écriture du film et cette recrudescence des fabrications de pièce de survie dans le pays. Le tour de force de Koepp est de faire évoluer ses personnages dans un temps restreint et un lieu unique afin d’en exposer toutes les nuances à mesure que les obstacles et les mauvais choix s’enchainent.
L’association des deux va faire de « Panic Room » un thriller haletant où la star Jodie Foster (Le Silence des Agneaux), qui remplace Nicole Kidman(Moulin Rouge), premier choix du réalisateur, va se révéler particulièrement à l’aise dans un rôle autant psychologique que physique face à un Jared Leto (Troie) hystérique, mais qui savait encore, à l’époque, nous surprendre dans des compositions de personnages décalés ou borderline, et à un Forest Whitaker (Godfather of Harlem) qui continuait de construire son personnage un peu lunaire de gentil gangster, embarqué dans une histoire qui le déplace. La manière dont il passe d’un sentiment à un autre est particulièrement saisissant. Et puis, bien sûr, il y a la révélation Kristen Stewart (Twilight) dans un de ses tout premiers rôles.
« Panic Room » est un thriller parfaitement maitrisé de David Fincher, qui s’inscrit ici comme un maitre du genre, mais surtout comme un metteur en scène inventif et méticuleux qui sait s’amuser avec la caméra et se réinventer à chaque film. La suite viendra, bien sûr nous le confirmer.
Une piste DTS-HD Master Audio qui nous fait vriller la tête avec une dynamique et une répartition remarquable, qui nous plonge au cœur même de l’action. La répartition est minutieuse, et les voix sont magnifiquement mises en valeur, particulièrement lors des scènes où les effets sonores viennent appuyer la narration : Le bruit de l’orage et de la pluie, les craquements du plancher, les pas sourds etc…. Les sons en arrières sont magnifiquement mis à contribution notamment lors du déplacement des personnages. La piste DTS-HD 5.1 en VF donne tout autant de clarté à l’ensemble, même si l’on peut parfois regretter une légère baisse de volume dans les scènes de dialogues. Le spectacle est grandiose dans tous les points.
Sur le BR du film nous pouvons découvrir :
Des Commentaires audio de l’équipe.
« Le découpage de scènes », un focus que l’on n’a pas souvent l’occasion de voir dans les sections bonus et qui vient rappeler à quel point le travail de directeur de la photographie est déterminant pour le réalisateur dans le choix des focales, des filtres et surtout dans le rendu des scènes. Passionnant !
« Les Effets Spéciaux », discret dans la majeure partie du film, les effets spéciaux n’en demeurent pas moins présents dans le film, ce focus vient nous les montrer.
« Easter Eggs ». Un focus qui est plus un bonus dans le bonus, puisque l‘on peut y découvrir un véritable fabricant de « Panic Room » et un chef déco bien embêté avec son miroir.
Sur le BR Bonus l’éditeur nous propose :
« Les Effets Visuels », une analyse complète par le Superviseur des Effets Spéciaux Kevin Haug et la Coordinatrice des Effets Visuels Leslie McMinn.
« Bande-Son » : est un regard Multi-Angles des Sessions d’enregistrement de la musique dirigée par le compositeur Howard Shore. Cela permet de voir l’orchestre sous différents angles.
« Conception Sonore » : Une discussion entre Ren Klyce et David Prior
« Intermédiaire Digital », un facteur sur l’étalonnage qui va permettre au spectateur de profiter du film dans les meilleures conditions.
« Super 35 », encore un bonus passionnant et rare, un rappel historique de ce qu’est le 35mm. A l’époque où le numérique est quasiment partout, parler de l’importance du 35mm est une excellente idée. C’est un peu technique, Mais passionnant.
« Analyses de Séquences ». Encore une manière remarquable d’aborder le film. Ici, le vidéaste à l’occasion de lire le scénario, visionner le storyboards, regarder les tests caméras et enfin voir le résultat final.
Pour les cinéphiles, étudiants en cinéma ou simples amateurs, cette édition de « Panic Room » est remarquablement pensée.