En Europe, au XIVe siècle, William Thatcher est un modeste écuyer qui a un don inné pour l'équitation et les combats de joute, un talent qu'il décide d'exploiter après la mort de son maître Sir Ulrich von Lichtenstein. Mais ne concoure pas qui veut dans les tournois, il faut être un noble. Il prend alors l'identité de son défunt seigneur et part sur les routes de France avec ses compagnons Roland et Wat. En chemin, William rencontre Geoffrey Chaucer, un écrivain errant qui lui fabrique de faux papiers. Ces documents falsifiés lui permettent de participer aux tournois disputés par les plus grands chevaliers. En peu de temps, il se fait remarquer par son agilité et multiplie les victoires. Il attire également l'attention de la belle Jocelyn et, malheureusement, du redoutable comte Adhemar. Ce dernier est jaloux de son succès et compte bien y mettre un terme.
Nous sommes en 2001, Brian Helgeland n’est déjà plus un novice au cinéma. Avec une carrière de scénariste affichant des films comme « Assassins » (1995) de Richard Donner (L’arme Fatal) avec Sylvester Satllone (Rocky), « Postman » (1997) de Kevin Costner (Danse avec les Loups) ou encore « L.A. Confidential » (1997) de Curtis Hanson (8 Mile) avec Kevin Spacey (Usual Suspects). Pourtant cette première année du nouveau millénaire, il va nous offrir son deuxième long métrage en tant que réalisateur : « Chevalier », un film médiéval centré sur l’art de la joute, sport de nobles et de chevalier où chacun venait prouver sa force et son courage afin d’obtenir reconnaissance et, le cas échéant, les faveurs d’une belle dame. Le titre original du film « Knight’s Tale » est inspiré du titre d’une histoire écrite par Geoffrey Chaucer, poète et écrivain Anglais du XIVème siècle, que l’on retrouve dans son recueil : « Les Contes de Canterbury ». Pour l’inspiration, on s’arrêtera là, car « Chevalier » c’est, avant tout un film d’aventure comme nous n’en voyons plus maintenant, avec du rire, de l’amour et des gentils et des méchants qui s’affrontent sur fond de joutes. Un scénario original signé du réalisateur qui a décidé de jouer avec les codes du genre et d’y apporter de l’anachronisme (Notamment la bande son, très rock) pour nous faire comprendre que le film ne se prendra pas au sérieux.
Et c’est justement ce qui nous séduit dans ce film où un écuyer décide de changer son étoile en prenant la place de son maitre Chevalier, mort, lors qu’il devait se présenter pour une nouvelle joute. Avec la complicité de ses deux amis, d’un Héraut accros aux jeux, une Maréchal-Ferrant bien décidé a faire connaître son talent, le jeune écuyer va faire preuve de courage et s’opposer à un adversaire bien décidé à ne pas se laisser voler la vedette. Un film simple, qui conserve une dynamique permanente entre bons sentiments, romances et moments de bravoures et d’humour. Nous ne nous ennuyons pas un seul instant et même si le film est loin d’être le chef d’œuvre de 2001, il répond à l’attente du public en offrant un divertissement sympathique et maitrisé dont la musique en parfait anachronisme vient souligner l’envie de ne pas faire un film d’époque rigoureux et austère, mais plutôt un long métrage qui vienne rendre hommage à ce sport populaire au Moyen-Âge tout en sachant s’affranchir des règles sans pour autant sombrer dans le fantasme pur. Car « Chevalier » offre une belle reconstitution de ces joutes, dont la violence et les règles nous sont souvent étrangers.
Et puis il y a la distribution ! D’abord la Star montante de l’époque : Heath Ledger, l’acteur australien est au début de sa carrière et s’est déjà fait remarquer avec « The Patriot : Le Chemin de la liberté » (2000à de Roland Emmerich (Godzilla), et trouve ici un rôle léger et aux multiples nuances, dans lequel il va pouvoir faire preuve de son talent et de sa grande capacité de séduction, dans un rôle qui lui semble taillé sur mesure. L’acteur, dont l’image sera éternellement attachée à celle du Joker de Christopher Nolan, qu’il incarna dans « The Dark Knight » en 2008, avant de disparaître tragiquement, un an plus tard, est, ici, incroyable de douceur, de force et de subtilité. Face à lui, on retrouve le duo Mark Addy (The Full Monty) et Alan Tudyk (Rogue On : A Star Wars Sory) qui sont les équivalents et de l’Auguste et du Clown Blanc et s’en amuse constamment. Et puis il y a celui qui recevra le London Film Critics Circle Awards du meilleur acteur dans un second rôle 2002 : Paul Bettany, le légendaire « Vision » des « Avengers » qui brille, ici, par son énergie et sa folie communicative. Notons que Rufus Sewell (La Légende de Zorro) incarne un méchant redoutable de mesquinerie et de veulerie. Et puis enfin, notons la présence de Bérénice Béjo, alors toute jeune débutante, malgré un CV qui commence à bien se remplir et qui joue là l’un de ses rôles les plus discrets.