« Kraven The Hunter », raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel. Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l'entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l'un des plus redoutés.
Quand ca veut pas, ça veut pas ! Depuis plusieurs années maintenant, 2018 pour être précis et la sortie du premier « Venom » de Ruben Fleisher, le Studio Sony, détenteur de la licence Spider-Man, essaye de capitaliser sur les super-Villains en développant des films où ils ont la vedette et qui viendrait raconter leur histoire. Et même si l’extra-terrestre a rapporté plus du Milliards de Dollars en deux films, artistiquement, la licence ne volait pas bien haut, bien au contraire. Et puis il y eut « Moebius » qui fut considéré également comme un échec malgré ses plus de 160 millions de Dollars pour un budget d’environs 85. La barre est toujours haute pour ce type de film et Sony ne semble pas trouver la bonne formule pour pouvoir faire perdurer ses licences. « Kraven The Hunter » est donc le dernier venu et son passage sur grand écran ne fut pas plus glorieux, puisqu’il rapporta seulement 62 Millions de Dollars pour un budget compris entre 110 et 130 Millions de Dollars. La faute aux critiques négatives et par extension à un bouche à oreille désastreux.
Il faut dire que le film, sans être une catastrophe, manque de puissance et surtout semble avoir mal budgétisé les effets spéciaux, tant ils apparaissent comme archaïques, surtout lorsqu’il s’agit des attaques d’animaux. Le film de J.C. Chandor ( A Most Violent Year) repose d’abord sur un scénario signé de Richard Wenk (Equalizer 3), Art Marcum (Iron Man) et Matt Holloway (Uncharted), trois scénaristes rompus à l’exercice, qui pourtant n’ont pas réussit à trouver la bonne idée qui puisse réellement captiver le public. Car, ici l’histoire nous présente un personnage broyé par la méchanceté de son père, puis transformé en Super Chasseur grâce au sang d’un lion légendaire qui mélangea son sang au sien, ainsi qu’à l’intervention d’une femme qui fit boire une potin transformant le jeune homme en personnage à la puissance et à la rapidité hors norme. Le problème c’est que, pas grand-chose ne fonctionne dans tout ça et que l’on est très vite épuisé par tant d’énergie et si peu de construction. Car, lorsque l’on vient voir « Kraven le Chasseur », super Vilain des aventures de Spider-Man, on a envie de voir un méchant à la fin et non pas un nouveau super-Héros. Que ce soit Vénom, Moebius ou Kraven, à chaque fois Sony nous propose des « Vilains-Gentils », cela n’a pas de sens et encore moins si rien n’est proposé en face.
Même chose avec la mise en scène de Chandor. Elle est dynamique, elle offre parfois de belles surprises comme l’évasion de la prison en Sibérie, mais elle ne parvient jamais totalement à s’accaparer le personnage et en faire quelque chose d’intéressant. Les transitions sont rapides, les dénouements tout autant et l’on peine à prendre faits et causes pour le héros, qui, je le rappelle encore, est tout de même censé être un méchant, or à la fin du film, le réalisateur semble nous diriger vers quelque chose d’autre. Et le problème est bien là ! Le film n’est pas désagréable à regarder mais il est hors sujet. Si l’on suit le raisonnement des scénaristes et du réalisateur, Kraven serait alors un pote de Spider-Man puisqu’il ne tue que des méchants. Cela n’a pas de sens, et la faiblesse des effets spéciaux autant que de la trame narrative font que l’on se désintéresse assez rapidement du film.
Pour conclure, il faut bien parler de la prestation de Aaron Taylor Johnson (Kick-Ass) qui avait déjà œuvré chez Marvel en tant que Vif-Argent dans « Avengers : L’Ere d’Ultron) et qui semblait bien plus à l’aise que là dans ce personnage dont on n’arrive pas à percevoir les contours. Physiquement l’acteur ne se ménage pas, mais la prestation est assez monochrome et manque complètement de nuance. Face à lui on retrouve Russell Crowe (Gladiator) bien moins caricaturale que dans « Thor : Love and Thunder » mais avec une prestation qui ne restera pas dans les mémoires