Selon une légende urbaine, trouver et traverser le mystérieux tunnel d’Urashima offre à celui qui ose s’y aventurer ce qu’il désire de plus cher mais à un prix qui rend l’expérience périlleuse : quelques secondes en son sein se transforment en plusieurs heures dans la vraie vie ! Kaoru, un jeune lycéen, qui a du mal à se remettre de la disparition de sa petite sœur va faire équipe avec Anzu, une jeune fille énigmatique qui lui propose son aide pour tenter l’aventure. Mais qu’attend-elle de lui en échange ? Et que lui restera-t-il, une fois qu'il aura traversé le tunnel ?
Au début, « Tunnel to Summer » c’était une Light Novel de Mei Hachimoku, qui fut transposée en manga par Koudon, puis ce fut un long-métrage d’animation réalisé par Tamohisa Tagoshi (Digimon Adventure). Et le premier constat est, que l’on se croirait dans une œuvre de Myazaki (Le Garçon et le Héron) avec cette douceur et cette nostalgie qui se dégage de chaque plan. La comparaison s’arrête à, car, si les univers semblent assez similaires, « Tunnel to Summer » est une œuvre qui garde sa propre identité et aborde des thèmes que l’on croirait destiné aux adultes, notamment celui du deuil et de la culpabilité. On y suit Kaoru, un jeune homme solitaire, qui va découvrir par hasard un tunnel mystérieux dans lequel la notion du temps est différente et qui semble pouvoir faire revenir sa sœur dont la mort le hante. Pour découvrir le secret du tunnel, il va faire équipe avec Anzu, une jeune fille toute aussi solitaire mais plus rebelle que lui.
Sur des thématiques fortes, le scénario, signé par le réalisateur lui-même va alors nous emmener dans une histoire où la magie et la réalité ne sont pas si éloignées et où ce qui apparaît d’abord, comme une aventure fantastique se révèle être un parcours initiatique où chacun va apprendre à se révéler, et à donner un sens à sa vie et à sa tristesse. Car, oui, « Tunnel to Summer » n’est pas un long métrage d’animation drôle ! Bien au contraire, mais la douceur de son traitement, la beauté de ses graphismes, des décors et du scénario intelligemment écrit, en font une œuvre touchante et remarquable qui ne lasse jamais, bien au contraire, elle vous capte pour ne plus jamais vous lâcher.
La réalisation participe grandement à cette sensation que l’on a en visionnant ce film, que de ne jamais être dans un film lourd de sentiments, mais plutôt dans une œuvre qui nous aide à mieux comprendre, la manière la mort et les obstacles de la vie. Pendant 90 minutes de film, le réalisateur et son équipe nous entraine dans un flot de couleurs envoutantes, que ce soit dans le tunnel, mais également dans le quotidien de ses héros. On se sent emporté et lorsque nous nous identifions à l’un ou l’autre des personnages, c’est pour mieux les comprendre. Jamais dans la caricature, à des années lumières des mangas hystériques, destinés à la télévision, « Tunnel To Summer » est un long métrage d’animation qui surprend par la douceur et la subtilité qui s’en dégage, et, en ce sens, peut aisément venir s’installer à côté des œuvres majeures du studio Gimli, la référence en matière d’animation japonaise à travers le monde.