Limonov : La Ballade

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Limonov : The Ballad
Genre
Pays
USA
Date de sortie
09/04/2025
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Mario Gianani, Lorenzo Gangarossa, Dimitri Rassam et Ilya Stewart
Scénaristes
PawelPawlikowski, Ben Hopkins et Kirill Serebrennikov
Compositeur
Massimo Pupillo
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
138
Support
Critique de Emmanuel Galais

Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est une ballade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au cœur des geôles de Sibérie pendant la seconde moitié du XXe siècle.


L’art du Biopic est un exercice complexe dans lequel il est facile de sombrer dans la facilité, et donc dans l’inintéressant, à savoir : La naissance, la vie, la mort. Les meilleurs sont ceux qui ont collé au plus près de l’artiste, ont d’abord cherché à le comprendre, pour ensuite mieux le retranscrire et donc faire apprécier son œuvre et le personnage avec toutes ses nuances.  On peut, comme cela citer « Amadeus » (1984) de Milos Forman, dans lequel le réalisateur insufflait une folie et en même temps une noirceur dantesque pour mieux faire ressortir l’importance de l’œuvre de Mozart. Dans un autre style « Gainsbourg (Vie Héroïque) » (2010) de Joann Sfarr ou encore, évidemment « La Môme » (2007) d’Olivier Dahan, deux œuvres remarquables où les auteurs ont su cerner leur sujet et approfondir toute cette complexité qui fait naitre l’artiste d’exception.


Avec « Limonov, La Ballade », le réalisateur Kirill Serebrennikov (La Femme de Tchaikovsky) continue d’explorer les paradoxes de son pays, avec une certaine force narrative. Ici, il livre une œuvre kaleidocopique qui colle à merveille avec la folie du parcours de son personnage : Le Poète Edouard Limonov (1943-2020), un écrivain dont l’œuvre est aussi politique que son comportement est anticonformiste. Un personnage qui pourrait illustrer à lui seule le paradoxe de la Russie depuis la révolution, jusqu’à l’arrivée de Poutine. Car Edouard Limonov est un personnage complexe, abstrait, qui dit tout et son contraire. Une sorte de Bob Dylan de la littérature russe, n’hésitant pas à rejeter ses détracteurs en public, tout en ayant besoin d’eux. La mise en scène de Serebrennikov est donc à l’image de son personnage, elle suit ses errements, sa folie et se transforme en une sorte de montage des scènes qui parfois se perdent dans une narration qui semble vouloir lui donner une chance de comprendre le personnage et sa capacité à lui-même se perdre dans ses errances au point de passer de dandy mondain à SDF, de poète enragé à romancier génial. Une mise en scène en accord qui se love dans l’esprit tourmenté de son sujet, on n’avait pas vu ça depuis « The Doors » d’Oliver Stone en 1991.


Seulement voilà, à trop vouloir en faire, le réalisateur se perd dans sa propre exigence et dans la propre folie de Limonov, Cet ensemble de vignette est aussi génial que tourmenté et cela implique malheureusement de laisser, la plupart du temps, le spectateur sur le côté de la route. La vision Kaleidoscopique de Serebrennikov manque de lecture claire et rend obscur son propos, comme s’il ne voulait pas percer le personnage et nous empêcher de l’approcher de trop. Pourtant, il peut compter sur l’interprétation hallucinante et presque possédée de Ben Wishaw, qui depuis, « Le Parfum » (2006) de Tom Tykwer, a su incarner avec brio et précision l’ensemble de ses personnages, que ce soit Q dans la saga James Bond, Henrik dans The Danish Girl » (2015) de Tom Hooper ou Limonov dans ce biopic incontrôlable et parfois incontrôlée. L’acteur est brillant, précis, sombre et parvient à être aussi touchant. 


En conclusion « Limonov, la Ballade » est un film inspiré, qui se voulait au plus proche de son personnage tourmenté, mais qui se perd bien trop souvent dans sa narration pour ne pas laisser le spectateur sur le bas-côté. Malgré tout, il y a bien longtemps que nous n’avions vu un biopic aussi proche de la folie de son sujet et cela mérité d’être souligné car Kirill Serebrennikov a su, malgré tout, casser les codes du Biopic, comme Limonov cherchait consciemment ou non à casser les codes de son époque.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
« Limonov » bénéficie d’un transfert de grande qualité dans lequel les couleurs sont parfaitement dosées, et permettent de mettre en valeur le travail de Roman Vasyanov (Suicide Squad) dans lequel la couleur mais aussi les nuances naturelles ont une importance capitale dans la réussite du film. Ici les couleurs sont soignées, le rétro dominant qui donne cet aspect si particulier au film ressort avec une froideur qui permet de mieux comprendre le choix esthétique du réalisateur et de son directeur de la photographie. Le transfert offre un bel équilibre lumineux.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 vient forcément donner plus de relief au film, par une mise en perspective des effets sonores du film et, bien sûr des dialogues. Tous les canaux sont mis à contribution pour mieux profiter du jeu des acteurs et des environnement sonores soignés pour que nous puissions traverser le temps et nous retrouver dans cette deuxième moitié du XXème siècle bouillonnante et en constante mutation. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Pour les bonus, l’éditeur nous propose de découvrir :


La conférence de Presse au Festival de Cannes où le film fut présenté en Compétition et fit sensation, notamment pour la prestation de son acteur principal.


C’est d’ailleurs Ben Whishaw que l’on retrouve dans un entretien pour mieux comprendre comment il a approché le personnage.