A Cause d'un Assassinat

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Parallax View
Genre
Pays
USA
Date de sortie
17/06/2025
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Alan J. Pakula
Scénaristes
David Giler, Lorenzo Semple Jr et Robert Towne
Compositeur
Michael Small
Editeur
Edition
Coffret
DureeFilm
102
Support
Critique de Emmanuel Galais

Le 4 juillet 1971, jour anniversaire de l’Indépendance des États-Unis, le sénateur Carroll est abattu au cours d’une réception à Seattle. L’enquête conclut à un acte isolé perpétré par un individu déséquilibré. Trois ans plus tard, les témoins de la scène trouvent la mort les uns après les autres. Présent lors de l’assassinat du sénateur Carroll, le journaliste Joseph Frady décide de mener l’enquête et découvre l’existence d’une machination de grande ampleur…


Pour comprendre l’impact de « A Cause d’un assassinat » de Alan J. Pakula Le film sort en France plusieurs mois après la démission de Richard Nixon de la présidence des Etats-Unis, après le scandale du « Watergate ». L’ambiance, depuis le début de l’affaire en 1972, ne cesse d’alimenter un sentiment ambiant de paranoïa, dans lequel les pouvoirs semblent, et certainement à juste titre corrompu, et la presse apparaît comme le plus grand contre-pouvoir du moment. Il faut dire que le pays est dans une instabilité grandissante, que ce soient avec les assassinats des Kennedy (22/11/1963 et 05/06/1968) ou ceux de Martin Luther King (04/04/1968) et Malcolm x (21/02/1965), 


Et le scénario signé de David Giler (Prometheus), Lorenzo Semple Jr (Les Trois Jours du Condor) et Robert Towne (Demande à la Poussière) va complètement s’inspiré de cette ambiance de paranoïa, de défiance envers les institutions et de ces dernières envers les journalistes et leurs méthodes pas toujours « dans les clous ». Adaptation du roman de Loren Singer : « The Parallax View » paru en 1970, nous plonge dans une machination menée de main de maitre par un auteur qui maitrise parfaitement son sujet et sait distiller ses informations à mesure que le scénario se déroule. Et les scénaristes ont bien compris que la connaissance des opérations de l’auteur serait la source de réussite du film. Et comme un certain nombre de films de l’époque, à la résonnance plus large tel que « Conversation Secrète » de Francis Ford Coppola, honoré d’une Palme d’Or en 1974, l’intrigue suit le parcours d’un journaliste qui tente de démontrer la réalité d’un complote d’état.


Bien sûr, la mise en scène de Pakula va être plus sombre, plus ancré dans l’humeur ambiante au Etats-Unis en cette année 1974, marquée par le scandale du Watergate, mais, comme pour faire écho à ce que nous vivons actuellement dans notre occident aux prises aux complotismes, aux corruptions et aux acharnements sur les minorités c’est un état qui ne parvient plus à se faire entendre, des institutions complètement hors sols, qui n’ont plus la confiance des populations et laisse libre court à toutes les spéculations. Il faut alors un original, un idéaliste, une sorte de chevalier blanc déterminé à faire éclater la vérité même au péril de sa vie. C’était très fort en 1974, justement et l’on sent qu’Alan J. Pakula s’est totalement imprégné de cela pour nourrir ses plans et la manière dont il ressert son propos autour de son personnage dont le spectateur suit le périple et s’offusque de tout ce qu’il lui arrive. 


D’une grande précision et surtout d’une grande maitrise dans le rythme imposé à son œuvre, Pakula nous plonge dans un thriller, intense et captivant en évitant les pièges des longueurs et les longs monologues. Orfèvre du rythme et de la réflexion, comme il le prouvera par la suite avec « Les Hommes du Président » en 1976 ou « Présumé Innocent » en 1990. Le réalisateur soigne ses effets et se repose sur le talent de son acteur principal Warren Beatty (Bonnie and Clyde) , impeccable, évoluant dans cette mise en scène toute en clair-obscur et aux plans inventifs comme lorsque le réalisateur utilise deux actions en haut et en bas dans une scène d’une rare tension. Les décors froids qui font parfois penser à l’architecture soviétique participent à cette ambiance froide et sombre. Une véritable réussite.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
« A Cause d’un Assassinat » bénéficie d’un transfert de grande qualité dans lequel les couleurs sont parfaitement dosées, et permettent de mettre en valeur le travail de Gordon Willis (Le Parrain) dans lequel la couleur mais aussi les nuances naturelles ont une importance capitale dans la réussite du film. Ici les couleurs sont soignées, le jaune dominant qui donne cet aspect si particulier au film ressort avec une force rarement égalée. Le réalisateur joue constamment le contraste entre plans serrés et autre plus larges et l’utilisation du clair-obscur offre de grands moments de cinéma. La restauration en 2K lui fait gagner en luminosité et en précision.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 1.0 se révèle peut-être un peu légère pour que l’on puisse profiter pleinement de la musique de Michael Small (Aux sources du Nil). Du coup nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir un 5.1 qui puisse nous plonger littéralement au de l’intrigue. Et même si les effets sonores ne sont pas foisons dans ce film, un 5.1 eut été quand même bien apprécié. Les dialogues ainsi que la musique sont, pour autant, bien équilibrés. Le résultat est intéressant !
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

La section Bonus, comme toujours chez Carlotta, joue la carte de l’explication de Texte.


« Alex Cox à Propos de « A Cause d’un Assassinat » : « Ce monde chimérique que Pakula et Beatty nous faisaient découvrir en 1974, c’est celui dans lequel on vit aujourd’hui. […] Toutes nos données appartiennent à des sociétés privées et à des agences gouvernementales et sont à vendre. » Une présentation intéressante et passionnée du réalisateur Alex Cox (Sid et Nancy).


« Mise au Point : La Genèse de « A Cause d’un Assassinat » : Assistant d’Alan J. Pakula sur le tournage du film, Jon Boorstin se souvient de la synergie existante entre le réalisateur et son directeur de la photographie, Gordon Willis. Loin d’être un film politique, « À cause d’un assassinat » traite, selon Boorstin, de la culture du contrôle et de la paranoïa, brillamment illustrée lors de la séquence clé du test.


« Révisions » : « Le thème du complot, notamment au cinéma, est revenu à cause du 11-Septembre et, évidemment, de toutes les thèses complotistes autour. Le 11-Septembre a probablement été notre assassinat de John F. Kennedy. » Un entretien inédit avec le cinéaste Nicolas Pariser (Alice et le Maire).


Ainsi qu’un livre de 160 pages, que nous n’avons pu découvrir :


« L’envers des Totems : « A Cause d’un Assassinat » d’Alan J. Pakula par Jean-Baptiste Thoret » : « Je crois que le cinéma est un processus très collaboratif. C’est pourquoi la théorie de l’auteur n’est qu’en partie juste. » - Alan J. Pakula.
L’Envers des totems encense le génie paranoïaque d’« À cause d’un assassinat », reposant sur une osmose parfaite entre les talents – de l’acteur engagé Warren Beatty au compositeur Michael Small – et sur son éblouissante esthétique du complot, avant de décortiquer le programme dit de l’« effet parallaxe » appliqué au film. Un ouvrage inédit de Jean-Baptiste Thoret, accompagné de 40 photos d’archives et agrémenté de deux entretiens avec Alan J. Pakula (dont un mené en 1998 par Steven Soderbergh).